Du 23 avril au 21 juin 2025, la Galerie Templon à Bruxelles accueille pour la première fois en Belgique l’univers singulier de Nazanin Pouyandeh, peintre iranienne à la virtuosité saisissante. Une exposition aussi envoûtante qu’engagée, à découvrir absolument.
Sous l’étoffe du monde : Nazanin Pouyandeh dévoile ses visions à Bruxelles

Un univers pictural entre sensualité, résistance et onirisme
Dans « Sous l’étoffe du monde », Nazanin Pouyandeh livre une quinzaine de toiles récentes, créées entre 2024 et 2025, qui plongent le spectateur dans des scènes aussi complexes qu’énigmatiques. Au cœur de ces compositions foisonnantes, ce sont les figures féminines qui dominent : des femmes magnifiées, mises en scène dans des environnements étranges — villes en ruines, ateliers d’artistes, salons mystérieux — saturés de motifs floraux, géométriques ou d’inspiration tribale.

Chaque tableau évoque un récit multiple, un entrelacs de symboles, où se côtoient icônes religieuses, masques africains, crânes, poignards ou livres d’art. La tension entre les étoffes chatoyantes et les éléments dérangeants donne naissance à un espace visuel où le plaisir, l’émancipation et la peinture deviennent actes de résistance.
L’artiste y explore la peinture comme un geste vital : « La peinture est l’acte suprême, l’acte d’une liberté totale et jouissive… le moyen de combattre la puissance de l’être en le transcendant », affirme-t-elle. Cette liberté picturale convoque aussi bien l’héritage des maîtres de l’École Flamande que celui du surréalisme européen, ou encore l’érotisme stylisé des Shungas japonais.

Entre exil et dépassement, une œuvre profondément habitée
Le travail de Nazanin Pouyandeh est profondément nourri par son histoire personnelle. Née à Téhéran en 1981, elle quitte l’Iran à l’âge de 18 ans, contrainte à l’exil après l’assassinat politique de son père. Ce déracinement marque durablement son œuvre, sans jamais la réduire : c’est dans cette fracture que naît une peinture d’une incroyable liberté, ancrée dans un entre-deux culturel fécond.

Reçue à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 2000, elle se forme dans l’atelier du peintre Pat Andrea. Sa technique éblouissante transcende le réalisme sans tomber dans l’hyperréalisme. Pouyandeh puise dans toutes les iconographies du monde, jouant avec les disproportions, les hybridations, et les références croisées. Le résultat est une peinture à la fois familière et troublante, un rêve éveillé traversé par les tensions de notre époque.
À travers son travail, l’artiste interroge les représentations du corps féminin, la sensualité, la mémoire et la violence. Loin de toute posture théorique, ses œuvres racontent, dénoncent et transforment.

Une reconnaissance internationale
Nazanin Pouyandeh a présenté ses œuvres dans de nombreuses institutions de renom, en France et à l’international. En 2025, elle expose notamment au Musée Paul Valéry à Sète et au Centre d’art La Malmaison à Cannes. Les années précédentes, elle a été accueillie par le MO.CO à Montpellier, la Fondation Francès à Senlis, le Musée du Quai Branly à Paris, ou encore le Musée de Belgrade. Elle a également reçu plusieurs distinctions, parmi lesquelles le prix de la Fabbrica Culturale Casell’arte en Corse (2020) et le Prix Spécial Erró du concours Antoine Marin.

Agenda
NAZANIN POUYANDEH – Sous l’étoffe du monde
Du 23 avril au 21 juin 2025
Galerie Templon Bruxelles
13, rue Veydt – 1060 Bruxelles
Du mardi au samedi de 11h à 18h
Entrée libre

Pourquoi y aller ?
Pour découvrir une œuvre rare, dense, éclatante, où la peinture devient acte de survie, de plaisir et de résistance. Une plongée sensorielle et critique dans les plis du monde contemporain.