Le peintre Emmanuel Crivat-Ionesco dit « EmMa »
Par Michel Bénard
C’est avec plaisir que je vais présenter un artiste multidisciplinaire bien connu chez nous Emmanuel Crivat-Ionesco dit EmMa d’origine roumaine.
En première observation son œuvre est à la fois chargée de lumière, de transparence, de signes profanes, ésotériques et rehaussée de notes poétiques.
Les œuvres exposées ici (à la Société des Poètes Français) s’identifient à un voyage qui porte le nom de : « Au bout de nos ombres. » et ce périple a pour point de départ, il y a déjà un certain nombre d’années, la rue Monsieur le Prince. Vous voyez le hasard n’existe pas, c’est un juste retour des choses. Cette aventure commence dans les années 1979 en bas de notre rue dans la maison du grand philosophe positiviste des sciences sociales et religion de l’humanité, Auguste Comte. A cette époque EmMa suivait les cours du grand spécialiste de la sémiotique, Algirda-Julien Greimas, dont le philosophe Roland Barthes est un acteur important.
A partir de là, EmMa va se familiariser avec « Le carré sémiotique » qui deviendra sa source d’inspiration graphique et poétique. Quant au format carré il est celui de ses supports, ici tout se rejoint.
Je ne déflorerai pas la technique alchimiste aux multiples facettes de notre ami EmMa, mais peut-être pourrions-nous parler de technique mixte, en effet car l’œuvre prend naissance sur un fond d’aquarelle ou gouache sur lequel le praticien revient en superposant des lignes graphiques, des estompages, des grattages, des rajouts, des photos, des collages, avec des écheveaux entremêlés de signes, de lignes, d’esquisses, ce qui en fait était le principe des palimpsestes, utilisé par les moines copistes et enlumineurs, pour récupérer et économiser les parchemins qui valaient très chers.
Ainsi après un travail initial traditionnel ou presque, EmMa va s’orienter vers des techniques modernes, tels le numérique, la scannérisation, le report sur toile ou aluminium, ce qui donne ces remarquables rendus esthétiques chargés de poésie, de romantisme et de mystère, sorte de codex imprégné de l’énigme des signes.
Ces codex ont leurs lois et les signes picturaux vont se retrouver en différents points du monde, toujours dans le prolongement ou l’osmose avec un lieu choisi. Cette exposition est un voyage en plans successifs, une légende ou un conte entre l’imaginaire et la réalité, une errance « Au bout de nos ombres » de l’amour, un « Livre de sable » où sont gravées quelques empreintes d’oiseaux, signe fragile et éphémère de la vie.
A propos du « Livre des sables » de Jorge Luis Borges, qui a vécu dans un immeuble voisin, convenez que tout est lié et que le hasard n’existe pas.
Les œuvres d’EmMa font l’objet de sortes de performances, elles sont souvent mises en situation en différents pays, Italie, Malte, Argentine, Paris, Japon, Roumanie, Belgique etc.
EmMa choisit pour valoriser ses œuvres des sites atypiques tels à Buenos Aires dans la grande bibliothèque face à l’ouvrage de Jorge Luis Borges : « Le livre de sable », dans un palais à Venise, à côté d’une forteresse à Malte etc.
EmMa a un parcours artistique riche et singulier quelque peu excentré, jalonné de nombreuses expositions, de salons internationaux, de galeries en groupes ou individuels. Il a reçu de belles distinctions, mais un prix prestigieux le sensibilise particulièrement, il s’agit du prix Signature octroyé par le S.N.A.P (Syndicat National des Artistes Professionnels.)
L’œuvre d’EmMa est très personnelle, riche, symbolique et il me faudrait encore beaucoup de temps pour prétendre en cerner les particularités.
Peinture