Par l’Art et la Poésie on tisse plus de beauté et de bonté
Par l’Art et la Poésie, ériger une passerelle franco-coréenne.
Par Michel Bénard
« Peindre ou écrire dans le silence et la paix, c’est déjà dialoguer avec l’éternité. » Michel Bénard
En ces périodes troublées et chargées d’incertitude, du retour vers l’esprit communautaire aux relents obscurantistes qui attisent les intolérances et haines aveugles par ignorance, notre plaisir est grand de partager ce jour cette belle union fraternelle entre artistes et poètes de cultures différentes, d’ériger une passerelle entre l’Extrême-Orient et l’Occident, la France et la Corée, preuve que seuls les arts peuvent encore relier les hommes.
Être poète, artiste, philosophe ou compositeur, c’est déjà revendiquer son besoin d’amour, d’humanisme, c’est respecter la vie et oser encore croire en l’homme, c’est tendre tout entier vers son devenir.
La sobriété sera de mise, je ferai en sorte d’aller à l’essentiel, sachant que les portes des espaces de partages restent ouvertes.
Parlons donc un peu de la Société des Poètes français, qui est une vieille dame honorable qui flirte avec ses cent vingt-deux ans. Permettez-moi de vous poser la question ! Connaissez-vous beaucoup d’associations qui atteignent un âge aussi mémorable ? Non, je ne le pense pas ! Cependant notre société est toujours pétillante et de plus en plus animée par un regain de jeunesse et d’activités.
En quelques mots je vais vous situer la Société des Poètes français qui doit son existence à la naissance en 1802 de notre grand poète et humaniste, Victor Hugo.
C’est en 1902, pour célébrer le centenaire de la naissance du grand poète, que trois académiciens et non les moindres, soutenus par d’autres hommes de lettres et artistes, décidèrent de créer une société littéraire regroupant les poètes plutôt parnassiens à l’époque, il s’agissait du grand poète et humaniste Sully Prudhomme, prix Nobel de littérature en 1901, de José Maria de Heredia, immense poète devenu inoubliable par l’hermétisme de son recueil « Les Trophées » sorte de résurrection poétique universelle, puis Léon Dierx poète parnassien de belle tenue et peintre.
Tous étaient académiciens, ainsi est née la Société des Poètes français, qui eut pour premier président un cambraisien, Auguste Dorchain, poète parnassien également et ami de François Coppée, ayant laissé un ouvrage majeur « L’art des vers ».
Depuis, la Société des Poètes français ne cessa de prospérer, d’ailleurs il est bon de noter que tous les plus grands noms de la poésie française et francophone passèrent par notre société, combien même furtivement, à titre d’exemple je vous rappellerai quelques noms, Tristan Klingsor, Marie Noël, Louis Aragon, Jean Cocteau, François Coppée, Paul Fort, les frères Rostand, Antoine de Saint Exupéry, Paul Valéry, Emile Verhaeren, Léopold Sédar Senghor, Roland Le Cordier, André Henry, Robert Sabatier et tellement d’autres.
Cependant il est bon que vous sachiez que la Société des Poètes français n’a pas vocation que de servir la poésie, mais toutes les formes d’arts y compris les arts graphiques.
Sans doute y a-t-il une sorte de prédestination, car outre l’immense poète, humaniste et homme politique qu’il était, Victor Hugo se révéla un remarquable peintre, voire un précurseur de l’art moderne, visionnaire particulièrement.
Autre signe annonciateur, Léon Dierx père fondateur, était aussi un peintre non dépourvu de talent que nous pourrions rapprocher de l’esprit de l’École de Barbizon, il a d’ailleurs un Musée à la Réunion son île natale.
Il n’est pas rare que peinture et poésie se conjuguent, au hasard je songe par exemple, à Michel Ange, Léonard de Vinci, Tristan Klingsor, Max Jacob, Paul Klee, Henri Michaud, Khalil Gibran, Ghani Alani, Jean Cocteau, notons que ce phénomène est courant chez les artistes asiatiques.
Ainsi nous perpétuons la tradition, depuis mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf où nous occupons l’Espace Mompezat 16 rue Monsieur le Prince à Paris, nous avons organisé entre autres, plus de trois cent cinquante expositions de peintures, de photographie et de sculptures, dont quelques artistes sont ici présents, c’est dans cet esprit que nous maintenons cette orientation, car les Arts et la Poésie permettent de tisser un peu plus de beauté et de bonté autour de l’humanité en offrant à l’homme une ultime voie d’espérance.
L’écho profond
L’écho profond du silence
Retient son souffle d’espérance,
En entravant la déchirure humaine
Venant grimer les visages
Emaciés des nomades en errance,
Portant toute la mémoire
De leurs racines en rupture.
Michel Bénard.
Lauréat de l’Académie française.
Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.
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