Myriam Mihindou au Musée du quai Branly Jacques Chirac

Agenda culturel
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Myriam Mihindou « Ilimb, l’essence des pleurs »

Musée du quai Branly Jacques Chirac Paris

Du 6 février au 10 novembre 2024

Myriam Mihindou « Ilimb, l’essence des pleurs »

L’exposition

Le Musée du quai Branly Jacques Chirac propose une exposition inédite de l’artiste franco-gabonaise Myriam Mihindou du 6 février au 10 novembre 2024.

Une installation qui célèbre la culture punu par le biais des collections d’instruments de musique et des archives sonores conservées au musée. Par le travail de la céramique, l’assemblage d’objets, de sculptures, de formes, de matières, de sons et les interactions suscitées avec les visiteurs, l’artiste propose une œuvre qui donne à voir, entendre et ressentir la relation qu’elle entretient avec sa culture.

Myriam Mihindou « Ilimb, l’essence des pleurs »
Couverture du catalogue Myriam Mihindou « Ilimb, l’essence des pleurs »

Myriam Mihindou rend hommage aux pleureuses punu, dont elle fait elle-même partie, véritables accompagnatrices d’âmes qui guident les défunts vers l’au-delà et les vivants dans leur deuil. Elle réinterroge une pratique ancestrale ainsi que les récits et les mythes qui l’accompagnent et, par son œuvre plurielle, « totale, performative, organique et corporelle » comme elle aime à le souligner, met en évidence la vertu cathartique des chants et des larmes de ces femmes sur le corps social et individuel.

Cette exposition est réalisée grâce au soutien de Marc Ladreit de Lacharrière.

L’artiste

Myriam Mihindou « Ilimb, l’essence des pleurs »

Myriam Mihindou est une artiste franco-gabonaise dont le travail transcende les frontières géographiques et culturelles pour offrir une perspective unique sur les questions de l’identité, de la mémoire et de la migration. Née en 1964 à Libreville, au Gabon, elle a ensuite déménagé en France où elle a poursuivi ses études en arts plastiques à l’École supérieure des beaux-arts de Bordeaux.

Le travail de Mihindou se situe à l’intersection de la performance, de la sculpture, de la photographie et de l’installation, utilisant souvent des matériaux organiques tels que l’eau, la terre et le feu pour créer des œuvres évocatrices et puissantes. Elle explore les thèmes de la migration, de la diaspora et de la mémoire collective, tirant souvent son inspiration de ses propres expériences en tant qu’immigrante franco-gabonaise.

Au fil des ans, Myriam Mihindou a exposé son travail dans le monde entier, recevant une reconnaissance internationale pour son exploration innovante de la condition humaine à travers l’art. Son engagement envers la création artistique en tant que moyen de sensibilisation sociale et de dialogue interculturel en fait une voix importante dans le paysage artistique contemporain.

À travers son art, Myriam Mihindou invite le spectateur à réfléchir sur les complexités de l’identité, de la migration et de la mémoire, tout en célébrant la richesse et la diversité des cultures africaines et de la diaspora. Son travail transcende les frontières physiques et culturelles, offrant un espace de rencontre et de réflexion où les histoires individuelles se rejoignent pour former un tissu commun d’humanité partagée.

« Ilimb » 

Dans un entretien avec Myriam Mihindou concernant la signification du titre de l’exposition, l’artiste a expliqué « Ilimb est un terme de la langue punu au Gabon. Je suis franco-gabonaise et j’ai grandi avec la culture matriarcale et patrilinéaire punu, qui est celle de mon père. Dans cette exposition, je partage un récit des larmes, celles expérimentées lors du décès de mon père à travers les rites d’accompagnement au mort par les pleureuses. Les pleureuses soignent notre corps, notre esprit et notre âme. Des torches fabriquées à partir de résine sont allumées pour les rituels. L’être humain n’est pas seul à pleurer ; le feu pleure aussi. Ilimb désigne la trace des larmes laissées par la résine qui se consume. Le titre de cette exposition s’entend à la fois comme « essence » et « les sens ». L’âme et la larme traversent plusieurs de mes œuvres, comme sujets de réflexion autant que comme matériaux de création. »

Et concernant la forme qu’elle a donnée à la thématique des pleurs, l’artiste a expliqué: « L’axe de départ fut sans conteste la tour de verre du musée, où sont conservés les instruments de musique du monde entier. C’est pour moi le chœur du musée. J’y ai vu et respiré la peau des harpes sacrées du Gabon, avec leurs hampes sculptées de visages féminins. Je voulais faire entrevoir ce qui était caché dans ce dispositif muséal qui met les objets derrière des vitrines. J’ai transposé en céramique certaines de ces harpes et leur ai donné une nouvelle peau, en ajoutant notamment en surface des oxydes et terres du Gabon. »

Agenda

Musée du quai Branly Jacques Chirac

37 Quai Jacques Chirac, 75007 Paris, France

Du 6 février au 10 novembre 2024

Du mardi au dimanche de 10h30 à 19h

Nocturnes tous les jeudis jusqu’à 22h.

Le catalogue

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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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