Eliane Hurtado, une poésie colorée au seuil de l’intuitisme
Par Michel Bénard
Eliane Hurtado, peintre, dont l’œuvre laisse vibrer la lumière dans la matière. Pour elle, la peinture doit être synonyme de poésie, une simple goutte d’eau peut devenir le prétexte à une œuvre d’art originale.
Dans sa créativité Eliane Hurtado se veut de plus en plus indépendante , paradoxe d’ailleurs avec le fait qu’elle soit restauratrice de tableaux anciens, ce qui ne l’empêche pas de travailler de plus en plus libre sur des compositions personnelles. Cette spontanéité gestuelle a fait d’elle une artiste dite « intuitiste » où la matière s’harmonise en laissant peu de place au repentir.
Cependant ne nous y trompons pas, notre artiste est une excellente dessinatrice issue d’une époque où l’on apprenait encore le dessin, de l’école des beaux-arts, des arts décoratifs et des célèbres ateliers de la Grande Chaumière. C’est une perfectionniste qui s’accorde rarement le droit à l’erreur, il n’est pas rare qu’elle se relève la nuit pour mettre un touche ou un point de fuite sur l’œuvre en cours.
Eliane évolue dans un acte créateur gestuel, l’idée qui a pu murir longuement doit être vivement appliquée sur la toile. Chez elle la peinture est en évolution constante d’une manière presque innée. En réalité elle vit au rythme de ses créations.
Il n’est pas rare qu’Eliane travaille dans l’élan de la série, ainsi huit ou dix tableaux peuvent naitre successivement.
Autre aspect de son expression, il n’est pas rare de croiser des œuvres qui nous apparaissent sous un signe particulier à la charnière où le peintre devient calligraphe, ce qui convient à notre amie qui poursuit son œuvre dans un autre mode d’expression où la liberté et la spontanéité imposent toujours leur loi.
Il suffit de regarder ses œuvres pour avoir pleinement conscience de son geste graphique, dominé par son indiscutable et indissociable expérience artistique.
Pour Eliane Hurtado être artiste c’est déjà revendiquer son besoin d’amour, d’humanisme, c’est oser croire encore en l’homme, c’est tendre tout entier vers son devenir, loin des ignorances obscurantistes.
L’art donne à l’homme une possibilité à sa métamorphose, alors ici la notion de beauté devient vite une nécessité naturelle.