Ronsard vu par le célèbre peintre Fréderic Lère
Par Nicole RANDON
Fréderic Lère : Dans les fragrances de Ronsard
Frédéric Lère est venu pour les 500 ans de son voisin et ami Ronsard. Il avait déjà fêté cet anniversaire au manoir de la Possonnière, lieu de naissance du poète, non loin de l’atelier de l’artiste, pour l’exposition Ronsard 1524, route des Amériques. « Quand je suis vingt ou trente mois / Sans retourner en Vendomois […] Aux rochers je me plains » écrit Ronsard. Nous avons découvert le travail original du peintre qui, vivant entre Manhattan et la vallée du Loir, a réalisé un ensemble de peintures reflétant la Renaissance et notre monde actuel. Son regard croisé sur deux époques et la présentation du livre I 
Ronsard, conçu avec Nathalie Leroy, ont montré à quel point les guerres de religion et les relations entre les peuples de la planète préoccupaient Ronsard.
Par son immersion créative dans le passé du poète, Frédéric Lère joue avec l’intrusion d’anachronismes pour créer des rapprochements entre les siècles et entre les continents. Le public a pu voir l’œuvre étonnante intitulée La Pliade célébrant les poètes de la Pléiade, invitée à New York courant 2024! Grâce à l’accueil chaleureux de Michel Bénard, nous avons profité de l’accrochage de lettrines (peintures à l’huile dans le style de lettrines de la Renaissance) dont chacune représente un mot évocateur de la vie de Pierre de Ronsard, à travers les 15 lettres de son nom.
Le livre I Ronsard souligne l’importance de l’imprimerie pour la diffusion des récits de voyages dans le nouveau monde, favorisant la créativité dans la cartographie, la toponymie, et l’invention lexicale. Sensible à l’innocence naturelle d’un âge d’or opposé aux déchirements des guerres civiles, Ronsard participait à l’émergence du mythe du bon sauvage : « Ils vivent maintenant en leur âge doré […] Vivez, heureuse gent, sans peine et sans souci, / Vivez joyeusement, je voudrais vivre ainsi. » Au cœur du Discours contre Fortune, voici pourtant ce cri lucide : « Pour ce laisse-les là, et n’attache à leur col / Le joug de servitude, ainçois le dur licol / Qui les étranglerait, sous l’audace cruelle / D’un tyran, ou d’un juge, ou d’une loi nouvelle. » Nos deux invités nous ont montré que Ronsard parle aussi de notre temps !
Nicole RANDON
Comité Directeur de la Société des Poètes français.
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