Thierry Barthes : Alchimiste de la Création
Par Michel Bénard
Thierry Barthes nous entraine dans un monde varié et variable. Son mode de fonctionnement me fait un peu songer aux artistes de la renaissance qui étaient multidisciplinaires, peintres, sculpteurs, mais pouvez aussi être, ingénieurs, philosophes, astronomes, alchimistes etc., les exemples sont pléthores. Alchimiste de la matière par son acte de création notre artiste métamorphose la vie.
Artiste multidisciplinaire
Pour tout dire nous sommes confrontés à un cas d’école le sujet est un peu kaléidoscopique. Aussi loin qu’il puisse s’en souvenir notre ami fût toujours attiré par le monde des arts au sens large du terme. Un vif besoin de créer, de rêver, d’imaginer, d’élaborer le taraude.
Un cursus impressionnant
Volontairement je survolerai son cursus assez impressionnant autant que varié, néanmoins je mentionnerai pour référant à cette exposition un diplôme d’art appliqué.
Thierry Barthes est un boulimique hyper actif, rien ne lui échappe, car outre son violon d’Ingres pour les arts plastiques, il est un réalisateur de renom mythique et inoubliable des Guignols de l’info, il réalisa aussi de nombreuses fictions dont certaines furent nominées dans le cadre des Césars.
Il enchaine également, des centaines de publicités, des fictions, des téléfilms dont bon nombre furent couronnés.
Son parcours j’en conviens nous donne un peu l’ivresse des derviches tourneurs.
Mais dans le contexte de cette exposition, à l’espace culturel Mompezat, j’en reviens aux arts graphiques.
L’imaginaire
Pour Thierry Barthes, peindre, dessiner ou filmer procède de la même forme créative, ce sont simplement les moyens, les outils ou les pinceaux qui sont différents. Je veux bien le croire. Il est aussi adepte de la performance où un sujet est tiré au sort et sur lequel il faut travailler durant trois heures en public ou durant un concert.
Le principe rappel un peu celui du cadavre exquis dont les surréalistes étaient friands. Une chose est acquise notre ami aime travailler sur l’imaginaire. Tous les thèmes prennent racines au fond de lui. Il est essentiel de se laisser porter vers l’évidence de l’appel de la nécessité intérieure.
Le Nu
Mais si Thierry Barthes aborde avec bien du talent tous les sujets, paysages, natures mortes, marines etc., il excelle d’une certaine manière dans le nu. Son trait est précis, souple et puissant, il capte l’intime de ses modèles, l’angle favorable, le détail révélateur.D’ailleurs certaines de ses œuvres me font songer à Egon Schiele avec sans doute plus de délicatesse. Mais le fauvisme n’est pas loin. Il peint avec des modèles vivants en atelier selon les règles de l’art.
Par contre dans le domaine des paysages ou des marines il s’exprime parfaitement à l’aquarelle, où ses sujets se chargent de poésie et de lumière, de reflets d’eau, d’effets miroirs, de dédoublement, de brumes légères et vaporeuses. Parfois il peint l’intimité des intérieurs rustiques un peu à la flamande, des jeux de rayons de soleil se brisant sur les marches usées d’un vieil, escalier.
Thierry Barthes est un rêveur inconditionnel et il est bien conscient qu’à l’instant où l’homme renonce à ses rêves d’enfance, c’est une capitulation de la vie.
Bon dessinateur il réalise aussi des carnets de voyages et des B.D qui rencontrent un beau et réel succès.
Rêves nouveaux
Sans doute une compensation d’adulte, car nous dit-il : « Enfant je n’avais rien pour me distraire, sauf crayons et papiers qui ont développé mon imaginaire. »
Et de l’imaginaire il n’en manque pas, il saisit ses visions au vol dans l’espoir d’accéder à une sorte de métamorphose nourrie d’espérance et de rêves nouveaux.
