Redécouverte d’un chef-d’œuvre oublié : le portrait de Maffeo Barberini par Le Caravage exposé à Rome.Le palais Barberini, à Rome, expose du 22 novembre 2024 une toile du Caravage perdu pendant près de 300 ans. Il s’agit du
portrait d’un cardinal de la famille Barberini, devenu le pape Urbain VIII, qui sera l’un des chefs-d’œuvre présentés lors de cette grande exposition consacrée au génie du clair-obscur.
Un tableau du Caravage mis à l’honneur à Rome pour la première fois – Portrait de Maffeo Barberini, le pape Urbain VIII
Le portrait de Maffeo Barberini par Le Caravage exposé pour la première fois à Rome. Ce tableau oublié du Caravage, maître du clair-obscur et figure majeure de la peinture baroque, a été redécouvert et présenté pour la première fois au public à la Galerie Nationale d’Art Ancien (Palais Barberini) à Rome. Cette œuvre unique, datant de 1598, représente Maffeo Barberini, qui deviendra plus tard le pape Urbain VIII, une figure influente de l’Église catholique au XVIIe siècle.
À l’époque de sa réalisation, Maffeo Barberini, alors âgé de 30 ans, n’était encore qu’un aristocrate florentin ambitieux, passionné d’art. La commande de ce portrait aurait eu lieu après sa rencontre avec Le Caravage, facilitée par Francesco Maria del Monte, un mécène influent de l’artiste. Le tableau, empreint du style révolutionnaire du peintre, capture Barberini avec un béret noir, une marque distinctive du clergé de l’époque.
Ce portrait reflète une période charnière de la vie de Barberini, bien avant qu’il ne devienne Urbain VIII, connu pour avoir étendu les territoires de l’Église et dirigé celle-ci pendant une grande partie de la guerre de Trente Ans.
Après avoir été conservée pendant près de 300 ans au sein de la famille Barberini, la peinture a disparu des radars dans les années 1930 lorsqu’elle a été vendue sans qu’aucune documentation ne soit conservée. La première mention de l’œuvre après sa disparition se trouve dans un article des années 1960 signé par l’historien de l’art Roberto Longhi, qui identifie son existence sans pour autant pouvoir en préciser la localisation.
C’est seulement grâce à des recherches approfondies et une restauration minutieuse que ce chef-d’œuvre a été authentifié, permettant sa redécouverte.
Ce portrait met en lumière le génie de Caravage dans l’utilisation du clair-obscur, une technique qui oppose les zones lumineuses aux ombres pour accentuer la profondeur et l’intensité émotionnelle de ses sujets. Dans ce tableau, le contraste dramatique entre la lumière et l’obscurité confèrent à Barberini une présence imposante, presque prophétique, témoignant de la maîtrise inégalée de l’artiste dans la représentation des figures humaines.
Une exposition historique
L’exposition de cette œuvre au Palais Barberini marque un événement exceptionnel pour le monde de l’art. En plus de mettre en valeur une période méconnue de la carrière de Caravage, elle permet de redécouvrir une figure historique clé sous un nouveau jour.
Ce portrait constitue non seulement une prouesse artistique mais aussi un précieux témoignage des relations entre mécènes et artistes à une époque où l’art était étroitement lié à la politique et à la religion.
La redécouverte de ce tableau est un rappel de la capacité de l’art à traverser les siècles, dépendant du passé au présent. Avec cette exposition, Rome renforce son statut de capitale mondiale de la culture et de l’histoire, offrant une opportunité unique de contempler une œuvre qui, jusqu’à récemment, n’était qu’un souvenir enfoui dans les annales de l’histoire.
Candlelight
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