Hugo Bourdelais explore dans ses poèmes l’espace, la nature et l’intensité des émotions humaines. De ses racines agricoles à son parcours littéraire, il fait résonner une voix poétique libre, où les gestes simples et les grands paysages se mêlent pour révéler la beauté et la force du monde.
Ne retiens pas ta voix : la poésie d’Hugo Bourdelais entre nature et révolution
Ne retiens pas ta voix
Ne retiens pas ta voix
prends les rayures du ciel
entre tes doigts
*
D’une épaule à l’autre
suspendus
au-dessus d’un lac
d’immenses espaces
nous séparent
des immeubles
Il faut du temps
Pour voir pousser
Une forêt
Une mascarade de cheveux cascade
sur la nuque fichée
de sa silhouette
du rouge à lèvres pour la révolution
un crayon
en guise de trophée
Le poème Entre tes doigts illustre parfaitement la force de la poésie de Hugo Bourdelais, à la fois épurée et profondément sensible. En quelques mots, il capte l’éphémère et le fragile, transformant un geste simple — saisir quelque chose « entre tes doigts » — en une métaphore universelle de la vie, du temps et de la mémoire. L’usage du ciel comme image poétique renforce la dimension aérienne et intemporelle du texte, tandis que le rythme, presque musical, fait résonner chaque mot comme une note suspendue. Ce poème invite le lecteur à contempler, ressentir et, surtout, à s’autoriser à libérer sa propre voix.
Le poète
Hugo Bourdelais est né à Repentigny, mais originaire de Lavaltrie. Né et a grandi sur la terre que possède sa famille depuis 1892. Une terre qui a produit une agriculture d’autosuffisance. « J’ai toujours aimé le contact avec la nature. Plonger mes mains dans la terre et travailler avec la matière », explique Hugo Bourdelais en se référant à la philosophie de Gaston Bachelard.
Le jeune agriculteur a, en effet, plus d’une facette, puisqu’il a étudié Lettres et enseignement à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il a également publié quatre recueils de poésie chez Bouc Productions, une maison d’édition lanaudoise. Mais l’appel de cette terre qui l’a nourri et qu’il a fréquentée chaque été à l’âge adulte était trop fort. Alors, en 2017, il a décidé de revenir vivre sur cette terre. (Source Sophie Ginoux).