Pour sa 56e édition, le festival des Rencontres d’Arles investit comme toujours la ville du 7 juillet au 5 octobre 2025. Portée par un record de fréquentation en 2024, cette nouvelle édition fait dialoguer la photographie contemporaine avec les enjeux de société, les archives, les luttes, et les territoires. L’Australie et le Brésil y sont particulièrement mis à l’honneur.
Arles 2025 – Les Rencontres de la Photographie : Un tour du monde en images à la croisée des regards et des mémoires
Du 7 juillet au 5 octobre 2025
Un festival soutenu et engagé
Dans leurs mots introductifs, la ministre de la Culture Rachida Dati et les organisateurs du festival mettent en lumière une édition à la fois ambitieuse et restant fidèle à sa mission d’être un observatoire du monde. Renaud Muselier, président de la Région Sud, souligne le rôle central du festival dans le rayonnement et l’attractivité du territoire. Martine Vassal, présidente du département des Bouches-du-Rhône, qualifie l’événement de véritable catalyseur culturel et économique. De son côté, Patrick de Carolis, maire d’Arles, met en avant les initiatives sociales associées au festival, notamment le soutien à l’emploi pour les agents d’accueil.
Françoise de Panafieu, présidente du festival, insiste sur l’importance des dimensions de transmission et d’inclusion, particulièrement mises en valeur par l’acquisition de la Maison des Arènes et les projets réalisés en partenariat avec France Alzheimer.
Une programmation riche et internationale
Le programme 2025 s’articule autour de plusieurs axes forts :
L’Australie et le Brésil à l’honneur
Deux grandes expositions collectives explorent les scènes artistiques de ces pays :
- « On Country : Photographie d’Australie », coproduite avec PHOTO Australia, réunit les œuvres de Tony Albert, Atong Atem, Michael Cook, Robert Fielding, Ricky Maynard, James Tylor, Lisa Sorgini et bien d’autres, autour du lien ancestral entre les peuples autochtones et leurs territoires.
- « Futurs Ancestraux », consacrée à la scène contemporaine brésilienne, présente des artistes comme Denilson Baniwa, Paulo Nazareth, Ventura Profana, Castiel Vitorino Brasileiro, Rafa Bqueer, Melissa de Oliveira ou encore le Collectif Lakapoy. Par la photographie, la vidéo ou l’IA, ils revisitent les récits nationaux et mettent en lumière les minorités afro-brésiliennes, autochtones et LGBTQIA+.
Michael Cook (Bidjara)
Majority Rule (Parliament), Majority Rule series, 2014.
Courtesy of the artist / Jan Murphy Gallery.
Mayara Ferrão. Le Mariage, extrait de L’Album de l’oubli, 2024.
Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
Rafa Bqueer. Image tirée du film Themônias, 2021.
Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Institut Moreira Salles.
Famille, mémoire et récits intimes
Dans une section consacrée aux liens familiaux et identitaires :
- Nan Goldin, lauréate du Prix Kering Women In Motion 2025, présente une nouvelle œuvre autour des liens affectifs.
- Diana Markosian (Father), Keisha Scarville (Alma), Camille Lévêque, Carmen Winant, Carol Newhouse, Lila Neutre et Erica Lennard interrogent les relations interpersonnelles à travers des récits photographiques singuliers.
Relectures de l’histoire et du regard photographique
Trois expositions majeures prolongent cette réflexion :
- « Letizia Battaglia. J’ai toujours cherché la vie » rend hommage à la photographe sicilienne et son engagement contre la mafia.
- « Le monde de Louis Stettner » retrace la carrière du photographe franco-américain, entre photographie humaniste et engagement social.
- « Yves Saint Laurent et la photographie », conçue avec le Musée Yves Saint Laurent Paris, montre les liens entre couture, image et regard photographique.
Photographie vernaculaire et archives anonymes
Plusieurs expositions s’intéressent aux récits oubliés ou collectifs :
- Agnès Geoffray s’appuie sur des archives d’institutions pour jeunes filles pour recomposer une mémoire effacée.
- La Collection Marion et Philippe Jacquier, forte de 10 000 clichés amateurs, interroge la place des images anonymes dans notre mémoire collective.
- « Retratistas do Morro » présente les travaux de João Mendes et Afonso Pimenta, photographes dans la favela Serra de Belo Horizonte entre 1970 et 1990.
Agnès Geoffray
Jeanne, 2024.
Courtesy of the artist / ADAGP, Paris.
Agnès Geoffray
The Standard, 2024.
Courtesy of the artist / ADAGP, Paris.
Anonymous amateur photographer.
Untitled, France, autochrome plate, 1924.
Courtesy of the former Marion and Philippe Jacquier Collection / Donation from the Fondation Antoine de Galbert to the Musée de Grenoble.
Anonymous amateur photographer.
Untitled, Houlgate, France, 1931.
Courtesy of the former Marion and Philippe Jacquier Collection / Donation from the Fondation Antoine de Galbert to the Musée de Grenoble.
Regards nomades et mutations de territoires
- « U.S. Route 1 » de Anna Fox et Karen Knorr revisite les fractures sociales et géographiques des États-Unis.
- Todd Hido, Kourtney Roy, Patrick Wack, Jean-Michel André ou encore Carine Krecké explorent des territoires traversés par les crises contemporaines.
- Raphaëlle Peria, dans le cadre du programme BMW Art Makers, évoque ses souvenirs d’enfance à travers un travail sur le Canal du Midi.
Nouveaux talents et expositions satellites
Le Prix Découverte 2025 – Fondation Louis Roederer, sous le commissariat de César González-Aguirre, revient à l’Espace Monoprix avec une sélection tournée vers les enjeux actuels de la photographie.
Parmi les satellites du festival, citons les expositions de Sarah Carp, Augustin Rebetez, Elsa et Johanna, Éléonore False, Julie Joubert, Kwame Brathwaite, Heba Khalifa ou encore le duo Nina Patin & Paul Cabanes. Arles rayonne ainsi bien au-delà de son centre historique, jusqu’à Marseille, Nîmes, Carros ou Mougins.
Agenda
Arles (et sites partenaires en région PACA)
Du 7 juillet au 5 octobre 2025
Expositions ouvertes de 9h30 à 19h30
