Céline Diaz-Caumont, la chasseuse d’images
Céline Diaz-Caumont, la chasseuse d’images par Michel Bénard
Désormais je me tourne vers la fille, Céline Diaz-Caumont qui fut à bonne école toute sa vie durant et qui aujourd’hui nous présente des œuvres photographiques d’une rare qualité et porteuse d’une facture de belle originalité. Pareille à sa mère Céline Diaz Caumont est une perfectionniste, je crois que chez elle le virus a muté et qu’il s’est même amplifié. Il y a longtemps que Céline porte en elle le désir de devenir photographe. Ce phénomène remonte à sa petite enfance où son père lui faisait des projections de diapositives dans lesquelles la petite fille se laissait emporter comme dans une sorte de rêve merveilleux, c’est à partir de ces années déjà lointaines que Céline se sentit devenir une disciple de Nadar.
Chasseuse d’images
Pareille à chaque nouveau prétendant à l’art de la photographie, notre jeune chasseuse d’images fit du paysage conventionnel, de la scène animalière, des prises de vues de la vie quotidienne. Puis elle ressentit de plus en plus l’appel de la nature et s’attacha davantage aux jeux d’eau, à la magie du ciel et des grands espaces, à la forêt, aux arbres plus particulièrement. Elle porte une grande admiration pour les grands photographes documentalistes et humanistes tels, Raymond Depardon, Sebastiao Salgado, Yann Arthus-Bertrand, etc.
Puis de l’infiniment grand notre jeune apprentie va petit à petit s’orienter vers la macrophotographie. Cependant un fort besoin de création va prendre possession d’elle, elle veut trouver sa propre technique, son mode d’expression, sa facture. Les nouvelles technologies feront bien les choses, car désormais elle peut jouer sur les formes, les volumes, pratiquer les effets de dédoublement, dits effets miroir.
L’abstraction chez Céline Diaz-Caumont
En partant du figuratif le plus conventionnel, il devient possible d’atteindre les variantes infinies de l’abstraction. Chez Céline Diaz Caumont l’abstraction se présentera sous une forme le plus souvent épurée allant à l’essentiel du sujet recherché. Certaines œuvres se rapprochent d’une forme d’écriture calligraphique informelle. Nous retrouvons aussi des éléments architecturaux basculant vers un cubisme épuré.
Pour cette dernière, l’image abstraite informelle ou surréelle doit réveiller l’âme et l’esprit afin de peut-être mieux sensibiliser l’homme, elle ose croire que par la beauté nous sortirons de la haine et de l’ignorance, peut-être même pourrons-nous, sinon sauver le monde, au moins l’améliorer. Oui, en poètes utopistes, mais convaincus, nous osons le croire !
Redonner un sens à l’image
Une photographie doit être porteuse d’un état de conscience, d’une grandeur d’âme. Devant la proximité de notre jeune amie avec la nature, ici je songe à Jacques Henri Lartigue qui disait : « je suis triste de ne pas pouvoir photographier les odeurs. »
Mais Céline Diaz Caumont rêve de restituer à l’image la voix poétique qu’elle a hélas trop souvent perdue en raison de sa vulgarisation outrancière.
Redonner un sens à l’image ne peut s’obtenir que par la maîtrise de son art, qui permet une éclosion personnelle. C’est bien dans le silence et la paix que l’on retrouve le goût des miracles. C’est pourquoi Céline Diaz Caumont fait de son art une passerelle d’entre deux berges porteuses de lumière.
Toute une artiste Céline!!!!