« Nu l’été sous les fleurs », poème de Louis Adran
Mercredi en poésie avec Louis Adran
Nu l’été sous les fleurs
Fut le jardin cuivré de choses pâles
lorsque tu gagnais les chambres, d’un pas
frêle encore sous les pansements
et quelle main de forêt avait peigné
tes cheveux ?
Quelle nuit s’était tue sans nous lentement ?
*
Et ta jambe nouvelle après août, au-devant
des sous-bois des allées, recousue comme
une lèvre de prière, ronde saine et faite
très blanche
telle une saison entière à parler doucement
*
Nos corps habillés de peu cherchant
la touffeur brune d’une ultime frondai-
son, d’une île
*
Nous comme des feuilles cherchant départ
comme fouillant un retrait nous allions,
presque nus chasser la nuit,
et le cahier sans fin des plaines
*
Nous remontant des arbres des larcins blancs,
de la myrrhe et la langue répudiée,
et l’œil vague relevant des aulnes blessés d’ivresse
non roulement des formes mais tombeau d’une image,
et l’unique rêve d’une robe lisse pour fin perron
Nous rêveuses disant marcher
vers l’étable brune et laissant
le sac mûr des gestes noirs.
Alexandre Valassidis / Louis Adran
Alexandre Valassidis est né à Liège en 1984, il écrit également sous le pseudonyme de Louis Adran.
Bibliographie
- Au moins nous aurons vu la nuit
- Cinq lèvres couchées noires
- D’écluse en écorce
- Le saut de l’ange entre deux chaises, suivi de, Gravats
- Nu l’été sous les fleurs, précédé de, Traquée comme jardin
- Rue Poitrail
Prix
- Prix Gauchez-Philippot, 2021 : Nu l’été sous les fleurs, précédé de, Traquée comme jardin
- Prix Découverte de l’Académie de langue et de littérature française de Belgique, 2020 : Cinq lèvres couchées noires
- Prix Georges Lokem, 2009 : Rue Poitrail
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