Claire Arnal

Peinture
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Claire Arnal, ou l’œuvre imprégnée de lumière

Par Michel Bénard

Pour Claire Arnal, la lumière est avant tout un point de repère. Face à deux artistes comme Mirogi et Claire Arnal il est bien difficile de se situer, leurs parcours étant d’une telle intensité que nous sommes pris d’une sorte de vertige.

Claire Arnal
Le virus précoce de l’art a saisi très tôt la petite Claire qui suivi les cours de l’école des beaux-arts à Chaville à partir de neuf ans. Jusqu’à devenir professionnelle en 1997.
Au passage il faut dire qu’elle fût également initiée auprès d’un maître que nous connaissons bien en cet espace, Jean-Yves Guionet père fondateur du mouvement sensualiste, dont nous avons eu le plaisir d’apprécier ses œuvres et celles aussi d’un autre disciple et adepte de cette école, Rémi Caritey.

Claire Arnal
Bord de mer II
Claire Arnal
Premice d’orage
Claire Arnal
Marée basse

Le cheminement de Claire Arnal est assez vertigineux, car au-delà de son évolution personnelle, déjà d’une belle importance, elle entretient un rôle de passeuse, de transmission du principe de l’art.
Passionnée elle a fondé une école d’art sous la dénomination engageante « Oh les beaux jours »  à Paris pour y accueillir aussi bien les jeunes que les adultes. Atelier pour lequel au terme de démarches opiniâtres elle obtiendra en 2020 la certification « Libérer son élan créateur » auprès de IRIS créativité. De l’élan Claire Arnal n’en manque pas !
Cependant je vais vous épargner la liste fastidieuse du cursus bien nourrit de notre amie, son œuvre parle pour elle et n’a nul besoin de fioritures, nous savons qu’elle exposa dans des lieux assez prestigieux, Espace Peugeot, etc…

Claire Arnal
Embrasement du soir

Claire Arnal nous confie être réellement rentrée en peinture à partir de 1997, un peu comme on rentre dans les ordres, telles est sa profonde vocation, sorte de sacerdoce laïque ou plutôt artistique.
Il est bon de souligner que notre amie use et enseigne les techniques les plus variées, huile, gouache, aquarelle, pastel, collage etc.
Rien de réducteur chez Claire Arnal, elle ne se limite pas et ouvre grand l’éventail des possibilités, aime s’exprimer au travers des formes le plus variées, ce qui démontre son bel éclectisme.
Indifféremment elle travaille l’élément humain, le portrait, la nature morte, le paysage¸ pour s’épanouir dans l’abstraction lyrique.

Claire Arnal
Chemin encaissé

D’ailleurs nous comprenons mieux pourquoi en son jardin secret ses références sont William Turner et ses embrasements célestes, ses transparences et brumes mystérieuses, Claude Monet avec ses subtilités lumineuses, ses vibrations colorées, Zao Wou Ki pour sa gestuelle, sa liberté de composition et sa puissance abstractive formant une passerelle entre l’Extrême Orient et l’Occident, le tout rehaussé d’un flamboiement harmonieux. Mais il arrive aussi de percevoir dans certaines œuvres de Claire Arnal une note à la Giorgio Morandi ou une fragmentation à la Nicolas de Staël.
Il est bien évident que l’art n’est qu’une succession d’influences au travers desquelles l’artiste doit imposer sa propre écriture. Nous n’inventons rien, nous transformons.

Claire Arnal
Bord de mer I

C’est pourquoi à priori, Claire Arnal évolue indifféremment, avec talent et bonheur d’une figuration libérée à une abstraction élaborée, cosmique et cristalline.
Avec Claire Arnal nous partageons les émotions chromatiques informelles, sorte de velours naturel, c’est ici sans doute que nous effleurons l’effet de sensualité. Matière onctueuse aux ambiances fauves ou nabis. Dans son œuvre nous traversons de grandes plages de silence marin, des jeux floraux explosifs et kaléidoscopiques, des compositions où nous percevons les parfums d’une terre après l’orage, les natures mortes sont des fortes intensités habillées d’une délicate intimité.

Rimbaud évoqua les lettres en couleurs, les sons pigmentés, chez Claire Arnal c’est la toile entière qui prend la résonnance d’un poème dont le silence nous pénètre, le lyrisme déborde de la toile, un dialogue s’installe comme une sorte de ballet cosmique qui nous transporte.
Comme vous le savez au Japon certains grands maitres sont considérés comme des trésors vivants. Conscient des engagements artistiques multiples, des actions sociales nombreuses et reconnues, ce serait une distinction équivalente que nous devrions lui décerner.

Claire Arnal
Une œuvre de Claire Arnal ne nous laisse pas indiffèrent elle va au-delà du visible, sorte d’émanation qui transpose le ressenti de notre vision du monde, qui ouvre les portes de la réflexion, de l’émotion et ici j’en reviens à la poésie, car il s’agit bien d’un poème coloré, que l’on ne peut lire, mais qu’il s’agit de relire par l’imaginaire.

Michel Bénard
Vice-Président de la Société des Poètes français.
Site officiel
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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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