L’œuvre sculptée de Janna Baux est un rayon de vie
Par Michel Bénard
Le parcours personnel et artistique de Janna Baux ne manque pas de singularité. Comme son nom de dame ne l’indique pas, Janna est d’origine russe, pays qui indéniablement ne manque pas de ressources artistiques. Hélas au fil des régimes politiques différents et néanmoins communs ils persécutent grands nombres de ses meilleurs artistes non soumis à la ligne de conduite idéologique du jour.
Mais quelle ligne de conduite ? Au nom de qui, de quoi, je vous le demande !
Toutefois ne nous égarons pas dans ces considérations socio-politiques qui nous échappent et nous dépassent.
Aussi rapprochons nous de Janna Baux dont la beauté, la finesse des œuvres nous enchantent nous transportent dans une sorte de rêve intemporel, car ses sculptures nous donnent une imprégnation d’infini et d’éternel.
Un peu comme le jeune Thierry Barthes, la petite Janna Baux ressent très tôt une passion et possède un don naturel pour le dessin et les arts plastiques.
Ainsi elle va poursuivre ses études dans une école d’art à Omsk où elle sortira avec un diplôme de décoration.
Puis durant la période finale du pouvoir soviétique son talent sera utilisé à la réalisation d’affiches de propagande, ainsi que de décorations réservées aux sites industriels, en vue peut-être de dispenser des images de bonheur et de bien être aux regards des travailleurs et du bon peuple, pour lesquels il est bien de créer des illusions.
Cependant Janna ne manque pas de volonté, ni de pertinence, alors elle va de nouveau s’engager dans un cycle d’études à l’école supérieure des Beaux-Arts de l’université d’Omsk.
Plasticienne brillante elle obtient son diplôme de professeur d’arts plastiques.
Puis comme la vie ne nous offre pas toujours ce que l’on souhaiterait, ce sera le chaos en Union Soviétique avec la chute du régime.
Janna Baux sera expatriée vers le Moyen Orient mais dans l’adversité elle redoublera de persévérance pour encore se perfectionner davantage à l’université des beaux-arts de Beyrouth, encore un fabuleux pays qui a sombré dans les drames à répétition des incohérences politiques et religieuses. Au passage nous pouvons remercier tous les bouffons et les aliénés qui prétendent nous diriger.
Elle quittera le Liban pour Dubaï où elle séjournera une dizaine d’années au titre d’enseignante dans les trois centres culturels les plus reconnus. Cette dernière dispensera également des cours privés à certains membres de familles favorisées.
Janna Baux exposera à titre individuel ses œuvres, qui seront vues et appréciées à l’International Art Center de Dubaï.
Puis retour en France, où elle va encore conforter sa passion pour la sculpture en intégrant l’atelier Pierre Soulages pour suivre l’enseignement du grand sculpteur Philippe Seené qui développe les bienfaits de l’intelligence de la main, le savoir-faire.
Parallèlement Janna Baux poursuit son œuvre personnelle entre dessin, peinture et sculpture. Notons cependant que l’œuvre sculptée est dominante, elle se veut un acte d’amour, une reliance avec la vie, car c’est la métamorphose de la matière, la mutation des volumes et la révélation d’une création originelle.
Par la sculpture Janna Baux se rapproche de l’humain, se met à dialoguer, car une œuvre authentique peut devenir un grand miracle lorsqu’elle touche au cœur. La sculpture est une rencontre avec soi-même.
Chez notre amie la ligne est pure, la beauté est rayonnante, virile chez l’homme ou sensuelle chez la femme, je pourrais même dire sans prendre de risque, que cette œuvre révèle quelques nuances érotiques.
L’œuvre sculptée de Janna Baux est un cri qui devient soudain un rayon de vie, une embellie divine en un mot une belle inspiration qui s’oriente vers une écriture encore plus personnalisée qui portera son sceau. Sans oublier et comme j’aime à le répéter ainsi que le disait le grand sculpteur Jean Zorko : « Une sculpture est un poème que l’on peut caresser. »
