Jean de La Fontaine, maître des Fables et poète immortel

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Jean de La Fontaine par Hyacinthe Rigaud, en 1690. / Wikimédia

Découvrez la vie et l’œuvre de Jean de La Fontaine, maître des Fables et poète immortel du XVIIe siècle, dont les textes demeurent un trésor de la littérature française.

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Jean de la Fontaine

Jean de La Fontaine, né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry et mort le 13 avril 1695 à Paris, demeure l’une des figures majeures de la littérature française.
Après des études de droit à Paris, il fréquente le cercle littéraire des « Chevaliers de la Table Ronde » et obtient en 1649 son diplôme d’avocat au parlement de Paris. Marié très jeune à une parente de Racine, il devient père d’un fils dont il se souciera peu.
Proche du surintendant Nicolas Fouquet, La Fontaine préfère rester à l’écart de la cour royale, mais il fréquente assidûment les salons littéraires et les cercles précieux et libertins de son temps. Malgré des résistances, il est élu à l’Académie Française en 1684.

C’est avec ses Fables, inspirées des fabulistes antiques comme Ésope, qu’il entre dans l’histoire. Le premier recueil paraît en 1668 (livres I à VI), le second en 1678 (livres VII à XI), et le dernier en 1694 (livre XII). Par la richesse de son vers, la profondeur de ses récits et la portée morale de ses textes, il a su créer une œuvre universelle, toujours étudiée et admirée, considérée comme l’un des sommets de la littérature française.

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Jean de La Fontaine s’éteint le 13 avril 1695 à Paris. Depuis 1817, ses restes reposent au cimetière du Père-Lachaise, aux côtés de Molière, symbole de son éternelle proximité avec les grands esprits du XVIIe siècle.

Poèmes  choisie de  Jean de la Fontaine

Le milan et le rossignol

Après que le Milan, manifeste voleur,
Eut répandu l’alarme en tout le voisinage
Et fait crier sur lui les enfants du village,
Un Rossignol tomba dans ses mains, par malheur.
Le héraut du Printemps lui demande la vie :
« Aussi bien, que manger en qui n’a que le son ?
Écoutez plutôt ma chanson ;
Je vous raconterai Térée et son envie.
– Qui, Térée ? Est-ce un mets propre pour les Milans ?
– Non pas ; c’était un roi dont les feux violents
Me firent ressentir leur ardeur criminelle.

Je m’en vais vous en dire une chanson si belle
Qu’elle vous ravira : mon chant plaît à chacun. »
Le Milan alors lui réplique :
« Vraiment ; nous voici bien ! Lorsque je suis à jeun,
Tu me viens parler de musique.
– J’en parle bien aux rois. – Quand un roi te prendra,
Tu peux lui conter ces merveilles.
Pour un milan, il s’en rira.
Ventre affamé n’a point d’oreilles. »

Recueil : les fables du livre IX (1678)

Éloge de l’amour

Tout l’Univers obéit à l’Amour ;
Belle Psyché, soumettez-lui votre âme.
Les autres dieux à ce dieu font la cour,
Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme.
Des jeunes cœurs c’est le suprême bien
Aimez, aimez ; tout le reste n’est rien.
Sans cet Amour, tant d’objets ravissants,
Lambris dorés, bois, jardins, et fontaines,
N’ont point d’appâts qui ne soient languissants,
Et leurs plaisirs sont moins doux que ses peines.
Des jeunes cœurs c’est le suprême bien
Aimez, aimez ; tout le reste n’est rien.
Recueil : les Amours de Psyché (1669)

Photo de couverture @ Wikimédia
Le poète
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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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