Mercredi en poésie avec Didier Colpin
Dans la beauté d’un leurre…
La chair est condamnée
C’en est sûr et certain
Elle est vite fanée
C’est ici son destin…
Car depuis la naissance
L’horizon c’est la mort
Vogue l’évanescence
Vers cet unique port…
Elle gonfle la voile
Mais cela vainement
Aucune bonne étoile
Pas plus de talisman…
Elle bombe le torse
Et conjugue ‘toujours’
Mais survient le divorce
Qui finit son discours…
Elle va fanfaronne
Le regard arrogant
Mais ce qui la façonne
Demeure un vain slogan…
Elle marche hautaine
Mais son pas assuré
D’une façon certaine
Ne saurait perdurer…
Des mirages fleurissent
Futiles placebos
La vie est un caprice
Finissant en lambeaux…
Le poète
Didier COLPIN est né en 1954 dans une petite ville de l’Ouest de la France.
Deux muses aiment venir le hanter : la Femme et la mort ou dit autrement l’amour et le sens de la vie.
La poésie est pour lui un arrêt sur image… Sur un émoi sur un trouble sur la Beauté sur la laideur.
Il écrit sans chercher à échapper à ses propres contradictions, en suivant l’objectivité de sa subjectivité (à moins que ce ne soit le contraire) et en essayant, avec plus ou moins de « succès », de respecter l’esprit de la prosodie classique, passionnant Rubik’s Cube, vaste gnose, vaste ésotérisme…
Mais sa poésie n’a que peu de ponctuation : il aime l’aspect épuré de poèmes ainsi dénudés.
Tableau de couverture JACKSON POLLOCK