Bénédicte de Dinechin à la quête d’un instant magique
Les œuvres de Bénédicte de Dinechin : Quand la toile murmure en silence et sérénité
Par Michel Bénard.
Les œuvres de Bénédicte de Dinechin nous invitent à une sorte de recueillement recouvert d’un léger voile de silence, la paix et la sérénité nous pénètrent. Cette dernière travaille en tons rompus, en couches transparentes, sorte de caresses légères sur la toile donnant une âme au sujet traité. Les nuances sont douces, dégradées, se déposent comme un lavis silencieux en larges touches volatiles.
Il y a aussi chez elle une recherche du sacré, une nécessité mystérieuse rattachée au souffle du monde, au rythme de la création, il y a fusion entre l’esprit, la matière et la pensée.
Au fil de ses créations, naissent comme des graines semées sur la toile des sujets enfouis dans la mémoire et qui se réveillent au fur et à mesure de l’évolution de la composition, alors avec bien du talent il ne reste plus à l’artiste qu’à concrétiser le ressenti en œuvre d’art.
Les œuvres de Bénédicte de Dinechin sont imprégnées de délicatesse, de douceur et d’harmonie, elles invitent à méditation, à l’émergence de l’âme. A bien y regarder l’œuvre de notre artiste est chargée de vibrations, d’ondes prenant parfois la forme d’un mirage.
Dans certaines œuvres nous pouvons percevoir des lignes mélodiques, des partitions porteuses de musiques informelles, sortes de symphonie chromatique.
Le rêve peut parfois nous saisir et nous transporter dans un univers de brumes légères et délicates, un monde de silence qui nous pénètre de parfums nuancés.
Nous terminerons sur une note poétique.
« Dans la magie de l’instant
Un voile de brume irisée
Emperle la toile et la sculpture
D’une délicate transparence cristalline. »
Benedicte De Dinechin
Formée dans des ateliers à Paris et à La Grande Chaumière, Bénédicte de Dinechin participe depuis les années 90 à de nombreuses expositions collectives et personnelles. Ses Œuvres présentes dans des collections privées: France, Irlande, Espagne, USA
Prix Spécial Jury Communicart, Galerie Jardin,2009
Démarche de l’artiste
« A travers pigments et pinceaux je cherche à rendre visible la beauté de l’univers et l’esprit qui l’anime. Gaufrages, empâtements, glacis, jeux de matière ou de transparences, tout concourt à cet objectif Ma peinture puise à une réalité profonde, enfouie dans les strates les plus anciennes de la mémoire. Tout se passe comme si, en travaillant, j’allais soudain puiser dans cette bibliothèque d’images; l’une ou l’autre d’entre elles en accord avec les émotions du jour s’impose à moi, pour peu que j’abandonne le contrôle de la toile et accepte le lâcher-prise nécessaire. Au fil du temps, j’ai compris que parfois je cherche à partager le plaisir tactile des yeux à travers les effets de la matière: le rugueux, le velouté, le lisse, comme lorsque. Enfant, il me fallait toucher et caresser les étoffes ou saisir sur l’arbre les fruits pendant les vacances d’été pour les goûter, parfois la fluidité de l’acrylique ou de l’encre me fait restituer des atmosphères marines, des ciels liquides, les reflets de la lumière dans l’eau qui bouge; je me retrouve souvent en milieu aqueux, souvenirs de mer, d’étangs, plaisir de nager sur et sous l’eau. Des paysages intérieurs, proches d’univers marins ou tout du moins aquatiques, s’invitent dans ma peinture. Je les laisse advenir. Ce faisant la mer devient prétexte à l’étude des rythmes, à moins que ce ne soit les rythmes horizontaux qui ne m’évoquent la mer. L’étude des variations possibles est infinie jusqu’à atteindre la vibration qui me semble juste…Pour l’obtenir, je travaille dans la quête de cet instant magique où le geste est en total accord avec la pensée, la matière avec l’esprit, ce moment rare où l’on se sent plus proche de l’harmonie du monde. ».
Michel Bénard
Vice-Président de la Société des Poètes français.
Lauréat de l’Académie française
Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres
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