Anna Pavlovna Pavlova dite Anna Pavlova, est une ballerine russe née le 12 février 1881 à Saint-Pétersbourg – Russie et morte le 23 janvier 1931 à La Haye – Pays-Bas. Elle est considérée comme la meilleure danseuse de ballet classique
Anna Pavlova, l’éternelle sylphide
Figure emblématique du ballet classique, Anna Pavlova symbolise toujours l’élégance, la grâce et la sensibilité portées à leur plus haut degré. Bien plus qu’une simple danseuse, elle fut une émissaire de beauté, une ambassadrice mondiale de l’art, laissant une empreinte indélébile partout sur la planète grâce à sa présence et à son engagement envers la scène.
Née en 1881 à Saint-Pétersbourg, Anna Pavlovna Pavlova découvre le ballet très tôt, éblouie par une représentation de La Belle au bois dormant au Théâtre Mariinsky. À dix ans, elle intègre l’École impériale de ballet, faisant preuve d’une persévérance exceptionnelle pour compenser ce que ses professeurs considéraient comme des « imperfections physiques » : des pieds cambrés, des jambes très fines, un corps qui ne correspondait pas aux normes classiques de l’époque. Ce qui distingue Anna Pavlova, c’est son intensité émotionnelle, sa musicalité instinctive, et cette manière unique de « raconter » avec son corps. Dès ses débuts sur scène, elle captive le public par son expressivité. Elle rejoint la troupe du Théâtre Mariinsky en 1899 et devient première danseuse en 1906.
Son interprétation de La Mort du cygne, conçue spécialement pour elle par Michel Fokine sur une musique de Saint-Saëns, la consacre définitivement. En trois minutes émouvantes, elle incarne l’agonie d’un cygne blessé avec une intensité qui émeut profondément. Ce solo devient son symbole. En 1909, elle participe à la première tournée des Ballets Russes de Serge Diaghilev à Paris, captivant les milieux artistiques européens. Cependant, Pavlova tient à son indépendance. En 1911, elle fonde sa propre compagnie, devenant l’une des premières ballerines à mener une carrière internationale en solo.
Pendant deux décennies, Anna Pavlova parcourt le monde, se produisant en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, en Inde, au Japon, en Chine, en Australie, au Mexique… Partout, elle fait découvrir le ballet à des publics qui ne l’avaient jamais vu. Elle adapte ses spectacles selon les cultures, intégrant parfois des éléments de danses locales. Ce travail pionnier fait d’elle une figure majeure de la diffusion mondiale de la danse classique.
Installée à Londres à partir de 1912, elle transforme sa maison de Hampstead en centre artistique et continue de former de jeunes danseuses. Elle transmet non seulement une technique, mais surtout une vision : celle d’un art exigeant, mais aussi ouvert, vivant, et porteur d’émotion.
Une disparition prématurée, une légende éternelle
En tournée à La Haye en janvier 1931, elle tombe gravement malade. La pneumonie l’emporte à l’âge de 49 ans. Selon la légende, ses derniers mots furent : « Préparez mon costume de cygne. » Comme si la scène demeurait le seul endroit où elle acceptait de dire adieu au monde.
Le soir de sa mort, à Saint-Pétersbourg, les violons de l’orchestre ont joué la musique de La mort du cygne devant une scène vide, seulement éclairée par un projecteur.
Le souvenir de sa danse
Anna Pavlova aurait déclaré : « Je désire que mon message de beauté, de joie et de vie continue à être délivré après moi. J’espère que lorsque l’on aura oublié Anna Pavlova, le souvenir de sa danse restera dans le cœur des gens. Si je réussissais ne serait-ce que cela, je m’estimerais comblée. »
Plus de quatre-vingt-dix ans après sa disparition, son nom évoque encore cette silhouette blanche, diaphane, glissant sur scène comme un souffle.
