« Résurgence de Notre Dame de Paris » – Hélène Morel peintre symboliste
Par Michel Bénard
« Résurgence de Notre Dame de Paris. » Difficile d’être plus au cœur de l’actualité.
Aujourd’hui je ne vous parlerai pas du cheminement artistique de notre amie Hélène Morel, reposant particulièrement sur un socle symboliste, des arbres, de la nature sous leurs aspects mythiques et point d’orgue c’est le cas de le dire, les cathédrales, dont nous connaissons déjà quelques spécimens.
Depuis sa plus tendre enfance les cathédrales représentent aux yeux de la petite Hélène une sorte d’émerveillement mythique, une fascination mystique.
Le premier état de grâce est déjà très lointain, périodes où le père emmenait sa fille à Chartres dans le sillage de Charles Péguy. Contexte hautement influent qui déclencha ce processus d’amour pour les cathédrales.
N’écartons pas les joyaux divins que sont les vitraux, fruits précieux du travail d’excellence des passeurs de lumière, des maitres verriers. Cet art sublimé aura un grand impact sur Hélène.
« … le vitrail est la forme la plus sauvage de l’art, la plus imprévisible. Le vitrail n’est que folie, métamorphose, floraison illusoire, jeu d’algues échevelées dans une rivière de lumière. » Bernard Tirtiaux.
La lumière par son embrasement peut aussi symboliser le feu.
D’ailleurs l’histoire des cathédrales n’est qu’une longue suite d’incendies, conflictuels, accidentels, guerriers, iconoclastes etc.
« Le feu a quelque chose de spirituel, c’est un élément qui distille l’essentiel du passé. » Jean Cocteau.
Sans oublier les charpentes véritables forêts à la fois puissantes, écrasantes et vulnérables.
Si aujourd’hui nous vivons la résurrection de Notre Dame, thème de cette exposition, lorsque notre amie fut témoin de l’incendie de la vieille cathédrale, ce fût un véritable choc, une grande déchirure intérieure, un traumatisme de la mémoire collective.
En fait cet incendie va raviver la passion d’amour des cathédrales et autres lieux sacrés au cœur de notre artiste nourrie de signes et codes aux résonances symboliques.
Cette vision-passion nous fait remonter aux grands incendies du monde, aux grandes destructions, sorte de combat entre l’Eros et Thanatos, tels sont les symboles qui permettent de mieux comprendre l’histoire, entre anéantissement et espérance.
Hélène voit en les cathédrales les mères protectrices, les piliers des soutiens de l’humanité, les liens entre le mystère du ciel et la rigueur terrestre.
La symbolique du feu purificateur et la présence du Phœnix résurgent est partout dans l’esprit des Compagnons qui méritent tous sans exception le plus grand respect et qui nous rendent notre fierté d’être français, car le monde entier nous envie ces exceptionnels talents et conservateurs de ce bien précieux, qui est celui de l’intelligence de la main.
Hélène Morel vit au plus près de la restauration de la Mère de pierre et côtoya chaque fois qu’il lui a été possible les Compagnons et les différents corps de métiers, les tailleurs de pierres, les doreurs, les sculpteurs, les charpentiers, les couvreurs, les lustriers, les tapissiers, les facteurs d’orgues, les peintres, les restaurateurs, les ébénistes etc. etc.
« C’est peut-être chez les artisans qu’il faut aller chercher les preuves les plus admirables de la sagacité de l’esprit, de sa patience et de ses ressources. » Denis Diderot.
Dans le drame de cet incendie à ce jour encore indéfini, étrange, des miracles se produisirent, comme par exemples les statues des Saints de la flèche qui furent descendues peu de temps avant le sinistre, les vitraux furent pratiquement épargnés, l’autel, la croix, la piéta, les orgues ne furent pas ou peu touchés par les flammes.
Faut-il y voir comme une sorte de miracle ? Un hasard, une incompréhension ? Un signe Divin ?
Que chacun en fasse librement son interprétation, croyant ou non !
Par son acte de peintre portant sur le devoir de mémoire de Notre Dame de Paris, Hélène Morel retrouve le sens sacré, le questionnement de la création.
