Poésie

Alfred de Musset

Alfred de Musset 

L’écrivain 

Alfred de Musset est un poète, dramaturge et  écrivain français né le 11 décembre 1810 à Paris, où il meurt le 2 mais 1857.  Il est considéré comme l’un des plus grands écrivains romantiques français pour son théâtre et sa poésie lyrique.

Alfred de Musset appartient à une famille aristocratique, affectueuse et cultivée, lui ayant transmis le goût des lettres et des arts. Son grand-père était poète, et son père était un spécialiste de  Jean-Jacques Rousseau.

Après son baccalauréat, il suit des études, vite abandonnées, de médecine, de droit et de peinture jusqu’en 1829, mais il s’intéresse surtout à la littérature. Il fait preuve d’une grande aisance d’écriture, se comportant comme un virtuose de la jeune poésie. Il publie en 1829 son premier recueil poétique, les Contes d’Espagne et d’Italie.  Son écriture est marquée par sa liaison avec George Sand. Il écrit des pièces de théâtre et publie des poèmes tourmentés. Dépressif et alcoolique, il écrit de moins en moins après l’âge de 30 ans.

Il reçoit la Légion d’honneur en   1845 et est élu à l’Académie française en  1852.

Mort à 46 ans, il est enterré au  cimetière du Père-Lachaise.

Son frère aîné Paul de Musset jouera un grand rôle dans la redécouverte de l’œuvre d’Alfred de Musset, par la rédaction de biographies et la réédition d’un grand nombre de ses œuvres, comme La Mouche ou les Caprices de Marianne.

 

Poèmes choisis d’Alfred de Musset

En réponse à la question : Qu’est-ce que la Poésie ?

Chasser tout souvenir et fixer sa pensée,

Sur un bel axe d’or la tenir balancée,

Incertaine, inquiète, immobile pourtant,

Peut-être éterniser le rêve d’un instant ;

Aimer le vrai, le beau, chercher leur harmonie ;

Écouter dans son cœur l’écho de son génie ;

Chanter, rire, pleurer, seul, sans but, au hasard ;

D’un sourire, d’un mot, d’un soupir, d’un regard

Faire un travail exquis, plein de crainte et de charme

Faire une perle d’une larme :

Du poète ici-bas voilà la passion,

Voilà son bien, sa vie et son ambition.

 

Recueil : lettres à George Sand.

A George Sand VI

Porte ta vie ailleurs, ô toi qui fus ma vie ;

Verse ailleurs ce trésor que j’avais pour tout bien.

Va chercher d’autres lieux, toi qui fus ma patrie,

Va fleurir, ô soleil, ô ma belle chérie,

Fais riche un autre amour et souviens-toi du mien.

Laisse mon souvenir te suivre loin de France ;

Qu’il parte sur ton cœur, pauvre bouquet fané,

Lorsque tu l’as cueilli, j’ai connu l’Espérance,

Je croyais au bonheur, et toute ma souffrance

Est de l’avoir perdu sans te l’avoir donné.

 

Recueil : Poésies nouvelles (1850)

Sonnet au lecteur

Jusqu’à présent, lecteur, suivant l’antique usage,

Je te disais bonjour à la première page.

Mon livre, cette fois, se ferme moins gaiement ;

En vérité, ce siècle est un mauvais moment.

Tout s’en va, les plaisirs et les mœurs d’un autre âge,

Les rois, les dieux vaincus, le hasard triomphant,

Rosafinde et Suzon qui me trouvent trop sage,

Lamartine vieilli qui me traite en enfant.

La politique, hélas ! Voilà notre misère.

Mes meilleurs ennemis me conseillent d’en faire.

Être rouge ce soir, blanc demain, ma foi, non.

Je veux, quand on m’a lu, qu’on puisse me relire.

Si deux noms, par hasard, s’embrouillent sur ma lyre,

Ce ne sera jamais que Ninette ou Ninon.

Le poète 

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