Wagner Moura, l’intensité d’un acteur libre

Cinéma
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Crédit @ FDC

Le rideau est tombé sur la 78e édition du Festival de Cannes, et c’est Wagner Moura, originaire du Brésil, qui a remporté le prestigieux Prix d’interprétation masculine pour son rôle dans L’Agent secret, le dernier film de Kleber Mendonça Filho. Une reconnaissance méritée pour cet acteur polyvalent qui, au fil du temps, est devenu une figure fascinante du cinéma latino-américain, à la fois acteur, réalisateur et citoyen engagé.

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Qui est Wagner Moura couronné meilleur acteur à Cannes en 2025 ?

Né le 27 juin 1976 à Salvador de Bahia, Wagner Moura découvre le théâtre durant son adolescence, avant même de terminer ses études en journalisme. Le théâtre et le jeu l’emportent sur la rédaction : il quitte le journalisme pour évoluer dans le monde du spectacle, d’abord sur scène, puis devant la caméra. Ses débuts sont modestes, avec un rôle en 2001 dans Avril brisé de Walter Salles, mais son intensité attire déjà l’attention de la critique.

Wagner Moura, l’intensité d’un acteur libre
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Des planches de Salvador aux écrans mondiaux

Le Brésil ne tarde pas à l’adopter : Carandiru (2003), Cidade Baixa (2005) et la série Paraíso Tropical (2007) le révèlent comme une étoile montante, aussi convaincant en truand qu’en romantique. Cependant, c’est en 2007, avec le rôle du capitaine Roberto Nascimento dans Troupe d’élite, que Moura atteint un nouveau niveau. Ce film de José Padilha, une plongée brutale dans l’univers des forces de l’ordre cariocas, marque les esprits au niveau national. Son interprétation tendue et habitée fait de lui une vedette.

Narcos, Hollywood et des rôles aux frontières

En 2013, il traverse l’Atlantique et tourne aux côtés de Matt Damon dans le film à gros budget Elysium. Trois ans plus tard, il acquiert une renommée mondiale grâce à Narcos, la série Netflix où il incarne un Pablo Escobar plein de contradictions. Son interprétation, mêlant cruauté glaciale et vulnérabilité apparente, lui vaut une nomination aux Golden Globes. Le monde découvre un acteur à la fois physique et cérébral, prêt à incarner la violence tout en gardant un fil tragique à ses personnages.

Moura ne se contente pas de jouer. En 2019, il passe derrière la caméra avec Marighella, un biopic sur le militant brésilien Carlos Marighella, d’abord censuré dans son pays puis remarqué à la Berlinale. Il y exprime une vision politique du cinéma, loin du divertissement simpliste, en phase avec ses convictions.

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2025 : un retour au sommet avec L’Agent secret

Dans L’Agent secret, adapté du roman de Joseph Conrad, Moura interprète Marcelo, un intellectuel complexe infiltré dans un réseau anarchiste. Le film, réalisé par Kleber Mendonça Filho (Aquarius, Bacurau), allie thriller politique et drame psychologique dans une tension constante. La performance de Moura, toute en introspection et en ruptures maîtrisées, a impressionné la Croisette.

Ce prix à Cannes couronne une carrière sans compromis, marquée par des choix audacieux et une fidélité aux causes sociales. Wagner Moura fait partie de ces artistes qui incarnent une vérité allant au-delà de leur rôle — celle de l’art en tant qu’outil de résistance.

Une figure centrale du cinéma mondial

En 2025, Wagner Moura ne se limite plus à être un grand acteur brésilien. Il est l’un des rares à franchir les frontières linguistiques, culturelles et politiques du cinéma mondial sans se diluer. Il continue à écrire, réaliser et produire, sans se laisser enfermer dans des cases. Derrière son charisme brut se cache une conscience aigüe de la responsabilité artistique. Un regard pénétrant sur le monde. Une voix inoubliable.

Avec L’Agent secret, il intègre le panthéon des grands interprètes de Cannes. Mais son parcours montre que la véritable récompense, pour Wagner Moura, c’est de rester libre. Libre d’agir, de créer, de provoquer et de briller.

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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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