Hannah Höch – Mondes Assemblés, exposition au Musée Belvédère à Vienne
Jusqu’au 6 octobre 2024
Hannah Höch – Mondes Assemblés
L’exposition
Pour la première fois en Autriche, une grande rétrospective muséale célèbre l’œuvre de l’artiste dada allemande Hannah Höch (1889-1978). Höch était une figure clé de l’avant-garde des années 1920 et est considéré comme l’un des inventeurs du collage et du photomontage. Armée de ciseaux et de colle, elle explore le pouvoir et l’impact des images de manière incisive et ironique.
L’exposition se concentre sur les collages et photomontages d’Hannah Höch. On savait peu jusqu’à présent que Höch considérait le photomontage comme étant étroitement lié au film, comme un « film statique » sur papier qui pourrait créer de nouvelles visions du monde grâce au découpage et à la composition. Le cinéma et le photomontage utilisent le montage : diviser visuellement et mécaniquement le monde en images séparées et les réassembler pour produire de nouvelles expériences visuelles.
Outre quatre-vingts photomontages d’Hannah Höch, l’exposition présentera une sélection de peintures, dessins, gravures et documents d’archives provenant de la succession de l’artiste. Les œuvres dialogueront avec les projections de films de Hans Richter, László Moholy-Nagy, Viking Eggeling, Jan Cornelis Mol, Oleksandr Dovzhenko, Dziga Vertov, Fernand Léger et Paul Painlevé. Höch les connaissait tous et s’inspirait de leur travail.
L’artiste
Hannah Höch, née le 1er novembre 1889 à Gotha (Duché de Saxe-Cobourg et Gotha) et morte le 31 mai 1978 à Berlin, est une artiste plasticienne allemande ayant participé au mouvement dada.
Aînée d’une famille de cinq enfants, Hannah Höch grandit dans un milieu provincial et bourgeois. Son père est directeur d’une compagnie d’assurances et sa mère est peintre amateur. Obligée à quinze ans de quitter le lycée pour s’occuper de sa sœur cadette, elle reprend ses études six ans plus tard en s’inscrivant à l’école d’Arts appliqués de Berlin où elle s’initie au dessin sur verre, à la calligraphie et à la broderie.
À la déclaration de guerre, en août 1914, Hannah Höch rentre à Gotha et travaille pour la Croix-Rouge. Dès janvier suivant, elle retourne à Berlin et s’inscrit aux cours de Emil Orlik, artiste du Jugendstil. Elle rencontre Raoul Hausmann avec qui elle s’installe, Kurt Schwitters qui lui suggère d’ajouter un « h » à la fin de son prénom pour la beauté du palindrome et Johannes Baader qui la surnomme Die Dadasophin puisqu’elle est la compagne du Dadasophe Hausmann. À partir de 1916, elle travaille pour un éditeur berlinois de journaux, Ullstein, et pour le département de l’artisanat où elle dessine des motifs de tricot, de crochet et de broderie pour des revues spécialisées.
Avec Raoul Hausmann, elle expérimente le photomontage et le découpage/collage d’images à partir de cartes postales que les soldats envoient du front à leur famille et de publications dans la presse. Elle fait de cette pratique un instrument de critique sociale et politique. À partir de 1922, l’une de ses préoccupations est la représentation de la « femme nouvelle », son identification sociale et personnelle dans la République de Weimar, et la dénonciation de la vision machiste et misogyne qui perdure dans la presse populaire.
Hannah Höch est la seule femme à participer activement aux manifestations dada de Berlin : percussionniste de couvercle en fer-blanc dans l’Antisymphonie donnée par Jefim Golyscheff (avril 1919), exposition de photomontages et collages à la Première Expo Dada de Berlin (juin 1919 ), présentation de poupées Dada à la Foire internationale Dada (1920). Adhérente au Novembregruppe, elle participe à toutes les expositions annuelles de ce groupe jusqu’en 1931. Lorsque Dada prend fin, elle se rapproche du mouvement De Stijl aux Pays-Bas. En 1926, elle s’installe à La Haye où elle partage sa vie avec l’écrivaine Til Brugman.
À la fin des années 1930, son œuvre est classée par les nazis comme étant dégénérée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle vit à Heiligensee, à proximité de Berlin, et sauvegarde une partie des archives du mouvement dadaïste. Puis elle reprend son activité artistique après ce conflit. Des rétrospectives lui sont consacrées, notamment à Paris, Berlin et Lodz, dans les années 1970. Elle meurt en 1978.
Agenda
Musée Belvédère
Rennweg 6, 1030 Vienne
Du 21 Juin au 6 Octobre 2024
De lundi à Samedi de 10h à 18h
Crédits photos @ WIKIART
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