Poésie

Eric SAURAY – Mercredi en Poésie

Mercredi en Poésie avec Eric SAURAY 

L’or sans couleur 

Pardonne-moi !

J’ai failli oublier

À quel point tu es belle

Pardonne-moi !

J’ai failli oublier

De reprendre le dialogue

Là où on l’avait interrompu

Avec tant de points de suspension

Porteurs de tant de tensions

En toutes saisons

Je cherchais encore

À savoir qui avait raison

Qui avait tort

Et ma préférée m’a privé de baisers

Et les jours sont longs et douloureux

Quand nous sommes en froid

Et l’hiver s’est éternisé…

Pardonne-moi, j’ai failli oublier

De te dire que je t’aime

Pardonne-moi !

J’ai failli oublier

De te regarder dans les yeux

Pour retrouver les secrets

Des choses que l’on fait en cachette

Pardonne-moi

J’ai failli oublier

De caresser la rivière de perles blanches

Pour profiter de leurs bruissements

Et de ton souffle

J’ai failli oublier

De te faire part de ma gratitude

Je cherchais une image

J’ai trouvé ta voix, l’or sans couleur

Pardonne-moi !

J’ai failli oublier de te dire

Que tout compte fait,

Avec ces perles au cou

Et ce sourire sur le visage

Tu es la plus belle, ma préférée !

©️Éric SAURAY, L’or sans couleur, Montmorency, 02 mars 2024

Je t’adore  

Tu viendras au petit matin

Et je chanterai l’éternel refrain

Qui enivre

Et qui oblige à ce qu’on se livre

Qu’on s’abandonne

Que l’on se donne

Sans regret

Aujourd’hui et jamais

Tu viendras au petit matin

Et je chanterai l’éternel refrain

Pour dire le bonheur

Que tu apportes dans mon cœur

Quand tu viens

Partager avec moi, le souverain bien

Quand tu viens

Manger avec moi, la pomme

Qui fera de moi, ton homme

La pomme qui fera de toi, ma femme

La pomme qui fera de nous, une âme

Pour chanter l’éternel refrain

Tous les matins

Quand tu viens

Partager avec moi, le souverain bien

Et avant que vienne l’oubli

La beauté affrontera la beauté

La puissance adoucira la puissance

Et avant que vienne l’oubli

La beauté emmènera la beauté

Pour lui faire vivre la volupté

Et tout ne sera que sérénité

Après la joie et la jouissance

Qui donnent la voix

Pour chanter le refrain de la réminiscence…

Je t’adore !

©️ Éric SAURAY, Je t’adore, Montmorency, 05 février 2023.

On peut tout donner

On peut tout donner

Lorsqu’on a tout reçu

On peut s’oublier

Lorsqu’on a fait son miel

Après avoir butiné

Avec l’assentiment

Des lys, des lavandes et des roses

Ce que l’on donne

N’enlève rien à ce que l’on est

Ce que l’on donne

N’enlève rien à ce que l’on a

On peut tout donner

Lorsqu’on a tout reçu

On peut s’oublier

S’étendre, dormir

Pour une minute ou pour l’éternité

On peut s’oublier

S’étendre, dormir

Pour dire merci

Et donner son avis

Sur les gens et sur la vie

Et donner son avis

Sur la beauté et la poésie

Et donner son avis

Sur les 22 pétales

À décrocher les unes après les autres

On peut s’oublier

S’étendre, dormir

Pour dire merci

Et la joie est aussi bonne

Qu’une chanson de Souchon

Et la gratitude nous couvre de grâce

Tout simplement !

©️Éric SAURAY, On peut tout donner, Montmorency, 10 septembre 2023

Il me reste la poésie 

Ils s’étonnent de m’entendre te maudire

Après t’avoir glorifiée

Ils ne savent pas que c’est cela le sens de la vie

Il n’y a pas d’amour

Si la perte ne fend pas le cœur

Il n’y a pas d’amour si l’absence ne pèse pas

Je souffre mais il me reste la poésie

Et le souvenir de tes lèvres magnifiques.

Ils s’étonnent de m’entendre te maudire

Après avoir été incapable de me passer de toi

Ils ne savent pas qu’il n’y a pas d’amour

Si la rupture ne laisse pas de fêlure

Parce que tu as été beaucoup pour moi

Ton départ ne peut être qu’une déchirure

Parce que tu as été beaucoup pour moi

Ton départ ne peut que faire tomber la nuit plus tôt que prévu

Avec toi je vivais

Sans toi je me meurs

Mais ne t’inquiète pas

Il me reste la poésie

Et le souvenir de notre premier rendez-vous.

Ils s’étonnent de m’entendre te maudire

Après t’avoir aimée plus que tout

Ils ne comprennent pas la magie du verbe

Tu es reine, ange ou sorcière

Comme il me plaît de te désirer

Tu es belle, magnifique et divine

Comme il me plaît de t’imaginer

Comme il me plaît de t’aimer

Même si tu me fais vivre l’enfer

Après m’avoir fait connaître le paradis

J’ai tout perdu mais il me reste la poésie

Et le souvenir de ta classe

De ta grâce.

Ils s’étonnent de m’entendre dire

Que je t’aime malgré la souffrance

L’amour sans douleur, c’est pour celui qui n’a jamais aimé

Je ne souffre pas parce que j’ai perdu mon âme sœur

Qu’on ne perd qu’une fois

Et qu’on ne retrouve jamais

Je souffre à l’idée de devoir réapprendre à aimer

Une séparation est une mort

Et on ne meurt qu’une fois

À part ça, il me reste la poésie !

©️Éric SAURAY, Montmorency, 20 janvier 2024

Eric SAURAY - Mercredi en Poésie

Éric Sauray, poète franco-haïtien, est né à Camp-Perrin (Haïti) en 1971. Docteur en droit public, avocat inscrit au barreau du Val-d’Oise, il est également politiste, essayiste, dramaturge et éditeur.

Auteur de deux essais Haïti : une démocratie en perdition (2006) et De l’opposition politique en Haïti, Éric Sauray construit une œuvre autour des concepts de la violence politique et de la puissance.

Éric Sauray est l’auteur de trois œuvres théâtrales :

– Choucoune (2000), qui, pour toute personne s’intéressant à Haïti, renvoie au personnage éponyme du poème d’Oswald Durand, écrit en 1883, et à la chanson de Michel Mauléart Monton, composée en 1893 ;

– Toussaint Louverture face à Napoléon Bonaparte (2003) ;

– Claire, Catherine et Défilé : les 3 femmes les plus puissantes d’Haïti (2018).

Dans le domaine de la poésie, Éric Sauray a déjà publié cinq recueils de poèmes :

– Des amours de haine ;

– Jofstalgie ;

– Les poèmes du divorce ;

– SMS aux Blanches, aux Noires et aux Mulâtresses ;

– Les poèmes de l’amouramitié.

Depuis juillet 2020, il est adjoint au maire de Montmorency délégué à la culture et au patrimoine.

Photo © Éric SAURAY/ Marc-Aurèle SAURAY

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