L’artiste palestinien Fathi Ghaben est mort à Gaza

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Le peintre et sculpteur palestinien Fathi Ghaben est mort à Gaza

Le peintre et sculpteur palestinien Fathi Ghaben est mort à Gaza faute d’avoir pu quitter Gaza pour recevoir son traitement médical.

L’artiste palestinien Fathi Ghaben est mort à Gaza

Le peintre et sculpteur palestinien Fathi Ghaben est décédé le 25 février à l’âge de 77 ans, faute d’avoir pu quitter la bande de Gaza pour recevoir son traitement médical. Les derniers jours de sa vie, Ghaben a été soigné à l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa à Deir al-Balah. Il avait fait des demandes pour rejoindre l’Égypte à cause de la pénurie de médicaments et du débordement des hôpitaux de Gaza qui l’empêchaient d’être soigné. Malgré deux semaines écoulées, les autorités d’occupation n’ont pas permis son départ.

Le ministère de la culture a déclaré dans un communiqué que Ghaben, qui souffrait de graves problèmes respiratoires, avait besoin de voyager à l’étranger pour poursuivre son traitement en raison de la pénurie de médicaments et d’oxygène à Gaza, mais les autorités d’occupation ne lui ont pas permis de quitter le territoire.

L’artiste palestinien Fathi Ghaben est mort à Gaza

Il est à noter que des centaines de patients ne reçoivent pas le traitement nécessaire en raison du refus des forces d’occupation d’entrer des médicaments et des équipements médicaux dans la bande de Gaza.

La disparition de Ghaben constitue un véritable déclin pour l’art palestinien. En effet, il a apporté des contributions majeures à la représentation de la vie palestinienne, en abordant notamment la question des réfugiés palestiniens et des camps, ainsi que les traditions de vie dans son pays qu’il s’est employé à immortaliser à travers son art. Il portait avec lui la vie du village palestinien, du camp et des réfugiés vers le monde à travers son talent artistique exceptionnel.

Fathi Ghobn est né dans le village de Hirbia, dans le nord de la bande de Gaza, en 1947. Sa mère l’a porté pendant la Nakba et a été contrainte de fuir vers Gaza, où il a vécu sa vie dans le camp de Jabalia. Il s’est consacré à l’art dès son plus jeune âge. Il a été conseiller au ministère de la Culture et le président Mahmoud Abbas lui a décerné l’Ordre de la culture, des sciences et des arts en 2015 pour son excellence. Il a reçu de nombreuses distinctions internationales tout au long de sa riche carrière artistique.

Autodidacte, l’artiste avait quitté l’école en sixième et appris à peindre seul, avec la volonté d’immortaliser les paysages de son enfance. Né deux ans avant la Nakba (“la catastrophe” en arabe, qui désigne l’exil, forcé par les attaques de l’armée israélienne, de milliers de Palestinien·ne·s en 1948), le nourrisson et sa famille avaient quitté leur village de Hirbiya pour le camp de réfugié·e·s gazaoui de Jabaliya.

Les fans du peintre palestinien, ont rendu hommage à Fathi Ghaben sur les réseaux sociaux, rappelant son importance dans l’histoire de leur pays.  L’artiste Sliman Mansour a écrit sur son compte Instagram : “Il a appris l’art en faisant et, dans les années 1970 et 1980, il est devenu l’un des artistes les plus importants de Gaza grâce à ses toiles exprimant la nostalgie de la Palestine pré-Nakba et ses dessins sur l’identité et la libération.” Sliman Mansour a également rappelé les condamnations imposées au peintre par l’État d’Israël à cause de son art : “Il a été arrêté et condamné à six mois de prison pour avoir dessiné le drapeau palestinien en 1984.”

Les peintures de l’artiste

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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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