Barnabé Laye. Adieu, poète immortel
C’est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons le décès de Barnabé Laye, un grand poète et un ami précieux pour beaucoup d’entre nous. Sa plume inspirée a capturé l’essence de l’humanité, tissant des mots qui résonneront à jamais dans nos cœurs et nos esprits.
Barnabé Laye était bien plus qu’un talent exceptionnel. Il était un compagnon de route, un confiant et un maître de la langue qui savait exprimer les émotions les plus profondes avec une simplicité émouvante. Ses vers ont éclairé nos vies et ont donné voix à nos pensées les plus intimes.
À travers ses poèmes, Barnabé Laye a transcendé les frontières et a touché des âmes à travers le monde. Son héritage littéraire restera gravé dans l’histoire de la poésie, continuant à inspirer les générations futures.
En cette période de deuil, nous nous souvenons de lui non seulement comme un poète et romancier brillant, mais aussi comme un ami aimant et compatissant. Ses mots nous ont consolés dans les moments sombres et nous ont inspirés à chercher la beauté même dans l’adversité.
Barnabé Laye laisse derrière lui un vide immense, mais son esprit continue de vivre à travers ses œuvres immortelles. Que son âme repose en paix, tandis que nous nous efforçons de perpétuer son héritage en célébrant sa vie et son œuvre.
Ses deux grands amis les poètes Hafid Gafaïti et Michel Bénard, lui composent le poème du silence dans la Paix du dialogue avec l’éternel. Perdre un ami donne toujours une possibilité d’ouvrir une fenêtre sur une aube nouvelle.
Poème choisi
Requiem pour un pays assassiné
Il était un pays
On ne sait
Par quel bout le prendre
Rien à faire
Seulement
Gueuler l’éclat de la blessure
Casser le miroir
Dans les yeux des autres
Fuir l’intouchable image
D’une vérité des jours ordinaires
Comme un enclos
Repaire où dort
L’indigence sur le dos de la pauvreté
Comme une barrière
Une frontière perdue
D’un côté la mer
De l’autre une terre
L’indigence marche au bras de la pauvreté
C’est une démarcation
C’est l’enfer
On n’y peut rien
La sueur brûle
Sur les sentiers du regard
À vif
Dire le pays
Au loin très loin
Au milieu de la faim
Au milieu de la soif
Crier la chose
Enfouie-là au plus profond
De la révolte
Au plus profond de la colère
Au mitan du désespoir
Ou bien
Déposer le lourd fardeau
Et attendre qu’enfin
Un nouveau soleil se lève
Ou bien
Rêver d’un chambardement d’astres
De météores de galaxies assassines
Et s’enfuir
Jusqu’à presque rien
Là-bas
Au toucher de l’horizon
Photo de couverture : Crédit © Bernadette Grosyeux
Prix et Distinctions de Barnabé Laye
- Prix Charles Carrère 2017 du Cénacle Européen des Arts et des Lettres
- Prix Aimé Césaire 2015 de la Société des Poètes Français (Fragments d’errances)
- Médaille de vermeil 2016 de l’Académie Internationale de Lutèce (Fragments d’errances)
- Prix Emile Nelligan 2010 pour l’ensemble de l’œuvre poétique
- Grand Prix littéraire des Hôpitaux de Paris 1990 (Mangalor)
Membre des Associations littéraires
Société des Gens de Lettres de France (SGDL)
Société Civile des Auteurs Multimédia (SCAM)
Société des Poètes Français (SPF)
P.E.N. Club Français
Une invitation à vivre l’art
Wilfried Ahanzin
17 min ·
Partagé avec Public
Biographie de Barnabé Laye, un poète mystique
Barnabé Laye – pseudonyme de Barnabé Laleye –, né le 11 juin 1941 à Porto-Novo, au Bénin, est médecin, poète et romancier.
Il a fait des études secondaires au collège catholique Père-Aupiais de Cotonou. Il laisse le souvenir d’un excellent élève, premier au baccalauréat avec mention, dans la section Sciences Expérimentales. Barnabé Laye continue sa formation en France à la Faculté de médecine de Bordeaux puis de Paris1.
Médecin, il fait toute sa carrière à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, menant de front sa double vocation médicale et littéraire. Ce qu’il résume en disant : « Longtemps j’ai été médecin de jour et écrivain la nuit ».
Actuellement il se consacre entièrement à l’écriture. Il participe à des manifestations culturelles et littéraires. Il est l’invité de grands festivals de poésie, en Amérique latine, au Canada, en Afrique comme en Europe. On le vit en mars 2013 à la Maison de Poésie de Poitiers à un festival.
Barnabé LAYE est un monument de la poésie béninoise. Parti en France au lendemain de son baccalauréat en faveur d’une bourse, comme les meilleurs étudiants, il intégra la haute société Parisienne. Il y fait la connaissance de plusieurs poètes occidentaux. Il devient un médecin. Il obtient la nationalité française. Comme une cerise sur le gâteau, une anthologie de ses recueils est traduite en Arabe. Un livre à lire dans toutes les mosquées de France et de Navarre pendant le Ramadan…Son œuvre est disponible, entre autres langues, en Anglais, en Espagnole, en Arabe.
Enfant du Bénin, nourri par la Terre d’Afrique et sa Culture, Barnabé Laye est écrivain du terroir mais également homme des rencontres et des voyages comme en témoignent tous ses ouvrages. Il est aussi un habitant de la Terre de France, virtuose de sa langue et participant à cette francophonie qui exprime un destin transculturel et l’humanité au-delà des frontières.
De ses palmes, n’en parlons pas. Il a remporté le Prix Emile NELLIGAN, pour l’ensemble de son œuvre poétique, en 2010. L’académie internationale de Lutèce lui a décerné la médaille de Vermeil en 2016. Enfin, le prix Aimé Césaire de la société des poètes français lui est revenu en 2015.*
Il revient souvent au bercail où il est salué en tant qu’un majeur poète de sa génération. Les plumes émergeantes considèrent son œuvre comme une réussite.
Son épouse, Franceleine Debellefontaine, sculpte depuis plus de vingt cinq ans en débusquant le beau dans les bois.
Merci pour cette biographie et cet ajout précieux à l’hommage de notre cher poète disparu.