Gaza – Poème de Monia Boulila

Poésie
Lecture de 2 min

Gaza

Poème de Monia Boulila 

Gaza, poème de Monia Boulila

Gaza 

Le poème ne me ressuscite plus !

Au large,

Le vent ne ramène plus les vagues

l’ange de la mort dans le ciel

éclaire de phosphore jaune mortel

les ténèbres trop sombres

de l’âme

Chaque nuit

Tu renouvelles ma mort

tu congèles mon sang

dans les coquillages perlières de l’océan

le Golfe se fait lourd

d’enfants beaux comme la lune

mort-nés

Horreur !, ils sont belliqueux

De nature liquide,

Serpent vénéneux

Rampant sur un sable béni.

Dieu, je n’entends plus les prières

Gaza n’a-t-elle plus de Mosquée

Ou est-ce al-Qods al-Abiyya,

L’orgueilleuse des siècles mariée,

Qui n’a plus de clochers ?!

Qui s’est tue à jamais ?

J’y enterre mon impuissance

J’acclame à chaudes mains

les pleurs

Non, je n’y planterai ni fleur

Ni tige de laurier.

Poème de Monia Boulila pour GAZA

Quelle est belle l’horreur

Qui chante la paix

Ici où toi et moi sommes

Mille mains pour planter

Mille et un oliviers

Et toi, belle horreur

Tu as déjà enfoncé

Mille hachoirs à lame brillante

Dans la poitrine d’enfants mort-nés

 

Je n’ai plus que la mort

Oui, je n’ai plus que la mort

Image vorace

Pluie carnassière

Arrosant à satiété

l’ancestral olivier.

Que dis-tu ?

Il est sous les décombres ?

De Hiroshima les espoirs sont nés !

O belle humanité

Mille et une bouches

Ne tairont jamais

la Vérité

Gaza

Monia Boulila

Monia Boulila 2008. Poème publié dans « Ailes et frissons » aux éditions l’Or du temps Tunis, décembre 2010

Monia Boulila a participé par un poème intitulé « Le grand jeu » dans « Requiem pour Gaza » : recueil d’un collectif de 30 poètes

Photos : Crédits@WIKIPEDIA

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