« Hiziya »,Trajectoire d’un poème du patrimoine

Poésie
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Le chemin de la parole poétique vers d’autres arts créatifs

« Hiziya »,Trajectoire d’un poème du patrimoine

Par : Dr Abdelhamid Bourayou*

Traduit de l’arabe vers le français par Lazhari Labter

Introduction 

Le poème « Hiziya » (1) fait partie des monuments littéraires du patrimoine immatériel algérien, immortalisé par la mémoire collective et qui a traversé une période de temps qui a duré plus d’un siècle. Elle a été créée par un poète qui écrivait en dialecte arabe à la fin du XIXe siècle et a été diffusée par divers moyens artistiques. Parmi les plus importants de ces moyens figurent la chanson, le roman, le théâtre, le cinéma et les arts plastiques. Elle a connu la transmission orale comme discours poétique, et les lettrés l’écrivaient palimpsestes, et elle est passée par des incarnations artistiques poétiques par le biais transmetteurs, ainsi qu’à travers l’écriture narrative et la représentation théâtrale. Dans son parcours et dans ses diverses manières de passer, le poème a suscité des controverses quant à son rapport aux faits sociaux qui ont à voir avec sa référence, l’occasion de sa prononciation et la nature de son rattachement à un groupe humain qui vivait dans une zone géographique déterminée, à une époque historique spécifique, et avec des individus historiques ; tels que le poète et la personnalité de la femme qui fait l’objet du poème, son amant ou son mari, et certains membres de sa famille.

Cette intervention vise à présenter ce monument, les conditions de sa production, et le cheminement de son passage dans les recherches et productions littéraires et artistiques depuis son apparition jusqu’à nos jours.

À propos du poète 

Mohamed Ben Guitoun est un poète de l’ouest de la région de Ziban, originaire d’un village appelé Sidi Khaled, en référence à une figure immortalisée dans le patrimoine arabe, appartenant à la tribu des Beni Abs, qui a vécu dans la période précédant l’avènement de l’islam, réputé pour sa prophétie et ses miracles, faisant partie probablement des hommes de religion réformateurs antérieurs à l’islam connus sous le nom de « hounafa »

Il est considéré comme l’ancêtre mythique du village et possède un sanctuaire à l’intérieur d’une ancienne mosquée qui comprend la tombe du cheikh Abderrahmane Lakhdari, l’un des érudits de l’époque médiévale dans l’histoire des pays du Maghreb. Le cheikh est considéré comme celui qui a découvert le lieu (le sanctuaire) et l’a nommé.

Le poète Mohamed Ben Guitoun appartient à la tribu des Dhououada, l’un des clans de la tribu Béni Hilal.

Il est né vers l’an 1843, dans la famille des Bouazid, dans un milieu paysan de famille de Bédouins dont l’existence dépendait de la transhumance des abords du Grand Sahara à la région des hauts plateaux. Pauvre et démuni, il acquit les premières bases de la lecture et de l’écriture dans l’une des branches de la zaouia Rahmanian de sa ville natale. Devenu adulte, il pratiqua le métier d’arroseur et commença à dire la poésie. Il décéda vers la fin du XIXe siècle

Son nom était associé à la zaouia Mokhtaria, dont le centre est Ouled Djellal, proche de sa ville natale. Il s’est spécialisé dans la composition des élégies. Ses poèmes ont été perdus et seuls quelques-uns d’entre eux ont été retrouvés. Parmi eux se trouvent le poème Hiziya – objet de cette étude -, une élégie sur le cheikh de la zaouia Mokhtariya et un poème tragique en hommage aux martyrs de sa famille et aux victimes de l’affrontement avec l’armée française durant l’occupation de la région des Ziban qui s’est heurtée à la résistance du peuple.

À propos du poème

Le poème a été dit en l’an 1878, et on peut dire qu’il a été produit dans des circonstances tragiques vécues par le groupe auquel appartient le poète, la personne qui a sollicité le poète pour le composer, et la femme décédée dont la famille a été endeuillée alors qu’elle n’avait pas plus de vingt-trois ans. La tragédie qui a marqué la vie dans les circonstances qui ont entouré la production du poème était multidimensionnelle : individuel, familial et communautaire ; elle est individuelle parce qu’elle a touché « S’ayyad » le mari (ou l’amant) de la jeune fille, familiale parce que la mort a emporté une femme dans la fleur de l’âge parmi les membres d’une famille qui avait un statut important dans le groupe auquel elle appartenait qui occupait le devant de la scène de la vie sociale et politique, avec une position de leadership dans de sa tribu ; c’est un drame sociétal car à cette époque l’étau des colonialistes s’était resserré autour de la société algérienne qui avait réussi à vaincre les mouvements de résistance locaux dans la région du Zab, à déplacer ses populations et à éliminer nombre de ses dirigeants et de ses chefs spirituels. On peut dire que ce poème était l’expression d’une société à une époque précise et dans une zone géographique déterminée, ce qui explique le secret de sa pérennité, la propagation de sa circulation dans tout le pays et son franchissement des frontières géographiques, historiques et ethniques et qu’elle finisse par arriver jusqu’à nous aujourd’hui dans des réalisations artistiques d’une grande richesse et d’une grande diversité. Nous n’exagérerons pas si nous disons qu’il représente la voix de la tragédie dans la société algérienne de la fin du XIXe siècle.

La plus ancienne transcription du poème dans un ouvrage est celle réalisé par un orientaliste français d’origine allemande nommé Constantin Louis Soneck, intitulé Chants arabes du Maghreb – Étude sur le dialecte et la poésie populaire de l’Afrique du Nord. Soneck était directeur de l’école Katanieh, qui est un établissement d’enseignement officiel franco-arabe, à Constantine, en Algérie, dans le dernier quart du XIXe siècle, puis il est devenu enseignant à l’École coloniale de Paris, en France, à la fin du même siècle. Il a publié le poème le présentant comme suit : « Consolez-moi, ô braves gens… Une élégie de Mohamed Ben Guitoun de Sidi Khaled considéré comme l’une des grandes figures de l’éloquence de notre temps. (2)

Le poème se compose d’environ 108 quatrains. Les syllabes courtes étaient absentes, et les syllabes longues et allongées prévalaient sur chaque quatrain pour exprimer le chagrin et les gémissements. Les trois rimes ont continué à s’accorder sur la lettre dans les trois premières phrases poétiques de chaque quatrain, qui constitue la rime interne, de sorte que chaque quatrain se termine par une rime finale différente de la rime interne, mais en accord avec les autres rimes finales. Alors que la rime interne se diversifie en passant d’un quatrain à l’autre, chacun ayant sa propre rime interne. La rime interne se distingue par sa construction : « elle est ligotée, suggérant la pression, le refoulement et l’endurance (…) C’est une répétition musicale à la fin de chaque ligne qui éveille l’attention de l’auditeur et provoque un grand plaisir et une grande jouissance, et facilite la lecture chantée du poème. » (3)

Quant à la rime finale, elle est utilisée en termes absolus ; l’utilisation de la dernière lettre « yaa » suivie d’un « alif » étendu réalise complètement la forme de la lettre d’appel (yaa), et est donc très cohérente avec la vision du texte dans lequel l’amant appelle sa bien-aimée décédée. Le « yaa » de l’appel suggère une attention et une demande d’écoute de l’appelant qui appelle les autres pour le consoler et soulager sa douleur en partageant ses peines et ses soucis. (4) Alors que la rime intérieure ligotée suggère le refoulement et l’enfermement, comme nous l’avons indiqué plus haut, la rime finale absolue fait ressortir une mélodie triste et des pleurs qui exhalent la douleur refoulée. (5) Dans les dernières lettres, les rimes finales sont dominées par des voix inconnues. Naima Al-Mqraib explique ce phénomène comme « un choix qui correspond à la nature du poème récité devant un large public d’auditeurs, car la voix emphatique est plus claire que la voix assourdie, et aussi pour exprimer la souffrance du narrateur avec une voix haute et de toutes ses forces. » (6)

Le phénomène de répétition est une caractéristique importante du poème, et la répétition horizontale liée aux rimes internes homogènes dans chaque quatrain peut être distincte de la répétition verticale qui est basée sur la répétition du refrain au début de chaque section du poème ; la répétition de phrases et d’expressions introductives au début de chaque quatrain, ainsi que la répétition de mots, que ce soit le nom propre Hiziya ou certaines descriptions. La chercheuse citée plus haut dit à propos de ces répétitions : « Elle est basée sur l’organisation du texte poétique et l’ajustement de ses rythmes par ses répétitions d’une strophe à l’autre. Cette répétition travaille aussi sur l’enchaînement des unités et l’évolution vers un nouvel élément ou scène dans le texte (…) Cette répétition rapprochée éveille l’attention du destinataire et offre également une opportunité au poète peut organiser sa mémoire par le biais de ces répétitions rapprochées, et dans ce contexte, l’accentuation peut être considérée comme une sorte de répétition et une tentative d’attirer l’attention sur quelque chose dans le texte. » (7)

Passage du poème de la parole poétique au chant

Des circonstances exceptionnelles se sont trouvées réunies pour que ce poème soit chanté selon la plupart des genres musicaux connus dans l’art lyrique algérien. C’était depuis l’année 1927, quand l’artiste Mohamed Ben Yattou l’a chanté parmi les immigrés algériens en France, puis il a été pris en charge par des interprètes spécialisés dans le chant folklorique populaire citadin ou moderne (les deux sont considérés comme urbain, et sa musique est jouée avec des instruments modernes), et le Bédouin saharien (un chant rural qui utilise des instruments de musique traditionnels, dont dérive le fameux chant « AÏyaï »), mais ce dernier reste le plus important et le plus ancien de ces types choisi pour chanter ce poème par un certain nombre de chanteurs célèbres qui se sont produits en Algérie comme Khelifi Ahmed, Rabah Driassa, Abdelhamid Ababsa, Al Bar Amar et d’autres.

Arrêtons-nous un instant sur la célèbre performance lyrique saharienne dite « Aïyaï », à travers laquelle ce poème a été diffusé et a acquis une grande renommée, et que nous considérons comme le plus réussi des performances, en raison de l’affiliation des deux genres artistiques, poésie bédouine et musique du désert, au même environnement et leur expression d’une même structure sociale et des mêmes conditions de vie. Abdehafid Hamdi Chérif évoque en ces termes le rapport de cet art, qu’il soit texte ou musique, au mode de vie des Bédouins :

« Autant par les textes que par la musique, le Aïyaï dit le mode de vie nomade des Bédouins de l’Atlas saharien, autant qu’il le fait à travers la musique, continuellement en voyage entre steppes et oasis. Car le nomade n’habite pas un lieu, un endroit, mais espace ; les textes contiennent presque toujours une partie consacrée au « parcours » et souvent, dans le répertoire de chaque poète, il y en a au moins un qui décrit un itinéraire. Ces poèmes sont d’ailleurs souvent l’occasion de chanter une manière d’exil et de nostalgie des espaces sahariens glorifiés par rapport au nord, le Tell. » (8)

Ces spécifications s’appliquent clairement au poème Hiziya. Parmi ses thèmes principaux figurent la nostalgie, l’exil et le parcours, tous évoqués dans cette citation, ce qui confirme l’appartenance de ce poème à cette double forme artistique, qui combine la musique et le mot poétique, qui est le « AÏyaï ».

C’est l’art qui exprime le voyage dans l’espace, rappelant les entrées du poème dans la poésie préislamique qui débute par l’évocation du souvenir du lieu déserté et ses connotations symboliques liées à la vie, à la finitude et le déploiement entre eux. « L’itinéraire, autant que le patronyme ou le lieu d’implantation désigne la tribu et l’espace dans lequel elle se déplace. Et c’est ce déploiement dans l’espace, repérable autant dans la poésie que dans la musique, qui caractérise ce chant dont l’écoute offre une vraie sensation de voyage, car la musique aussi y est déploiement, sans brisure, sans cassure (…) Bien qu’elles disposent de cadences élaborées et bien agencées, la majorité des pièces ne recourent que rarement au « mizan »(mesure). Elles se développent uniquement dans une mélodie qui se caractérise, par rapport au chant citadin, par de longues et lentes mélopées, souvent tristes ou mélancoliques, mais dont l’effet est saisissant. » (9)

Le texte cité fait référence aux éléments présents dans le poème Hiziya représentés dans la nature de l’espace auquel renvoie le poème, la description du parcours, la désignation des lieux de haltes, la mention des noms propres et des lieux et l’absence de ruptures rythmiques ou de syllabes courtes (dans le rythme), d’extension et de lenteur, la morosité qu’elles suggèrent et sa capacité à attirer l’attention de l’auditeur.

Passage du poème de la parole poétique au roman

L’écrivain Lazhari Labter (10) a réalisé une œuvre de fiction intitulée « Hiziya Princesse d’amour des Ziban ». (11) Le travail a été divisé en huit chapitres ; Chaque chapitre porte un titre qui fait référence aux lieux qui représentent des haltes sur le parcours de la caravane à son retour du périple estival entrepris par le groupe nomade bédouin parti des environs de Sétif dans la région du Tell au nord de l’Algérie, jusqu’à Sidi Khaled, le pays de la famille de la défunte Hiziya, sujet du poème-élégie – au sud des hauts plateaux au flanc de L’Atlas tellien au centre de l’Algérie à la porte du Sahara. Ce sont les mêmes étapes mentionnées dans le poème. Les titres ont été organisés successivement comme suit :

1- La première étape : de Bazer Sakhra à Aïn Azel.

2- La deuxième étape : d’Aïn Azel à Sidi Saïd.

3- La troisième étape : de Sidi Saïd à El Metkaouak.

4- La quatrième étape : d’El Metkaouak à M’doukal. 5- La cinquième étape : de M’doukal à El Mikhraf.

6- La sixième étape : d’El Mikhraf à El Hania.

7- La septième étape : d’El-Hanya à Oued Ittel. C’est l’étape dans laquelle Hizia mourut

8- La huitième étape : d’Oued Ittel à Sidi Khaled, où Hizyia a été enterrée.

Ces détails du roman indiquent la nature de la relation entre les deux œuvres, le poème et le roman, par leur choix du thème du « parcours » comme signe distinctif à travers lequel la vie quotidienne des personnages est narrée depuis que la relation amoureuse entre les deux personnages principaux, Hiziya et S’ayyad, s’est consolidée. Ce périple spatial a contribué à dessiner les scènes et à définir l’environnement géographique, topographique, urbain et social qui forme le cadre de la relation amoureuse et le lien entre les deux personnages ; D’autres personnages ont été créés dans le roman comme exigence du genre en lien étroit avec les personnages principaux, il s’agit en l’occurrence de Khaoula (amie de Hiziya) et Mohamed le poète (ami de S’ayyad).

Dans le roman, les personnages se dévoilent progressivement à travers les descriptions physiques et comportementales, les dialogues qui ont lieu entre eux, et la description de la prise lors des pensées, que ce soit au cours de la vie éveillée, des rêveries ou des rêves durant le sommeil. L’acte de fiction a également été agrémenté d’un ensemble d’événements qui donnent un caractère dramatique à l’œuvre narrative, comme des scènes de convoi subissant des tentatives d’attaque dans son parcours, ou les disputes pouvant survenir sur la détermination des lieux des haltes, ou le processus de préparation de la mort du personnage Hiziya par une vieille femme qui a mis du poison dans son outre, un acte incité par le rival de S’ayyad, appelé « Kahl al-Ras ».

Le roman représente un processus de réécriture de l’héritage, dans lequel plusieurs textes se chevauchent, dont le plus important est le poème « Hiziya » de Mohamed Ben Guitoun. À travers cet enchevêtrement de textes, le romancier a présenté une vision existentielle de l’univers, fondée sur les valeurs de l’amour et le lien du destin de l’individu à la communauté locale à laquelle il appartient. La première valeur est incarnée par la relation amoureuse entre Hiziya et S’ayaad, une relation à caractère individuel qui a nécessité un soin particulier pour la construction de leur personnalité et à la mise en valeur de leur individualité, pour représenter le centre de l’imaginaire dans l’œuvre de fiction.

Quant à la deuxième valeur, elle est incarnée dans la nature de la vie d’un groupe local de nomades qui vivaient entre les deux régions de l’Atlas saharien aux portes du désert du Sahara et le Tell au nord bordant la mer Méditerranée. Le roman présente les étapes de leur périple entre les deux régions. L’espace de la région centre du pays algérien est apparu à travers ce roman comme un sens produit par une prise de conscience à partir des faits historiques et géographiques, c’est un espace d’être au monde à travers l’identité culturelle qui s’y est installée depuis l’histoire ancienne. Une identité produite en creusant dans la mémoire par le biais de la représentation d’un voyage existentiel dans le lieu, que les protagonistes du roman, Hiziya et S’ayyad, ont traversé, un voyage qui a duré un certain temps et qui a commencé avec les rituels de célébration du mariage et s’est terminé avec les rites funéraires de la mort. C’est un voyage de vie et de mort. Ce voyage que l’héritage arabe a incarné dans son parcours créatif depuis l’ère préislamique.

Le récit est dominé par trois éléments communs entre les deux œuvres entrelacées. Le poème et le roman sont les objets de cette recherche, à savoir : l’espace, le temps et l’homme. L’espace traversé par le transhumant représente un champ visuel dessiné par le langage de l’écriture avec une logique visuelle qui capte ce sur quoi l’œil tombe et ce que l’oreille capte de sons. Le convoi traverse les différents centres de population et des contacts s’établissent entre les différentes personnes en termes de sexe, d’âge, de profession, de coutumes et de traditions.

C’est un espace d’interaction et de convergence pour l’échange commercial, pour faire des affaires, pour établir des contrats et s’échanger des services, pour un rapprochement intime et passionné entre les corps et les désirs, et tout ce qui touche aux identités présentes dans les vastes espaces que traverse le voyageur. Les animaux et les plantes ont une présence prédominante dans la scène, et cette présence est évidente en particulier pour les chevaux et les chameaux qui constituent un moyen de transport de biens et d’outils d’usage courant, en plus des animaux et des oiseaux de la région, qui complètent la symphonie du rythme des reliefs de la terre, des vallées, des récifs, des plateaux et des forêts, et aide à les visualiser.

L’espace de l’écriture romanesque imaginaire dépeint, avec des moyens esthétiques, un voyage qui incarne le parcours des groupes nomades vivant dans l’Atlas saharien, revenant de la région du Tell au nord vers leurs foyers du sud, et traversant une vaste zone séparant les deux Atlas, tellien et saharien au cours de la succession des temps historiques, ce qui leur donne leur spécificité historique et identitaire au cachet culturel hérité, qui régi le comportement des groupes nomades, appartenant au système social pastoral, avec ses valeurs ​​et son mode de vie et s’adaptant aux nouvelles conditions historiques. La souffrance de la migration, la dureté de la nature et les raids hostiles remontent à la surface, ainsi que les moments de joie des membres du convoi alors qu’ils descendent en invités chez des connaissances et des proches des villageois sédentaires qui se rencontraient périodiquement.

Ce voyage est associé à une étape de la vie de deux amants, qui vivent des moments d’amour grâce au lien du mariage, à l’exultation du corps dû à leur jeune âge, et une relation amoureuse qui les unit corps et âme, cette relation s’harmonise avec un environnement naturel familier et vécu, dans ses reliefs, ses oiseaux, ses animaux, ses plantes, ses arbres et ses sources d’eau.

« Hiziya »,Trajectoire d'un poème du patrimoine

Notes

(1)  On s’est basé dans cette étude sur le texte transcrit par le chercheur spécialisé dans la poésie populaire de la région de Sidi Khaled. Voir : Ahmed Lamine, « Hiziya l’épopée algérienne (le récit et le poème) », Dar Al Misbah, Alger, 1991. (En arabe)

(2)  Constantin Louis Soneck, « Chants arabes du Maghreb – étude sur le dialecte et la poésie populaire de l’Afrique du Nord », Enag, Alger, 1994 (le poème se trouve en page 147).

(3)  Naïma Al Aqraïb, « Le poème Hiziya, étude et analyse », Dar Al Fayrouz pour la production culturelle, Alger, 2009, p. 268. (En arabe)

(4)  Idem, p. 289.

(5)  Ibidem.

(6)  Idem, pp. 267-268.

(7)  Ibidem, pp. 277-278.

(8)  Revue Al-Maourouth, publié par l’Institut Sharjah du patrimoine, Emirats Arabes Unis, Abdelhafid Hamdi-Chérif, « Des hauts plateaux aux oasis : le chant saharien », traduction d’Abdelhamid Bourdalou, pp. 194-211. (En arabe)

(9)  Idem.

(10)   Lazhari Labter est un poète contemporain d’expression française.

(11)   Lazhari Labter, « Hiziya princesse d’amour des Ziban », traduction de Abdelkader Bouzida, éditions El Ibriz, Alger, 2019. (En arabe)Texte extrait de l’ouvrage en arabe « Le patrimoine et la création, comparaisons et points de vue », collectif sous la direction du D. Abdelaziz Al Mouslim, directeur de l’Institut du patrimoine de Saharjah, publication de l’Institut du patrimoine de Sharjah, Emirats Arabes Unis, 2023.

*Dr Abdelhamid Bourayou (Professeur universitaire retraité et chercheur en patrimoine immatériel)

Le poème

Lazhari Labter 

 

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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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