Mirogi, l’émanation de la beauté esthétique
Par Michel Bénard
Une œuvre maitresse
J’aborde Mirogi sur la pointe des pieds car l’artiste est d’une belle envergure dont l’œuvre s’offre à nous dans toute sa multiplicité et puissante révélation. Nous sommes confrontés à une œuvre maitresse.
Aussi loin qu’elle puisse s’en souvenir Mirogi fût toujours attirée par les arts plastiques, mais la vie souvent nous impose des controverses, car à priori les parents ne portaient pas leurs regards dans la même direction et suggérèrent sans réelles concessions de se détourner de son rêve artistique, et qu’après le baccalauréat il serait bon de s’orienter vers des études de médecine. Pensez donc, artiste il ne manquerait plus que cela, un métier de traine misère, de pousse cailloux. Ma fille tu feras médecine, c’est rédhibitoire, tu n’as pas de temps à perdre à de semblables futilités. Un métier ça ? Une errance, oui ! Une pantomime.
Néanmoins, Mirogi entreprit un parcourt en médecine, les parents n’avaient pas tout à fait tort.
Mais le chemin de vie a ses lois, le destin est roi, quant au hasard il n’existe pas, ainsi dans le cadre de sa vie professionnelle, une patiente qui était sculpteure, voulut se familiariser avec l’anatomie, ce fût l’élément déclencheur .
« Terre, Eau et Feu. »
A partir de là, Mirogi décida de se rapprocher d’un atelier de sculpture. La chance voulut qu’elle incorpore l’atelier d’Annick Aublet artiste de haute tenue qui a parfaitement compris la sensibilité exacerbée de notre amie et lui permis de révéler son potentiel sensible et créatif.
L’apprentissage veut que l’on commence par la terre qui se révèle comme magique, une sorte de formule symbolique : « Terre, Eau et Feu. » Alchimiste de la matière par son geste créateur le sculpteur métamorphose la vie.
Un vent favorable soufflera sur Mirogi, car par sa profession de kinésithérapeute elle a une parfaite connaissance de l’anatomie, véritable clé de voûte permettant de mieux cerner la sculpture, les points d’équilibre, les volumes harmonieux, la musique des corps, la poésie esthétique.
Cependant il est bon de savoir que Mirogi est une individualiste forcenée, l’atelier lui convient, le groupe lui pèse, alors elle va travailler en solo, car elle sait aussi que tout n’est que phénomène d’influence, alors elle se méfie de ne pas y perdre trop sa personnalité.
Ses œuvres sont remarquables, par leur beauté et composition. Mirogi possède un style réel, une noble facture, classique certes, mais il faut savoir y percevoir un climat symbolique, je dirais même une poignante sensualité, ce qui me fait sourire car nos deux artistes ont au moins ce point commun sur le sensualisme, mouvement auquel Claire Arnal appartient.
Le principe sculpturel
En annexe pour le seul plaisir Mirogi pratiqua les émaux, la peinture et le dessin, base indispensable pour les aspirants sculpteurs.
A ce propos le principe sculptural de notre amie repose sur trois piliers, la danse qui exalte la beauté des corps, l’anatomie que situe l’équilibre et l’harmonie à l’œuvre et l’amour principe universel de la vie, sans qui rien n’est possible.
Pour peu que l’on soit attentif aux œuvres de Mirogi nous y percevons un mouvement, sorte de chorégraphie, grâce de la ligne, hymne à la beauté.
Notre amie est une perfectionniste, elle apporte une grande attention à chaque phase évolutive de la sculpture, véritable poème de terre ou de bronze que l’on voudrait caresser. Chez Mirogi la sculpture est un sacerdoce, un espace sacré où elle lutte corps et âme pour tendre vers l’œuvre suprême , celle qui symbolise et reflète l’engagement d’une vie.
Au travers d’une précédente critique, j’ai lu que Mirogi « n’a pas cherché un style, c’est le stylequi l’a trouvée. » C’est en effet tout à fait crédible, car chez notre créatrice tout prend naturellement sa place.
Forte d’une production majeure, Mirogi ne cherche pas à se mettre en avant, comme tous les artistes authentiques elle se drape dans la modestie, car il y a toujours à apprendre, qui tout est si fragile, les illusions exacerbées ne peuvent que conduire au chao.
Proche de la conclusion, je n’abuserai pas du cursus, il est cependant bien évident que Mirogi expose dans des espaces de références, galeries, salons de renoms. Il est bien certain que son œuvre est particulièrement remarquée surpassant bien souvent celle des autres artistes.
Ce qui n’énivre pas pour autant l’égo de notre amie, car il est bien connu que ce sont ceux qui n’ont rien à dire qui parlent le plus, les authentiques artistes parlent modérément, à quoi bon ? Il suffit d’admirer leurs œuvres. Ce qui est bien le cas de notre amie Mirogi.
