BB King, né Riley B. King, est l’un des plus grands noms du blues américain. Guitariste, compositeur et chanteur hors paire, il a profondément marqué l’histoire de la musique et influencé de nombreux artistes. Né le 16 septembre 1925 à Itta Bena, dans le Mississippi, il s’est éteint le 14 mai 2015 à Las Vegas, laissant derrière lui un héritage musical sans précédent.
Le mythe de BB King
Les débuts d’un génie du blues
Élevé par sa grand-mère maternelle à Kilmichael, dans le Mississippi, Riley King découvre très jeune le gospel en chantant dans le chœur de l’église baptiste Elkhorn. En 1943, il quitte Kilmichael pour Inverness, où il partage son temps entre son travail de conducteur de tracteur et des performances dans des églises et radios locales.
En 1948, il s’installe à Memphis, où il commence à se faire remarquer grâce à ses passages dans l’émission radiophonique de Sonny Boy Williamson sur KWEM Radio. Il décroche rapidement sa propre émission, King’s Spot , sur une autre station, qui connaît un immense succès.
Pendant deux ans, il travaille comme DJ à Memphis et adopte le pseudonyme de « Beale Street Blues Boy », rapidement abrégé en « Blues Boy », puis en « BB », qui deviendra son nom de scène. C’est également à cette époque qu’il rencontre T-Bone Walker, un guitariste de blues légendaire, qui a profondément influencé sa carrière. Comme il l’a lui-même déclaré : « Dès que je l’ai entendu, j’ai su qu’il me fallait une guitare électrique. »
Des influences multiples
BB King puise son inspiration dans des genres variés. Son premier amour musical reste le gospel, héritage de son éducation pieuse. Il apprend à jouer le blues traditionnel à l’oreille grâce à des artistes comme Blind Lemon Jefferson. Par la suite, il explore des styles plus complexes en s’inspirant de T-Bone Walker.
Il enrichit également son répertoire avec des influences jazz, notamment grâce à Charlie Christian, qui lui enseigne l’importance des harmonies et des accords diminués. Enfin, il découvre Django Reinhardt, dont les mélodies chromatiques le fascinent et imprègnent sa propre musique.
La montée en puissance
BB King fonde son groupe, le BB King Review , et commence à jouer dans tout le pays. En 1952, son titre 3 O’Clock Blues atteint la première place du classement Billboard Rhythm and Blues . Ce succès marque le début d’une ascension fulgurante, avec des revenus qui passent de 85 $ à 2 500 $ par semaine.
Il joue dans des lieux emblématiques comme le Howard Theatre à Washington et l’Apollo Theatre à New York. En 1956, il donne plus de 342 concerts et lance son propre label, Blues Boys Kingdom , basé à Memphis. En 1964, il enregistre l’album Live at the Regal au Regal Theatre de Chicago, considéré comme l’un de ses meilleurs.
En 1969, The Thrill Is Gone lui ouvre les portes d’un public au-delà du blues, consolidant sa notoriété mondiale.
Une légende du blues et du rock
Avec 74 titres classés dans le Billboard R&B , BB King devient une figure incontournable de la musique rock, notamment auprès de jeunes artistes américains et britanniques. En 1988, il touche une nouvelle génération avec When Love Comes to Town , fruit d’une collaboration avec U2.
Son style, marqué par un toucher unique et une parfaite maîtrise de la guitare, donne une véritable « voix » à son instrument. Parmi ses héritiers, sur le compte des artistes tels qu’Eric Clapton, Mike Bloomfield et Duane Allman.
Une carrière au-delà du temps
À 80 ans, BB King entreprend une tournée européenne d’adieux, débutant à Sheffield, au Royaume-Uni, et passant par la Suisse et le Luxembourg. En 2009, puis de 2010 à 2012, il se produit à plusieurs reprises à Paris, prouvant que l’âge n’avait pas terni sa passion ni son talent.
BB King restera pour toujours une légende du blues, dont l’influence résonne encore dans le monde de la musique.
Crédit photo @WIKIMEDIA
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