Poème de Georgi Slavov
Mercredi en poésie avec Georgi Slavov
Les matrices des anges
J’embrasserai le spectre de ton corps
Accommodé, accroché et souvenir muet
La forêt et le ciel en papier déjà orphelins
Héritiers d’un dieu malveillant.
L’eau bouillante a refroidi, je n’entends plus rien,
Quand tu t’efforces à me dire l’heure,
Quand tu ne me manques pas, je me morfonds
Et seules les notes du néant me sauveront.
De l’espace au chaos et plus jamais en arrière,
Le fond de mon cœur, le forum de la culpabilité,
Tes contours sur les feuilles et dès qu’elles s’effondrent,
Il me semble indigne de ne pas les suivre.
Il te faut trouver le fond,
La réponse à la cloche qui sonne, ta solitude d’été ;
L’eau à prendre dans le désert
Où se réunissent le bleu du ciel,
Le bleu orphelin de la mer.
C’est peut-être pour cela que l’eau est singularité et apathie …
(Et voilà, j’ai trouvé la réponse, elle est absolument obligatoire.) ;
Les allées sont encombrées de pas et je ne souhaite pas sortir –
Je ne veux pas penser à l’avenir
Où les bombes de l’existence sont posées.
Me voici maintenant purifié, simplifié,
Sur chaque plage, tendu et insouciant,
Chaque ennemi et chaque souvenir – pardonnés,
Capable de bouger mon corps à nouveau.
Le temps promène le chien du Seigneur sans muselière
Et moi je suis toujours le gamin qui n’est pas devenu ouvrier.
Traduit par Iren Mihaylova
Georgi Slavov
Georgi Slavov est un poète, journaliste et musicien bulgare. Diplômé en philologie et en langue anglaise, il étudie actuellement la sociologie. Il est l’auteur de trois recueils de poésie. En 2020, il a remporté un concours de traduction organisé par l’université de Sofia. En 2021, il est nommé pour un prix littéraire national.
Ses poèmes sont traduits en anglais, russe, serbe, bosniaque, espagnol, portugais et français. Traduit de l’anglais et du français.
Passionné par la musique, il joue de la guitare, de la basse et de la batterie.
Poésie