Zoey Deutch incarne Jean Seberg dans Nouvelle Vague de Richard Linklater présenté en compétition au Festival de Cannes 2025
Zoey Deutch dans les pas de Jean Seberg : Une réincarnation lumineuse au Festival de Cannes
Nouvelle Vague de Richard Linklater : un hommage cinématographique à l’esprit de Godard

Le samedi 17 mai 2025, Richard Linklater révélait Nouvelle Vague en avant-première mondiale, lors de la compétition officielle du 78e Festival de Cannes. Fidèle à son penchant pour les récits métanarratifs et les expérimentations stylistiques, le réalisateur américain salue ici À bout de souffle, le premier film de Jean-Luc Godard et pierre angulaire de la Nouvelle Vague. Linklater ne se contente pas de reproduire un tournage légendaire ; il en adopte les gestes, l’esthétique et la spontanéité.
Filmée en noir et blanc, en format 1:37, en langue française et dans les lieux mêmes où Godard immortalisait Seberg et Belmondo, Nouvelle Vague est une œuvre de passion cinéphile, à la fois récit et reflet. Le film explore la genèse tumultueuse et enfiévrée de ce qui devint un moment majeur dans l’histoire du cinéma, mettant en lumière trois figures emblématiques : Jean-Luc Godard, Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg. Pour incarner cette dernière, Zoey Deutch apporte une présence radieuse et une sincérité poignante, allant bien au-delà d’une simple interprétation.
Qui est Zoey Deutch ?
Depuis une dizaine d’années, Zoey Deutch s’impose comme l’un des visages les plus singuliers du cinéma américain. Repérée en 2014 dans Vampire Academy, elle se distingue par une carrière éclectique, mêlant comédies décalées (Retour à Zombieland), cinéma indépendant (Everybody Wants Some!! de Linklater) et superproductions (Juré n°2 de Clint Eastwood, 2024). Fille de l’actrice Lea Thompson (Retour vers le futur) et du réalisateur Howard Deutch (Rose bonbon), elle grandit dans un univers cinématographique, où elle acquiert exigence et naturel face à la caméra.
Dans Nouvelle Vague, Deutch donne vie à Jean Seberg, icône du cinéma franco-américain. Loin de toute imitation, l’actrice révèle avoir tissé un lien presque intime avec celle qu’elle incarne : « J’avais noué une relation avec – je sais que ça paraît étrange – sa tombe, et je lui avais apporté des objets », a-t-elle confié lors d’un entretien avec Deadline à Cannes. Cette démarche atteste de l’engagement de Deutch : une volonté de transmission, d’héritage artistique, et sans doute aussi de réconciliation entre différentes époques.
Quand Godard rencontre Linklater : Un dialogue entre deux horizons cinématographiques
Dans Nouvelle Vague, Richard Linklater sonde une double frontière : celle du temps – en capturant la naissance d’un mouvement – et celle des styles – en empruntant des codes à un cinéaste français, sans jamais les figer. Plutôt que de parodier, le film se déploie comme une variation, une création originale à partir d’un thème connu.
Le choix de jeunes comédiens pour représenter Godard (Guillaume Marbeck) et Belmondo (Aubry Dullin), deux nouvelles étoiles françaises, participe de cette dynamique de renouvellement. Quant à Zoey Deutch, elle ne se contente pas de revisiter À bout de souffle, elle y ajoute une émotion actuelle, offrant à Jean Seberg une voix fraîche, à la fois sans fioritures et profonde.
Avec ce film, Linklater suggère que le cinéma est un art de l’écho, de la transmission et de la mémoire en mouvement. Nouvelle Vague ne se contente pas de célébrer : il réimagine. À Cannes, cette œuvre raffinée, érudite et intensément empreinte de cinéphilie, a captivé les esprits, tant par sa forme que par la grâce discrète de son interprète principale.