13e Festival international de la bande dessinée d’Alger – Lazhari Labter
Festival de la Bande dessinée
13e Festival international de la bande dessinée d’Alger
Par Lazhari Labter
Affiche officielle du 13e Fibda
De Sfax à Alger en passant par Tazarka, la Tunisie de « Kaous Kouzah » à l’honneur
Par Lazhari Labter
Écrivain, poète
L’édition de la relance
Sous le slogan « l’édition de la relance », la 13e édition du Festival international de la bande dessinée d’Alger (Fibda), tenue du 22 au 26 décembre 2021 à Riadh El Feth, s’est distinguée par plusieurs aspects.
D’abord par la consécration de Mohamed Aram, le dessinateur et réalisateur de films d’animation, doyen de la bande dessinée algérienne, décédé le 28 février 2020 à l’âge de 86 ans, à qui elle était dédiée alors qu’il avait été honoré à juste titre de son vivant lors du 1er Fibda tenu en 2008.
Mohamed Aram qui excellait dans tous les genres de dessin est l’auteur de dizaines de dessins animés réalisés dans les années soixante et soixante-dix et de bandes dessinées parmi lesquelles la toute première de science fiction intitulée « Naâr, une sirène à Sidi-Ferruch », parue dans l’hebdomadaire « Algérie Actualités » en 1967. Il est aussi le créateur de la revue « Guenifed » publiée durant de nombreuses années à partir de 1972.
La Tunisie invitée d’honneur
Ensuite par la consécration de la Tunisie en tant qu’invitée d’honneur, représentée par une petite mais très dynamique délégation sous la direction du didacticien, animateur culturel et directeur du festival Le Printemps de la bande dessinée de Sfax crée en 2013, Hedi Megdiche, comprenant le dessinateur Yassine Ellil et deux gosplayers, un fille et un garçon. Le pays de Chedly Belkhamsa, l’artiste peintre, caricaturiste, cofondateur, illustrateur, bédéiste et maquettiste de la revue de bande dessinée « Kaous Kouzah (L’Arc-en-ciel) et l’auteur de la bande dessinée « Mouch Normal » en 2009 et du recueil de dessins de presse « Toubib or not toubib » en 2014, a été dignement représenté.
La Tunisie dont le Salon international de la bande dessinée de Tazarka, organisé par l’association Cercle des Amis de l’Image, qui fêtera cette année sa 20e édition est partenaire du Fibda suite à la signature d’une convention de coopération entre les deux prestigieux festivals ainsi que le développement et le renforcement des échanges.
Le Fibda
Pour la première fois depuis sa création, le Fibda a été l’objet d’attaques virulentes d’ennemis de l’art au nom de soi-disant atteintes à nos « valeurs » et nos « traditions », des ennemis de la jeunesse et de la beauté qui ont demandé son annulation, appel resté heureusement sans effet.
Le Festival international de la bande dessinée d’Alger qui a vu la participation de nombreux pays dont le Japon, les Etats Unis, La France et la Côte d’ivoire a déroulé un riche programme notamment dans le domaine de la formation suite à une convention signée entre le Fibda et l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger.
De nombreuses conférences ont émaillées les journées du Fibda parmi lesquels une conférence sur la bande dessinée tunisienne animée par Hedi Megdiche, la bande dessinée algérienne par Lazhari Labter, président du jury des concours du Fibda, la bande dessinée vecteur d’apprentissage des langues par la pédagogue et écrivaine Zoubeida Mameria, la bande dessinée algérienne et le manga japonais avec un panel de professeurs japonais et bien d’autres rencontres aussi riches les unes que les autres.
Les prix
Les prix des quatre concours ont distingué de nombreux dessinateurs algériens et un Congolais dans les langues arabe, française et berbère, dont cinq femmes parmi lesquelles le premier prix du concours international du dessinateur professionnel est revenu à la jeune et talentueuse Hakima Touileb d’Algérie pour sa bande dessinée « Tough Love » (Une dure passion).
Un public jeune et enthousiaste
Le nombreux public composé en grande majorité de jeunes qui a envahi les travées, les places et les stands du Fibda durant les six jours du festival, encouragé par les journées ensoleillées de cette fin du mois de décembre, a été ravi et transporté par les prestations des gosplayers et les rencontres avec des auteurs de bande dessinées immortalisées en photos souvenirs avec les Smartphones brandies comme des défis face aux détracteurs du 9e art.
Photo de couverture : Mohamed Aram