Que retenir du défilé MODART International 2025 ?

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Sous les voûtes vibrantes d’une Paris estivale, le défilé de fin d’année de MODART International, tenu le 11 juin 2025, a pris des allures de manifeste générationnel. Porté par 34 jeunes créateurs et 132 silhouettes, l’événement s’est imposé comme un miroir sensible et percutant des enjeux esthétiques et sociétaux qui traversent la mode contemporaine.

Jeunesse, audace et métamorphoses : que retenir du défilé MODART International 2025 ?

Que retenir du défilé MODART International 2025 ?

Au-delà d’un simple rite académique, ce défilé est apparu comme un véritable laboratoire d’idées, où se côtoient introspection, engagement politique, réinvention des codes et célébration de la diversité des corps. Avec ses 722 invités, la soirée a confirmé la place de MODART International parmi les écoles de mode les plus dynamiques de la capitale.

La tonalité générale ? Résolument introspective et engagée. Nombre des collections primées explorent les multiples facettes de l’identité, qu’elle soit personnelle, genrée, culturelle ou sociale. Le Prix du jury 2025, attribué à Taina Dos Santos Beda pour sa collection Identidade, en est une illustration magistrale : en déconstruisant l’uniforme militaire pour y injecter une féminité combattante inspirée des femmes latino-américaines, la créatrice affirme une mode émancipée, traversée par les récits intimes et collectifs.

Que retenir du défilé MODART International 2025 ?

Même audace chez Théo Vilaca, Prix révélation, dont Allure Brut milite pour la liberté vestimentaire des femmes. Chaque silhouette dessine une mutation, traduisant visuellement un glissement de la vulnérabilité à la puissance. Une approche radicale et poétique qui illustre le potentiel subversif du vêtement.

Loin d’une vision figée ou décorative, la matière devient ici le vecteur d’un discours. Le Prix du design textile, décerné à Maedeh Mehdipoor, salue une recherche plastique singulière où la ville de Paris est revisitée à travers l’effet gaufré, la sérigraphie et des textures inspirées de la moquette. Un hommage à la rugosité urbaine, traduite en douceur visuelle.

Que retenir du défilé MODART International 2025 ?

Dans Tendre Étreinte, collection de Jade Troles couronnée par le Prix accessoires, le contraste entre les matériaux (denim, mousseline) évoque la tension entre nature et urbanité. L’accessoire, ici, ne surplombe pas la tenue : il en est le prolongement sensible, entre armure protectrice et voile de délicatesse.

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Le Prix du digital créatif, attribué à Gabin Le Roch, a récompensé Turbo Icon, une collection survoltée où tuning, genre et tatouages fusionnent dans un univers hybride. L’inspiration Fast & Furious y devient prétexte à une célébration des identités marginales et des corps en transformation. Une esthétique de l’excès pour mieux dénoncer les carcans du genre et faire surgir une liberté nouvelle.

Autre geste puissant, celui de Bleuenn Sebillotte, Prix coup de cœur du jury, dont Kangen convoque la mémoire corporelle à travers une collection inspirée d’une pathologie auto-immune. Ici, la douleur devient langage, traduite en volumes sobres, coupés au scalpel, et en matières qui semblent flotter entre l’intériorité et l’exposition.

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Le défilé n’a pas délaissé pour autant l’onirisme et le romanesque. Romane Lesseure, Prix de la couleur, s’est illustrée avec Aliénore, collection où deux poupées enchantées deviennent les métaphores d’une transformation identitaire. À travers les jeux de teintes et de formes, c’est toute la puissance narrative du vêtement qui est interrogée.

Enfin, Tatiana Fleurance, Prix du public, a conquis le cœur de l’assistance avec Page Blanche, où chaque silhouette devient un vers, une phrase, un fragment d’histoire. Entre couture et introspection, sa collection semi-déconstruite redonne toute sa place au récit dans la création vestimentaire.

Que retenir du défilé MODART International 2025 ?

Le défilé 2025 de MODART International révèle une nouvelle génération de stylistes en éveil, profondément consciente de ses responsabilités esthétiques et politiques. Ni cynique, ni complaisante, leur mode s’ancre dans la réalité, mais sans renoncer à l’imaginaire. Elle pense le vêtement comme seconde peau, comme drapeau, comme mémoire ou bouclier.

Que retenir du défilé MODART International 2025 ?

Si la scène de la mode parisienne a souvent été critiquée pour son élitisme ou son conservatisme, ces jeunes talents rappellent que l’avant-garde ne réside plus uniquement dans les grandes maisons, mais dans les ateliers d’école, là où les corps, les récits et les luttes prennent forme.

Que retenir du défilé MODART International 2025 ?

Avec cette édition 2025, MODART International ne s’est pas contentée d’offrir une vitrine à ses élèves : elle a tendu un miroir aux tensions contemporaines, en démontrant que la mode, à l’instar de l’art, peut encore être un langage de rupture et de réinvention.

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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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