Poésie

Jean de la Fontaine

Jean de la Fontaine

Jean de La Fontaine, né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry et mort le 13 avril 1695 à Paris, est un poète français de grande renommée.

Il fait des études de droit à Paris et fréquente un cercle de jeunes poètes « les Chevaliers de la Table Ronde ». Il obtient en 1649, un diplôme d’avocat au parlement de Paris.

Il épouse une parente de Racine âgée de moins de 15 ans. Elle lui donnera un fils dont il ne s’occupera guère.

Proche de Nicolas Fouquet,   Jean de La Fontaine reste à l’écart de la cour royale mais fréquente les salons littéraires et des sociétés précieuses et libertines de l’époque.   Malgré des oppositions, il est reçu à l’Académie Française en 1684.

En s’inspirant des fabulistes de l’Antiquité gréco-latine et en particulier d’Ésope, il écrit « les Fables » qui font sa renommée. Le premier recueil qui correspond aux livres I à VI des éditions actuelles est publié en 1668, le deuxième (livres VII à XI) en 1678, et le dernier (livre XII actuel) est daté de 1694. Le brillant maniement des vers et la visée morale des textes, parfois plus complexes qu’il n’y paraît à la première lecture, ont déterminé le succès de cette œuvre à part et « les Fables de La Fontaine » sont toujours considérées comme un des plus grands chefs d’œuvre de la littérature française.

Jean de La Fontaine meurt le 13 avril 1695 à Paris. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise depuis le transfert de sa dépouille en 1817, en même temps que celle de Molière.

Poèmes  de  Jean de la Fontaine

Le milan et le rossignol

Après que le Milan, manifeste voleur,

Eut répandu l’alarme en tout le voisinage

Et fait crier sur lui les enfants du village,

Un Rossignol tomba dans ses mains, par malheur.

Le héraut du Printemps lui demande la vie :

« Aussi bien, que manger en qui n’a que le son ?

Écoutez plutôt ma chanson ;

Je vous raconterai Térée et son envie.

– Qui, Térée ? Est-ce un mets propre pour les Milans ?

– Non pas ; c’était un roi dont les feux violents

Me firent ressentir leur ardeur criminelle.

 

Je m’en vais vous en dire une chanson si belle

Qu’elle vous ravira : mon chant plaît à chacun. »

Le Milan alors lui réplique :

« Vraiment ; nous voici bien ! Lorsque je suis à jeun,

Tu me viens parler de musique.

– J’en parle bien aux rois. – Quand un roi te prendra,

Tu peux lui conter ces merveilles.

Pour un milan, il s’en rira.

Ventre affamé n’a point d’oreilles. »

 

Recueil : les fables du livre IX (1678)

 

Éloge de l’amour

Tout l’Univers obéit à l’Amour ;

Belle Psyché, soumettez-lui votre âme.

Les autres dieux à ce dieu font la cour,

Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme.

Des jeunes cœurs c’est le suprême bien

Aimez, aimez ; tout le reste n’est rien.

Sans cet Amour, tant d’objets ravissants,

Lambris dorés, bois, jardins, et fontaines,

N’ont point d’appâts qui ne soient languissants,

Et leurs plaisirs sont moins doux que ses peines.

Des jeunes cœurs c’est le suprême bien

Aimez, aimez ; tout le reste n’est rien.

 

Recueil : les Amours de Psyché (1669)

Le poète

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