Jacques Jubert : Un Voyage Artistique
Jacques Jubert
Un Voyage Artistique à Travers le Dessin, la Peinture et la Sculpture
Par Michel Bénard
Un réel et grand plaisir de présenter Jacques Jubert , car des artistes de son envergure nous aident à grandir, à nous élever vers une autre vision, de porter un regard au-delà du visible.
Artiste perfectionniste à l’extrême, il symbolise à mon sens l’esprit d’une certaine renaissance des maîtres compagnons, promulguant la maîtrise, la qualité et la tradition.
Artiste multidisciplinaire, de formation classique des plus sérieuses, Jacques Jubert est issu de la fameuse école Estienne et également des Arts déco. Il sera initié à la gravure en taille douce discipline suprême et deviendra graveur professionnel et il recevra le titre précieux, honorifique et envié de Meilleur Ouvrier de France.
Etonnement
Le monde de la philatélie lui doit beaucoup, car il grava bon nombre de timbres et l’état, cet ingrat, lui est aussi redevable de beaucoup de billets de banque, de mémoire le Delacroix et le Debussy. Avides que vous êtes, ça vous met l’eau à la bouche et vous fait briller les yeux n’est-ce pas !
Jacques Jubert est un artiste talentueux, d’une haute exigence. Notons qu’il est un remarquable dessinateur et réalise des nus, éléments humains, portraits n’ayant rien à envier aux plus grands maitres et je pense ici à Yves Trémois, Safet Zec, Johnny Friedlaender ou Ernst Pignon Ernest.
Cependant aujourd’hui après ces propos je risque de vous faire tomber dans l’étonnement, voire l’incompréhension.
Jacques Jubert excelle dans les trois disciplines et bascule dans une sorte de transmutation, qui en fait est le fruit d’une évolution et aboutissement logique à tout vrai créateur.
J’ai déjà dit et écrit beaucoup sur le parcours de notre ami et j’éviterai les redites.
Ce n’est pas la première fois que Jacques Jubert expose à l’espace Mompezat et le plaisir est grand de découvrir une nouvelle facette épurée de son talent créatif.
Dans cet esprit d’évolution je me souviens d’une remarquable exposition rétrospective à Brou en Eure et Loir en hommage à la femme « Elles », reflet des multiples techniques qu’il maitrise avec brio.
Artiste complet ou presque car sauf erreur, je ne lui connais pas encore la maitrise du vitrail, mais ce qui ne serait nullement impossible, car nombreuses de ses œuvres abstraites exposées à l’espace Mompezat même pourraient parfaitement tenir lieu de cartons pour vitraux contemporains.
Jacques Jubert a ce besoin viscéral de sortir des sentiers battus. Puriste, il sait préserver les racines de la grande tradition tout en côtoyant les sommets de la modernité.
Son parcours est un cheminement évolutif sans faute, peu d’artistes ont ce sens de l’opiniâtreté.
Issu du plus pur et exigeant académisme nous évoluons progressivement vers les sphères d’un constructivisme dépouillé ou si vous préférez d’une abstraction géométrique. Il aura traversé toutes les phases de la création, une métamorphose absolue.
Ainsi il est important de souligner que l’évolution constatée dans le dessin ou la peinture est également vrai pour la sculpture. La question peut se poser, comment peut-on arriver en sculpture à un tel dépouillement fragmenté et construit ?
A titre comparatif nous pourrions l’assimiler Albert Gleizes, Otto Freundlich, Ossip Zadkine, etc.
Tout naturellement par l’observance de la peinture en allant jusqu’à y découvrir ses strates, formes et volumes masqués et penser de manière tridimensionnelle, commence alors l’évolution progressive. Le principe n’est pas nouveau car les cubistes de l’origine pratiquaient de la sorte. Rendre visible toutes les facettes d’un objet jusqu’à obtenir une esthétique, allant de la déconstruction à la reconstruction d’un volume nouveau.
Porter son regard sur toutes les faces en les déclinant.
Cela pourra vous surprendre mais ses sculptures en taille directe tirées du tronc de l’arbre sont très exigeantes, très fouillées jusqu’à atteindre une forme extrême de pureté. Oui, il épure, sorte d’aboutissement absolu, car il est plus difficile de soustraire que de rajouter. Ce qui est vrai pour la sculpture l’est pour la peinture.
Lorsque j’évoque cet aspect, je vous invite à vous rappeler en leur période cubiste, Georges Braque, Pablo Picasso, Juan Gris, etc….
En réalité toute l’œuvre de Jacques Jubert part du socle de la tradition la plus fondamentale pour s’orienter vers un point d’épurement. C’est ainsi qu’il ressent sa liberté de créer.
Il se révèle être un perfectionniste qui sans cesse nous étonne, nous surprend, comme tout artiste au cœur de la maturité. Il éprouve ce besoin de renouer avec des formes simplifiées, des volumes harmonisés, aboutissement de décennies de travail assidu.
« Toute abstraction est une dérive de la figuration, à la fois sa complémentarité et son prolongement. » M.B
Jacques Jubert nous invite à découvrir un véritable travail d’alchimiste, Il est bon de savoir que certaines de ses couleurs sont absolument naturelles et proviennent d’argiles, de sables, de pierres broyées et affinées au pilon, qu’il récolte le plus souvent. Comment ne pas penser aux artistes de l’antiquité ou de la renaissance qui préparaient eux même leurs pigments, exemple type, Michel Ange, le Titien, Joachim Patinir et tant d’autres.
Prenez le temps de bien regarder les œuvres de notre ami, car par déclinaison ce que vous voyez totalement abstrait et déstructuré sont en fait inspirées par un Saint de l’antiquité, une icône du XV -ème siècle, un drapé de la Renaissance, soit observés dans leurs fragmentations ou par déclinaisons, tel est la finalité d’un travail porté jusqu’à son excellence.
Sous forme de conclusion mon propos serait bien incomplet si je n’évoquais pas l’aspect musical dans les jeux chromatiques de l’œuvre de Jacques Jubert. En effet nous sommes confrontés à une sorte de symphonie où les couleurs naturelles se déclinent en nuances et notes dégradées, fusionnent en complémentarité. Un bleu de Prusse sonne avec un bleu roi ou une terre de Sienne, un vert d’eau vient réveiller un violet galactique, le tout se confondant dans un grand tourbillon arc en ciel. Tout se fait consonances, assonances, résonnance et musicalité nuancée en transcendance.
Avant toute chose, Paul Verlaine ne concevait que la musique, quant à Arthur Rimbaud, lui il voyait les voyelles en couleurs, pour peu Jacques Jubert voudra désormais déposer la musique des couleurs sur ses prochaines compositions.
Michel Bénard est poète, peintre abstrait, essayiste, lauréat de l’Académie française, chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.
Vice-président du Cénacle européen des Arts et des Lettres,
Vice-président de la Société des Poètes français.
Président de la société de poètes et artistes de France,
Membre du comité directeur et responsable des expositions de la Société des Poètes Français (Paris – espace Mompezat),
Responsable des expositions à l’espace Bristol et l’espace Bose à Reims.
Une invitation à vivre l’art