Jean-Paul Couvert par Michel Bénard
Jean-Paul Couvert, Plasticien, Sculpteur et Professeur de l’Histoire de l’Art
Aujourd’hui la chance nous est donnée de découvrir une facette de Jean-Paul Couvert qui est le côté plastique où règne l’abstraction et la liberté des formes, mais il est bon de savoir que Jean-Paul est également un sculpteur de talent très atypique, un illustrateur, professeur d’art plastique, historien d’art, conférencier et aussi un poète reconnu qui fut couronné par des prix importants, je ne citerai que le prix Charles Péguy.
Sur le chemin de la connaissance et de la tolérance
L’art pour Jean-Paul Couvert est un long chemin de transmission, un sérieux apprentissage qui doit ouvrir l’esprit et la vision sur le monde, nous conduisant sur le chemin de la connaissance et de la tolérance.
Cette formation et initiation se fera donc aux termes de voyages ciblés vers les sources initiales de la philosophie, c’est ainsi que notre ami ira poser son bâton de pèlerin vers des pays comme le Tibet, les Indes, le Cachemire, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
De tous ces voyages, il va tirer la quintessence de la pensée, de l’harmonie qu’il va transmettre à son expression plastique qui le conduira à l’essentiel, au juste dépouillement. Jean-Paul Couvert suggère les volumes, les formes, il travaille en lavis ou glacis, laisse jouer sur son support le hasard qu’il reprend et corrige parfois. Il rejoint le concept du vide et du non révélé, cher aux Orientaux.
Traces, signes, empreintes s’enchevêtrent, définissent une expression lexicale confidentielle où tout peut devenir à la fois questionnement et révélation.
Caresser la part cachée du monde
Jean-Paul Couvert tente de caresser la part cachée du monde, des choses, de l’existence en jouant des contrastes et de la dualité, ici je reprendrai une citation de Gilles Deleuze, faisant référence chez notre plasticien : « La tâche de la peinture est de rendre visibles des forces qui ne le sont pas. »
La couleur est annoncée, peindre l’invisible, l’immarcescible et je serais tenté de dire qu’ici nous sommes en osmose avec l’art intuitiste. En sculpture sa recherche est la même, mais je réserve mes propos éventuellement pour une autre exposition où il prendrait la place du sculpteur.
Dans la pensée de Jean-Paul Couvert, l’acte créateur est un instant qui s’étire, un émerveillement, un rêve éveillé, une enivrante embellie, dont le silence n’a de sens que par le glissement du pinceau de soie, ce n’est qu’un instant qui se prolonge, un frémissement irisé, une note d’encre sur le secret de la feuille blanche. C’est aussi une manière de se rapprocher de la connaissance, l’art en étant le meilleur médiateur.
Une éternité informelle et indéfinie
À propos de connaissance Mircea Eliade le grand philosophe roumain et historien des religions ne disait-il pas : « Qu’est-ce que la capacité d’apprendre, sinon un aspect de l’éternité. » En fait lorsque nous prenons le temps de décrypter une œuvre de Jean-Paul Couvert, nous retrouvons cet aspect d’une éternité informelle et indéfinie. Car l’artiste nous entraine dans un monde de transparence et de dédoublement.
Nous ressentons l’imprégnation de l’Orient, au travers de l’intemporalité, de l’informel des ambiances. Nous traversons des silences diaphanes, des poèmes de brume, des calligraphies indécodables aux langages secrets, sortes d’idéogrammes déroutants aux volutes surprenantes et spontanées.
Semblable à une vague écumante la poésie se fait intime.
Cependant il arrive aussi à Jean-Paul Couvert de s’exprimer par une composition subjective au seuil de la figuration où se confondent les courbes de dos d’une femme, à une présence monacale ou encore quelques paysages aux effets insolites.
Au seuil d’une poésie
Chez notre plasticien tout est contraste, alternance et dualité, tout se situe entre ombre et lumière, blanc et noir, Ying et Yang.
Un coucher de soleil improbable nous place au seuil d’une poésie se faisant porteuse d’un grand mystère qui nous ouvre les portes d’un nouveau monde où une source de vérité humaine et limpide reste toujours à découvrir.
Car comme le disait avec pertinence le philosophe des poètes Gaston Bachelard : « L’imagination trouve plus de réalité à ce qui se cache, qu’à ce qui se montre.»
Crédit photos : la page Facebook de L’artiste
Michel Bénard est poète, peintre abstrait, essayiste, lauréat de l’Académie française, chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, vice-président du Cénacle européen des Arts et des Lettres, vice-président de la Société des Poètes français.
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