JUDIVAN VIEIRA à La Maison de L’Amérique Latine, à Paris
JUDIVAN VIEIRA « Flores Uivantes – Fleurs Hurlantes »
La Maison de L’Amérique Latine, à Paris – Vendredi 18 octobre 2024
Par Maggy De Coster
Présentation de JUDIVAN VIEIRA Par Jean-François Blavin
Une fois votre livre lu, JUDIVAN VIEIRA, ouvrage publié par les Editions du Cygne, préfacé et traduit par Maggy de Coster, j’ai songé que son titre intrigant « Flores Uivantes – Fleurs Hurlantes » reflétait bien ce qu’il me semblait comprendre.
C’est-à-dire une écriture portée à son point d’incandescence, une passion de vivre, d’aimer. En méditant sur les pages de votre recueil on suit votre quête de l’été – de l’éden – Ce temps heureux, ce temps détaché, vous voudriez le conserver à jamais, qu’il ne s’échappe point, mais vous êtes lucide, vous avez travaillé sur les lois de la création, vous connaissez la finitude fondamentale de notre condition humaine, et la finitude obligatoire aussi de notre planète.
Il y a chez vous, me semble-t-il, deux domaines. J’évoquerai d’abord la sphère des ressources cognitives, du rationnel. A ce sujet il faut mentionner votre parcours professionnel, le métier de procureur fédéral ; là, vous avez vécu dans le royaume de l’interprétation des normes juridiques (une autre forme de créativité).
Mais je retiendrai ici la forme de la bienheureuse folie, la transe poétique qui vous traverse, l’émotion, l’intelligence intuitive pour saisir êtres humains et nature.
Et tout cela se traduit dans une langue poétique fluide, pleine d’énergie mais au lyrisme maîtrisé, avec des chutes à vos écrits extrêmement incisives.
Et toujours des interrogations, des conclusions d’ailleurs provisoires, puisque nous devons penser, même parfois contre nous-mêmes. Nous, lecteurs, sommes alors renvoyés par votre intermédiaire à nos propres mystères.
Propos de l’auteur Judivan VIEIRA
SI et seulement si, je devais conceptualiser la poésie de manière aristotélicienne, je me demanderais CE QUE C’EST, COMMENT ELLE est FAITE ? OÙ on la TROUVE-POURQUOI on l’écrit, QUAND on l’écrit.
Je n’aurais pas à donner de réponses, juste à enquêter, explorer et écouter les raisons de chacun, et croire que par le dialogue, la vérité de chacun sur la POÉSIE est une vérité poétique. Je suis heureux d’imaginer que les POÈTES puissent être aussi cartésiens que sentimentaux, aussi libres que le destin, aussi libres que métriques, aussi croyants
que sceptiques.
La poésie me semble être une manifestation de l’ÊTRE qui, étrangement, voit au-delà, au-delà de la terre, au-delà de la mer, au-delà de l’air, au-delà de la vie.
Elle embrasse la métaphysique, la physique, traduit les fissures du temps et de l’espace, les rides de la peau, les difficultés de l’âme, les pleurs et les rires, tous amalgamés dans l’Humain.
Nous sommes la voie poétique finie, qui tend vers l’infini, en traversant des océans de lettres, de phrases, de vers et de sonnets.
Avec le plaisir d’être lu par BLAVIN, je me répète : AUJOURD’HUI JE DOUTE, DEMAIN JE NE SAIS PAS…
Propos traduits de l’espagnol en français par Maggy De Coster
Poèmes choisis
Fleurs hurlantes
Je déchire et couds des morceaux de moi
« Moi » et « Toi », des cycles sans fin
Comme des courants au clair de lune
Qui regardent à travers les fissures du temps
Nous nous endormons dans les bras de la nuit
Nous subissons des avalanches hivernales
Qui nous dépouillent chaque automne
Et nous renaissons dans les pétales du printemps
Nous sommes la tempête de neige orageuse
Le dégel à chaque solstice
L’obscurité des jours, les éclairs de la nuit
Éclatant en fleurs hurlantes
Comme un duo solitaire
Aux regards argentés reflétant dans le miroir de l’eau
Nous sommes la présence absente
Des fleurs hurlantes, à la fin de l’été.
Gribouillis
Comme des gribouillis tordus
Attendant la rosée du matin
Nous sommes des restes de corps célestes
Le désir de renaître dans le désert de la vie
Nous sommes le souffle du vent du sud
Qui nous a laissés nus et si vite
Orphelins de la certitude d’un avenir proche
Seulement rempli du passé
Nos particules stellaires
Qui habillent ta peau et la mienne,
Succomberont à l’aridité du temps
Et croient qu’il fait nuit
Voyage, où une fleur sur la route est une oasis
Où une goutte d’eau est un désir dans l’Hadès
Et, de ton amour, un désir sans fin
Le passé qui ne s’est pas éteint
Judivan VIEIRA, traduction française, Maggy DE COSTER
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