Peinture

Marilyne Stroppini entre l’errance et l’évidence

Les dessins de Marilyne Stroppini sont de purs poèmes peints

Par Michel Bénard

Marilyne Stroppini entre l’errance et l’évidence

L’art du portrait est d’une extrême ambiguïté, fidèle ressemblance ou interprétation du ressenti ? Ce mode d’expression est une délicate approche de l’intime, du frémissement des sources. Marilyne Stroppini le sait, c’est l’école de l’humilité.

C’est la touche de la pointe du cœur porteuse de toutes les résonnances sensibles, graphiques et chromatiques du chant inaudible.

C’est savoir saisir la lumière de l’âme, l’image intérieure, trouver la nature subtile et délicate de l’invisible.

L’art du portrait proche de l’apparence réelle, évoqué ou suggéré demande toujours une grande hardiesse, ainsi qu’une solide maîtrise du dessin. Qualités indispensables !

Issue des ateliers de la Grande Chaumière ainsi que de l’Académie Julian, il est certain que Marilyne Stroppini ne manque pas de ces atouts essentiels.

Le dessinateur François Schmidt qui est parfaitement au cœur du sujet à ce propos nous rappelle judicieusement qu’: «  Un portrait dessiné c’est la vie qui s’écoule dans un trait de crayon. »

Ce qui explique aujourd’hui l’objet de cette exposition nous offrant un panel en rétrospective de portraits s’échelonnant des années 1973 à 2013. Tout simplement un survol en résumé de quatre décennies de portraits et d’autoportraits.

« Tout portrait qu’on peint avec âme est un portrait non pas du modèle, mais de l’artiste. » Soulignait Oscar Wilde.

Dans cet esprit, Marilyne Stroppini ne recherche pas la parfaite ressemblance, elle préfère tenter de fixer l’authenticité du visage en ce qu’il a de sous jacent, ce qu’il veut voiler consciemment ou inconsciemment.

Marilyne Stroppini intègre dans ses compositions une symbolique propre à chacun de ses modèles, au travers de quelques objets ou signes qui identifient ses personnages. Ses femmes aux yeux en amandes sont d’un charme discret. Elle sait saisir également avec sensibilité les sourires espiègles de la jeunesse, la gravité d’un professeur, le témoignage poignant d’un vieux couple ayant traversé les obstacles des chemins de la destinée.

Les pigments sont judicieusement dosés, les nuances harmonieuses, aucune couleur pure, tout réside dans les jeux assourdis des tons rompus.

Indéniablement l’art du portrait n’est pas sans exigence, il implique un rapprochement complice avec le modèle, une ébauche de l’intime, une investigation de l’âme afin de tenter de rendre durable l’éphémère de pérenniser l’âme.

Oser le portrait c’est partir à la recherche d’un éternel parfum, aller aux sources secrètes, c’est dépouiller son modèle de lui-même et à son insu.

Ce n’est en aucun cas faire le jeu des ressemblances, des apparences, mais l’art de trouver la ligne fragile et profonde de son modèle.

Il faudrait fermer les yeux pour peintre le vrai portrait de la vie !

Il faut se tenir au primordial pour ne révéler que juste ce qui est nécessaire.

Réaliser un portrait c’est ralentir le temps et empêcher que la rouille et la patine n’investissent trop vite les lieux.

Parfois à l’instar de certains grands maîtres modernes, il est bon de déstructurer le sujet afin de peut-être mieux le recentrer autour de sa vérité première.

Tout comme Marilyne Stroppini, le portraitiste doit savoir se rapprocher de l’énigme de la création, de la fragilité humaine, transmettre sur le papier ou sur la toile les nuances en filigrane, suggérer la transparence de l’aura, interpréter les frissonnements à fleur de peau et peut-être tenter de restituer au visage un fragment d’espoir et de rêve.

Une fois encore écoutons François Schmidt qui pense que : « Le portrait en dessin (ou peinture) est aussi difficile à réaliser que l’existence …/… »

Néanmoins s’ils ne font pas vraiment l’intégral objet de cette exposition, il est impossible de passer sous silence des dessins, à l’encre rehaussés à la gouache, disposés en présentoir et qui révèlent une autre facette du beau talent de Marilyne Stroppini. Ici l’artiste s’exprime en toute liberté, elle laisse courir dans la fluidité de la matière, son ressenti, son Intuitisme, son imaginaire. Ces dessins sont de purs poèmes peints ! Une manière aussi d’abolir les frontières d’un certain académisme.

Ici, je vous laisserai à la croisée des chemins entre l’errance et l’évidence. Trouvez celui qui vous convient !

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Les dessins de Marilyne Stroppini sont de purs poèmes peints  Les dessins de Marilyne Stroppini sont de purs poèmes peints Marilyne Stroppini entre l’errance et l’évidence

 

Les dessins de Marilyne Stroppini sont de purs poèmes peints Les dessins de Marilyne Stroppini sont de purs poèmes peints

Michel Bénard.

Lauréat de l’Académie française.

L’artiste

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One thought on “Marilyne Stroppini entre l’errance et l’évidence

  • Magnifiques portraits proposés par l’artiste Marilyne Stroppini
    Tout est dans l’émotion du trait esquissé parfois abandonné au coin d’une expression
    Les couleurs légères ajoutent au doute des expressions souvent souffrantes
    Beaucoup d’émotion dans cette galerie de portraits
    On s’y attarde

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