Cinéma

Nelson Mandela, « Madiba » : l’icône 

Nelson Mandela, « Madiba » : l’icône

Majida Boulila 

« La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute. » Nelson Mandela, Un long chemin vers la liberté,1996

Le grand militant des droits de l’homme

Le 10 décembre est le jour anniversaire de l’adoption en 1948 de la déclaration universelle des droits de l’Homme par l’Assemblée générale des Nations Unies.

Cette année, la journée des droits de l’homme est célébrée sous le thème : Dignité, liberté et justice pour tous. Qui d’autre que Nelson Mandela pourrait mieux symboliser le combat pour les droits de l’Homme ?

Ce chef d’état sud-africain (1918-2013) a été l’un des dirigeants les plus marquants de l’histoire. Connu pour son combat contre le système politique institutionnel de ségrégation raciale Apartheid. Adepte de la lutte sans violence, pourtant, emprisonné durant 27 ans et considéré comme un terroriste à cause de son opposition aux lois de l’apartheid.

Relâché en 1990, il deviendra en 1994 le premier président noir africain jusqu’à 1999.

En 1993, Mandela a reçu le prix Nobel de la Paix conjointement avec Frederik Willem de Klerk, le dernier président blanc sud-africain et celui qui a libéré Mandela.

Incontestablement, Mandela était un ardent défenseur des droits de l’homme et sa position ferme contre le racisme et l’injustice faisait de lui un champion des garanties inhérentes à toute personne. Le courage de Mandela est inspirant et son histoire est remarquable dans sa lutte contre l’Apartheid. Il se battait aussi pour un monde meilleur dans lequel on respecterait la liberté, la justice et la dignité pour tous et toutes. C’est pour cela qu’il n’a pas cherché à se venger de ses geôliers. Il a choisi le pardon et n’a jamais cessé de chercher à bâtir un monde meilleur. « Le combat est ma vie. Je continuerai à me battre pour la liberté jusqu’à la fin de mes jours. » dit-il.

 

Nelson Mandela, Madiba l'icône

L’invincible

En 2009, Clint Eastwood tourne Invictus avec Morgan Freeman dans le rôle de Nelson Mandela et Matt Damon dans celui du capitaine de l’équipe de rugby sud-africaine, François Piennar.

Le film n’est pas une biographie de Nelson Mandela mais il retrace un évènement particulier lors de sa présidence du pays et qui révèle son géni politique.

Ce leader qui détient le commandement a su profiter de la coupe du monde de Rugby, et a mis le sport au service de la réconciliation d’un pays meurtri avec quarante années de ségrégation raciale.

L’histoire est inspirée du livre de John Carlin Playing the Enemy : Nelson Mandela and the Game that Made a Nation. Elle retrace la libération de Madiba ainsi que son arrivée à la présidence puis sa décision d’unir son peuple qu’il soit noir ou blanc à travers la coupe du monde de rugby en 1995 et l’équipe des Springboks

Sorti en 2009 aux États-Unis et en 2010 en France, le film est accueilli chaleureusement tant par le public que par la critique.

Le titre Invictus signifie invincible et provient du poème préféré de Nelson Mandela écrit par William Ernest Henley, un poète anglais du 19e siècle. Henley, qui à l’âge de 25 ans s’est fait amputer du pied. Il a survécu à toutes ses souffrances jusqu’à 53 ans. Ce poème est une véritable source d’inspiration pour tous ceux qui ont besoin de courage dans des épreuves difficiles.  On retrouve dans le film quelques passages qui deviennent une hymne de courage et de motivation dans les moments difficiles. Une vraie voix du dépassement de soi !

Dans les ténèbres qui m’enserrent

Noires comme un puits où l’on se noie

Je rends grâce aux adieux, quels qu’ils soient

Pour mon âme invincible et fière

Dans de cruelles circonstances

Je n’ai ni gémi ni pleuré

Meurtri par cette existence

Je suis debout, bien que blessé

En ce lieu de colère et de pleurs

Se profile l’ombre de la mort

Je ne sais ce que me réserve le sort

Mais je suis et je resterai sans peur

Aussi étroit soit le chemin

Nombreux, les châtiments infâmes

Je suis le maître de mon destin

Je suis le capitaine de mon âme

 

William Ernest Henley

 

Pardon et victoire

En 1994, Mandela est élu en marquant la fin de l’Apartheid mas l’Afrique du Sud est restée une nation profondément divisée sur le plan économique et racial.

Pour tenter d’unifier le pays et donner à chaque citoyen un motif de fierté, Mandela a misé sur le sport collectif et a fait cause commune avec le capitaine de la modeste équipe de rugby Sud-Africaine. Rien ne semblait réalisable jusque-là mais les objectifs de chacun d’eux se sont croisés.

Leur pari était de gagner le championnat du monde sachant que l’Afrique du Sud était jusque-là exclue de toute compétition sportive en raison de l’Apartheid.

Le 24 juin 1995, les Spingboks sud-africains viennent de battre la nouvelle Zélande et le président remet la coupe du monde au capitaine François Pienaar.

Une victoire historique dans un pays opprimé par plus de cinquante ans de ségrégation sociale.  Certes c’était loin d’être gagné mais c’était surtout un bon début pour Mandela en tant que président et aussi c’était un message optimiste d’espoir et de fraternité.

 

Nelson Mandela, Madiba l'icône

En portant le maillot vert de l’équipe des blancs, Mandela a porté un message de paix qui fut salué fortement par le public quand il est descendu sur le terrain pour serrer la main des joueurs portant ce même maillot. Un maillot symbole de l’Apartheid donc de l’ennemi mais c’était intelligent de sa part pour conquérir le cœur des blancs. Un moment historique avec une foule, en majorité des Blancs, qui crie « Nelson, Nelson, Nelson ».

Dans le film, Mandela appelle les noirs à pardonner aux blancs afin que la réconciliation soit possible. Il dit à l’un de ses gardes du corps « le pardon libère l’âme, il fait disparaître la peur, c’est pourquoi c’est une arme si puissante ».

Dans ce film, Clint Eastwood marque une œuvre de haut niveau en mettant en valeur une « identité nationale » qui sert aux valeurs démocratiques et universelles des droits de l’homme. Le jeu des acteurs, Morgan Freeman et Matt Damon est si convaincant, ils nous retiennent en haleine avec une histoire aussi émouvante que motivante d’un parcours hors du commun, celui de Madiba.

Majida Boulila

Majida Boulila

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