Laisser entrer le soleil [i] poème d’Ailée
Rien ne se perd,
ni même ce qui a fait défaut.
Ce qui fait défaut marque par son absence.
Et comme « le silence n’est pas l’équivalent de l’absence de bruit […] » [ii], les coches ratés, les non vécus ne sont peut-être pas les vides que l’on croit avoir renfermés ?
Remplie de vides,
Fignolages rafistolés,
Construction hachurée, mais embellie,
Prête à vaciller…
Tôt ou tard, ce qui manque resurgit, nous rattrape,
Mais ne pas pouvoir rattraper la flèche du temps qui ne sait qu’avancer !
Ces vides, ces manque-ments, ces « riens » qui ne se perdent pas, se transforment-ils un jour en portes et fenêtres de ma construction ?
Février 2021
Ailée comme elle est, petite poussière de l’univers… Ailée ici et là-bas. Ailée partout chez elle sur cette terre et bien ailleurs !
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[i] Inspiré de la chanson Laissons entrer le soleil (Hair, 1971).
[ii] Selon la philosophie non dualiste de l’Advaita.
Photo de couverture : Crédit Ailée