Le monde de l’opéra est en deuil : Béatrice Uria Monzon, mezzo-soprano franco-espagnole de renom et interprète inoubliable de Carmen, s’est éteinte le 19 juillet 2025 à l’âge de 61 ans. C’est la fin d’une existence dévouée à l’art lyrique.
Disparition de Béatrice Uria‑Monzon (1963–2025) : le monde lyrique en deuil
Une perte cruelle pour un talent unique
Le milieu de l’art lyrique a appris avec tristesse la disparition de Béatrice Uria Monzon, survenue à Agen après un long combat contre la maladie. Selon son agente, Thérèse Cédelle, elle était une « artiste immense » et une « Carmen magistrale », une interprète passionnée, « sincère et appréciée ».
Un parcours exceptionnel et audacieux
Née à Agen en décembre 1963, Béatrice Uria Monzon a débuté sa formation au Conservatoire de Bordeaux avant de rejoindre les prestigieux centres de Marseille et de l’Opéra de Paris. Ses débuts ont eu lieu en 1989 à l’Opéra national de Lorraine, dans le rôle de Chérubin des Nozze di Figaro.
L’incarnation de Carmen
Sa carrière a pris son envol en 1993 avec son interprétation de Carmen à l’Opéra Bastille. Ce rôle est devenu sa marque de fabrique, qu’elle a repris dans de nombreuses scènes prestigieuses, de Bordeaux au Teatro Colón de Buenos Aires, en passant par l’Opéra de Vienne et le Metropolitan Opera de New York.
Un répertoire vaste et diversifié
Véritable artiste aux multiples facettes, elle s’est illustrée dans les grands rôles français (Charlotte, Didon, Dalila, Mère Marie…) et italiens (Amnéris, Eboli, Adalgisa…), mais aussi dans des œuvres de Wagner (Tannhäuser) et Bartók (Bluebeard’s Castle). En 2012, elle a élargi son répertoire avec Tosca, démontrant sa capacité à évoluer vers des rôles de soprano.
Héritage, témoignages et émotion
Sa prestation remarquable aux Chorégies d’Orange, son duo mémorable avec Roberto Alagna dans Les Troyens, ainsi que sa présence scénique captivante ont marqué les esprits. Suite à son décès, Roselyne Bachelot a exprimé sa peine : « C’est une grande tristesse de perdre une amie et une chanteuse merveilleuse », tandis qu’Alagna lui a adressé un affectueux « Adieu ma Béa ».
Une voix immortelle
Sa tessiture chaleureuse, son jeu dramatique intense et son talent pour se renouveler font d’elle une figure essentielle de l’opéra moderne. Son influence continue de résonner sur les scènes du monde entier.