Bertrand Mandico s’entoure de Marion Cotillard et Noémie Merlant dans Roma Elastica, son prochain film envoûtant
Roma Elastica de Bertrand Mandico : Noémie Merlant rejoint Marion Cotillard
Après Conann en 2023, Bertrand Mandico poursuit son odyssée cinématographique singulière avec un nouveau long-métrage annoncé pour les mois à venir : Roma Elastica. Fidèle à son goût pour les héroïnes hybrides et les atmosphères troubles, le réalisateur s’entoure cette fois de deux grandes figures du cinéma français : Marion Cotillard et Noémie Merlant, réunies à l’écran après leur collaboration dans Lee Miller.
Bertrand Mandico plante sa caméra dans le Rome des années 1980 pour un drame aux accents crépusculaires
Dans Roma Elastica, Marion Cotillard incarne une actrice de renom au crépuscule de sa carrière, prête à tourner son dernier film. Une figure de diva crépusculaire qui s’inscrit dans la tradition des portraits féminins flamboyants que Mandico affectionne. À ses côtés, Noémie Merlant — dont le rôle reste encore tenu secret — apportera sans doute la tension dramatique ou la dualité que le cinéaste explore souvent dans ses récits.
Ce projet marque une nouvelle étape dans la filmographie de Bertrand Mandico, qui choisit ici de délaisser les univers purement fantastiques pour ancrer son récit dans une époque et un lieu réels : le Rome des années 1980. Une décennie à la fois baroque et politique, propice aux jeux de miroirs et aux métamorphoses, que le réalisateur pourrait bien détourner à sa manière, entre décadence méditerranéenne et onirisme viscéral.
Roma Elastica s’annonce également comme une œuvre chorale, avec la participation de deux grandes actrices italiennes : Alba Rohrwacher (La Chimère) et Jasmine Trinca (La Chambre du Fils), toutes deux connues pour leur capacité à incarner des personnages intenses et ambigus. Le tournage débutera le 26 mai, comme l’a confirmé le distributeur Condor sur les réseaux sociaux.
En attendant davantage d’informations sur ce film prometteur, Marion Cotillard sera de retour sur les écrans dès le 17 septembre dans La Tour de glace de Lucile Hadžihalilovic, où elle interprète une Reine des Neiges inquiétante dans un conte hivernal présenté à la dernière Berlinale.
Avec Roma Elastica, Mandico semble une fois encore vouloir conjuguer le mythe et le corps, le cinéma et sa propre disparition. Un pari audacieux, porté par deux comédiennes parmi les plus talentueuses de leur génération.
Bertrand Mandico, poète baroque du cinéma français
Né en 1971, Bertrand Mandico s’est imposé comme une figure à part dans le paysage cinématographique contemporain. Diplômé de La Fémis, il développe dès ses premiers courts-métrages un univers singulier, foisonnant, profondément plastique, où le genre est détourné et le corps mis en jeu avec une liberté radicale. Son premier long-métrage, Les Garçons sauvages (2017), ode sensorielle et troublante au désir et à la transformation, impose sa signature : décors artisanaux, voix off stylisée, absence de réalisme naturaliste. Il enchaîne avec After Blue (Paradis Sale) en 2021, puis Conann en 2023, réinvention sanglante et mythologique du personnage de Conan le Barbare. À travers ses films, Mandico interroge les normes, invente des territoires fictionnels hors du temps, et réaffirme son goût pour les héroïnes ambivalentes, la narration éclatée et le pouvoir des images. Roma Elastica s’inscrit dans cette veine, tout en marquant une possible inflexion vers un récit plus ancré historiquement.