Prix Maurice Magre 2025 : Iren Mihaylova, la poésie au seuil de la lumière

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De droite à gauche : M Michel Carrier (président), Mme Maryse Carrier (référente littéraire, membre de l'Académie de Languedoc, académicienne ; Iren Mihaylova (lauréate), Florence Issac (éditrice de de l'échappée belle éditions), derrière : Damien Paisant (poète, comédien, co-directeur de Peau Électrique). Crédits photos : F.R. Gastou.

Lors d’une séance solennelle au Conseil Régional de Toulouse, l’Académie de Languedoc a décerné le Prix Maurice Magre à la poétesse et artiste pluridisciplinaire Iren Mihaylova pour son recueil Depuis ma chère disparition, publié aux éditions de l’échappée belle. Une distinction qui salue autant la profondeur de son œuvre que la richesse de son parcours.

Le Prix Maurice Magre 2025 est attribué à la poétesse Iren Mihaylova pour Depuis ma chère disparition

Iren Mihaylova, la poésie comme lumière du silence

Sous les voûtes du Conseil Régional de Toulouse, le 8 octobre dernier, la voix de Maryse Carrier s’est élevée pour célébrer une poétesse venue de loin, et pourtant si proche de la lumière occitane. Iren Mihaylova, née à Sofia dans une famille d’intellectuels, reçoit le Prix Maurice Magre de l’Académie de Languedoc pour Depuis ma chère disparition, un recueil d’une rare intensité, traversé par le deuil, la mémoire et la quête de soi.

Prix Maurice Magre 2025 est attribué à la poétesse Iren Mihaylova

Maryse Carrier, académicienne et conférencière, a dressé le portrait d’une artiste aux multiples visages : poétesse, romancière, peintre, pianiste, traductrice, psychologue clinicienne et psychanalyste. Une femme qui a su tisser entre les arts un dialogue intérieur, où la parole devient musique et le silence, matière à création.
Dans l’enfance bulgare d’Iren, une grand-mère tisseuse, les chants villageois et les tapis colorés forment les premiers fils d’une sensibilité nourrie de traditions et d’émotions. Plus tard, la musique de Liszt, Grieg ou Schumann ouvrira la voie d’une sublimation : transformer la douleur en beauté, la disparition en éclat.

Son recueil Depuis ma chère disparition poursuit cette quête d’équilibre fragile entre ombre et lumière. Chaque poème s’y élève comme une méditation sur l’absence, un effort pour renaître « dans l’ombre du soleil noir ». Les titres eux-mêmes — Mathématique de l’âme, Rêve anagraphe, Remémoration de l’arabesque — évoquent une poésie de l’invisible, exigeante et intime, où la pensée se mêle au souffle.
Écrire, pour Iren Mihaylova, c’est puiser dans la nuit des souvenirs une lueur de vérité. C’est chercher à retrouver un pays intérieur, une patrie de l’âme. Exilée mais enracinée, elle conjugue la nostalgie des origines et la ferveur de l’ailleurs, entre la Bulgarie et l’Occitanie, terre de son père.

L’Académie du Languedoc, fidèle à l’esprit de Maurice Magre — poète du mystère cathare et de la liberté spirituelle —, a reconnu dans cette œuvre une fidélité à l’essence même de la poésie : celle qui cherche la lumière au cœur du silence.
Dans cette filiation d’âmes, Iren Mihaylova s’impose comme une voix singulière, empreinte d’érudition et d’humanité, dont la parole touche par sa justesse et son dépouillement.

La cérémonie, empreinte d’émotion et de gratitude, a aussi salué la présence de Florence Issac, éditrice de l’échappée belle, et de Damien Paisant, poète et co-directeur de Peau Électrique, revue partenaire de l’événement. Ensemble, ils rappellent que la poésie demeure un espace de passage, un lieu d’écoute et de lumière.

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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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