Lucie Cousturier. Une artiste chez les néo-impressionnistes

Lucie Cousturier. Une artiste chez les néo-impressionnistes au musée de l’Annonciade à Saint-Tropez

Du 11 juillet au 14 novembre 2025, le musée de l’Annonciade à Saint-Tropez consacre une exposition monographique à Lucie Cousturier (1876-1925), figure encore méconnue du néo-impressionnisme. À travers une soixantaine d’œuvres, cette rétrospective met en lumière la trajectoire artistique et engagée d’une femme qui fut à la fois peintre, écrivaine et militante anticolonialiste.

Discrète mais déterminée, Lucie Cousturier s’impose au sein du mouvement néo-impressionniste grâce à une peinture vibrante de couleurs et d’émotion. Formée dans l’atelier de Paul Signac, elle expose de 1901 à 1921 au Salon des Artistes Indépendants aux côtés des plus grands, de Maximilien Luce à Théo van Rysselberghe. Son style, d’abord fidèle au divisionnisme, évolue vers une touche plus libre et expressive, capturant la lumière et la vitalité des paysages de Provence, des toits de Paris ou encore de ses proches.

Mais l’artiste ne se limite pas à la peinture. Femme de lettres, elle se tourne dès 1912 vers l’écriture, publiant des textes sur Seurat, Signac ou Cross. Son engagement humaniste se révèle pleinement durant la Première Guerre mondiale, lorsqu’elle enseigne le français aux tirailleurs sénégalais stationnés à Fréjus. De cette expérience naît Des inconnus chez moi (1920), premier d’une série de récits sur l’Afrique, où elle s’attache à raconter avec bienveillance et respect la vie de ceux qu’elle rencontre.

L’exposition met en regard ses peintures, aquarelles et écrits, témoignant d’une femme libre et avant-gardiste. En donnant à voir l’œuvre d’une artiste qui a su allier esthétisme et convictions, le musée de l’Annonciade offre une plongée fascinante dans l’histoire de l’art et de l’engagement féminin du début du XXe siècle.