Agenda culturel

Goya et Caravage

Goya et Caravage : Vérité et rébellion

Musée du Capitole Rome

Du 12 janvier au 25 février 2024

Goya et Caravage : Vérité et rébellion
Caravage « La Buona Ventura » 1597

L’exposition

Projet d’exposition qui s’inscrit dans la politique d’échanges culturels promue depuis quelques temps par la Surintendance.

Grâce à un accord avec le Musée National du Prado, le tableau de Goya « Le Parasol » (El quitasol, 1777) sera exposé au Musée du Capitole, en guise de contre-prêt à « l’Âme bienheureuse » de Guido Reni, accordé au Institution espagnole à l’occasion de l’exposition « Guido Reni » (Musée national du Prado, 28 mars-9 juillet 2023). Il sera possible d’admirer l’œuvre de Goya à l’intérieur de la Sala Santa Petronilla, où elle sera comparée à « La Buona Ventura » (1597) du Caravage, offrant ainsi aux visiteurs un thème de réflexion sur les deux grands artistes.

Goya et Caravage Goya et Caravage : Vérité et rébellion

L’intention est de réunir deux interprètes magistraux de la société de leur temps qui ont su introduire dans leur peinture des innovations iconographiques et stylistiques révolutionnaires.

Le Caravage

Goya et Caravage : Vérité et rébellion

Michelangelo Merisi da Caravaggio, plus communément appelé Le Caravage, demeure l’une des figures les plus énigmatiques et influentes de l’histoire de l’art italien. Né le 29 septembre 1571 à Milan, sa vie fut marquée par un génie artistique exceptionnel, mais également par des troubles personnels qui contribuèrent à forger la légende qui entoure son nom. Sa vie fut brève, s’achevant le 18 juillet 1610 à Porto Ercole, mais son impact sur l’art persiste encore de nos jours.

Le Caravage est souvent salué comme le pionnier du mouvement baroque, caractérisé par un réalisme intense, des contrastes saisissants entre lumière et ombre, et des compositions dramatiques. Son style novateur a révolutionné la peinture de son époque, influençant de nombreux artistes ultérieurs.

Parmi les œuvres les plus célèbres de Le Caravage, on trouve « La Vocation de saint Matthieu », une peinture emblématique qui illustre le moment où Jésus appelle le collecteur d’impôts Matthieu à le suivre. La scène est capturée avec une intensité dramatique, mettant en lumière la maîtrise de Caravage dans l’utilisation de la lumière pour créer des effets saisissants.

Une autre œuvre incontournable est « Judith décapitant Holopherne », une représentation brutale et réaliste du moment où Judith, aidée de sa servante, décapite le général assyrien Holopherne. Le réalisme brutal de cette toile a choqué certains contemporains, mais a également suscité une admiration considérable pour la maîtrise technique de l’artiste.

La « Madone des Pèlerins » est une autre pièce maîtresse du Caravage, représentant la Vierge Marie avec l’Enfant Jésus entourés de pèlerins. L’utilisation magistrale de la lumière dans cette œuvre, mettant en valeur la sainteté de la scène, témoigne de la capacité de l’artiste à capturer l’émotion et la spiritualité.

Le Caravage a également créé des natures mortes, telles que « Le Panier de fruits », démontrant son talent non seulement pour les scènes religieuses, mais aussi pour les détails minutieux et la représentation de la réalité quotidienne.

Malgré son génie artistique, la vie personnelle de Le Caravage fut tumultueuse, marquée par des querelles, des scandales et des démêlés avec la justice. Sa mort prématurée à l’âge de 38 ans a laissé derrière lui un héritage artistique indélébile, influençant des générations d’artistes et confirmant sa place parmi les grands maîtres de la Renaissance italienne.

Francisco de Goya

Goya et Caravage : Vérité et rébellion

Francisco José de Goya y Lucientes, plus connu sous le nom de Francisco de Goya, demeure l’une des figures les plus captivantes et révolutionnaires de l’histoire de la peinture espagnole. Né le 30 mars 1746 à Fuendetodos, il a laissé un héritage artistique indélébile qui transcende les frontières du temps et de l’espace. Sa vie, qui a traversé les époques tumultueuses de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, a été marquée par des œuvres visionnaires qui reflètent un regard critique sur la société de son époque.

Goya a commencé sa carrière en tant qu’artiste académique, travaillant pour la Cour royale espagnole. Cependant, son style évolua considérablement au fil des ans, passant d’une approche classique à une expression plus sombre et introspective. Son talent pour la portraiture était évident dès ses débuts, mais c’est dans ses gravures et peintures ultérieures que son génie artistique s’exprima pleinement.

Parmi les œuvres les plus célèbres de Goya, on trouve « La Famille de Charles IV », un portrait de la famille royale espagnole. Bien que réalisé dans le style classique, ce tableau témoigne déjà de la subtile ironie de Goya et de sa capacité à capturer les nuances psychologiques de ses sujets.

L’une de ses séries les plus célèbres est « Les Caprices », une série de gravures satiriques explorant les vices et les absurdités de la société espagnole de l’époque. Ces images caustiques révèlent l’engagement de Goya envers une critique sociale et politique audacieuse, témoignant de sa conviction en la liberté d’expression artistique.

La « Maja nue » et la « Maja vêtue » sont deux autres œuvres emblématiques de Goya, représentant une femme nue et habillée dans une pose similaire. Ces toiles suscitèrent la controverse à l’époque en raison de leur sensualité et de leur érotisme, mais elles attestent également de la maîtrise technique et de l’audace de l’artiste.

Cependant, Goya est peut-être le plus célèbre pour sa série « Les Désastres de la Guerre », une série de gravures poignantes dépeignant les horreurs de la guerre et ses conséquences dévastatrices sur la population civile. Ces œuvres, réalisées à la suite de la guerre d’indépendance espagnole et l’occupation napoléonienne, reflètent le regard sombre et désabusé de Goya sur la nature humaine et la violence.

Sa dernière série majeure, « Les Pinturas Negras » (Les Peintures Noires), réalisée directement sur les murs de sa maison, représente un tournant radical dans son œuvre. Ces peintures, dont « Saturne dévorant son fils », sont empreintes de désespoir et d’angoisse, témoignant de la période sombre et isolée de la vie de l’artiste.

Francisco de Goya est décédé le 16 avril 1828 à Bordeaux, laissant derrière lui un héritage artistique riche et complexe qui continue d’inspirer et de susciter la réflexion sur la condition humaine. Son engagement envers l’exploration des aspects les plus profonds de la nature humaine a contribué à façonner l’art moderne et à établir Goya comme l’un des grands maîtres de la peinture espagnole.

Agenda

Exposition

Musée du Capitole Rome

Du 12 janvier au 25 février 2024
Tous les jours 9h30-19h30

Tableau de couverture : Goya « Le Parasol » El quitasol, 1777

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Souffle inédit

Magazine d'art et de culture. Une invitation à vivre l'art. Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.

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