Tokyo, naissance d’une ville moderne : L’évolution urbaine et artistique d’une capitale japonaise
Estampes des années 1920-1930 du Edo-Tokyo Museum
Maison de la culture du Japon à Paris
Jusqu’au 1er février 2025
L’exposition
Depuis le 6 novembre 2024, la Maison de la culture du Japon à Paris (MCJP) invite ses visiteurs à découvrir une exposition fascinante qui met en lumière les profondes transformations urbaines et sociétales de Tokyo au cours des années 1920 et 1930.
Intitulée Tokyo, naissance d’une ville moderne, cette présentation exceptionnelle s’appuie sur les collections de l’Edo-Tokyo Museum et met à l’honneur l’art de l’estampe moderne.
Une rénovation forcée par la catastrophe
En 1923, le Grand tremblement de terre du Kantô dévaste Tokyo, causant plus de 100 000 morts et détruisant près de la moitié de la ville. Ce drame devient le point de départ d’une reconstruction spectaculaire qui transforme Tokyo en une capitale moderne, marquée par l’urbanisation rapide et l’essor des infrastructures. C’est dans ce contexte que se développent les courants artistiques des shin hanga (nouvelles estampes) et des sôsaku hanga (estampes créatives), révélant une réinvention des techniques traditionnelles de gravure.
Une exposition structurée en quatre chapitres
Le parcours de l’exposition, scandé en quatre thèmes, permet une plongée immersive dans cette période de bouleversements :
Avant le tremblement de terre : Ce chapitre met à l’honneur le maître de l’estampe ukiyo-e Kobayashi Kiyochika et les paysages de Tokyo à la fin du XIXe siècle. Il explore également la naissance des shin hanga et des sôsaku hanga à l’ère Taishô (1912-1926), où les artistes déploient une esthétique innovante tout en revisitant des scènes du quotidien.
Le séisme de 1923 : Des œuvres poignantes comme la série Paysages de ruines après le tremblement de terre de Tokyo de Hiratsuka Un’ichi illustrent les conséquences dramatiques de la catastrophe. Des photographies et objets complémentent cette section, offrant une vision complète des événements.
La reconstruction de Tokyo : Guidée par le plan « Travaux de reconstruction de la capitale impériale », cette transformation donne naissance à une métropole moderne où les immeubles de béton et d’acier redéfinissent le paysage. Des séries comme Douze vues du Grand Tokyo de Fujimori Shizuo et Cent vues du Grand Tokyo à l’ère Shôwa de Koizumi Kishio témoignent de l’évolution spectaculaire de la capitale.
L’émergence de la culture de consommation : La modernisation de Tokyo s’accompagne de l’essor des grands magasins, des cafés, des salles de spectacle et de la mode occidentale, notamment dans les quartiers de Ginza, Asakusa et Shinjuku. Les artistes de cette époque capturent avec brio l’effervescence culturelle et les styles de vie des Tokyoïtes.
Un épilogue vers le Tokyo contemporain
L’exposition se conclut par un épilogue consacré aux estampes shin hanga d’après-guerre, offrant une transition vers le Tokyo d’aujourd’hui. Ces œuvres témoignent de la continuité entre l’histoire de la capitale japonaise et sa modernité actuelle.
À travers cette exposition riche et captivante, la MCJP offre une occasion unique d’explorer l’histoire d’une des plus grandes métropoles mondiales et de découvrir les chefs-d’œuvre de l’estampe japonaise moderne.
Kawase Hasui, 1940, gravure sur bois, 36,4 x 24 cm
Commissariat : Shûko KOYAMA, conservatrice, Tarô NITTA, conservateur au Tokyo Metropolitan Edo-Tokyo Museum Organisation : MCJP / Fondation du Japon, Tokyo Metropolitan Foundation for History and Culture, Tokyo Metropolitan Edo-Tokyo Museum.
Koizumi Kishio, 1930 , gravure sur bois, 28 x 36,9 cm
Informations pratiques
Lieu : Maison de la culture du Japon à Paris
101 bis, quai Jacques Chirac 75015 Paris
Dates : Du 6 novembre 2024 au 1er février 2025
Commissaires : Shûko Koyama et Tarô Nitta
Organisation : MCJP / Fondation du Japon, Tokyo Metropolitan Foundation for History and Culture, Tokyo Metropolitan Edo-Tokyo Museum
Catalogue de l’exposition
Auteurs :
Shûko Koyama, conservatrice au Tokyo Metropolitan Edo-Tokyo Museum
Tarô Nitta, conservateur au Tokyo Metropolitan Edo- Tokyo Museum
Michaël Ferrier, professeur de la faculté de littérature de l’Université de Chûô
Conception graphique :
Et d’eau fraîche – Mathilde Damour
Coédition :
MCJP, Éditions Gourcuff Gradenigo
176 pages – Prix : 28 €
Les photos @ Collection du Tokyo Metropolitan Edo-Tokyo Museum