Mercredi en poésie avec Vanessa Courville
Les enfants demandent une consolation
pour le premier arrachement
du lait chaud ou ta peau
mousse mémoire de leurs joies
tu leur offres une attention – t’alignes
vers ton devenir animal
dans le noir tu t’enfonces
en délaissant la rancœur
pour les caresses
on dit que les bêtes absorbent
les maladies des hôtes
tu ne feras pas intervenir une croyance
de peur qu’elle ne devienne malédiction
***
Tu es morte
Il fait trop froid dehors pour pleurer
Alors tu restes abattue
Ton cadavre invite au repos
*
Repasse par le bas du ventre, au point exact de la douleur. Une lumière blanche qui monte et descend te suspend dans le silence. «Nos existences forées éclairent les civilisations en deuil». Il est vrai que les fleurs sur les tombes se nourrissent de tes yeux clairs.
Il y a cette tendresse inaltérable dans ton regard pour annoncer l’avenir aux graciées de l’aurore.
Vanessa Courville
Née en 1990 à Saint-Jean-sur-Richelieu, Vanessa Courville est détentrice d’un doctorat en création littéraire de l’Université de Sherbrooke, où elle a également enseigné à titre de chargée de cours. Elle poursuit une réflexion sur la hantise dans l’acte d’écriture. Lors des dernières années, elle a publié de nombreux textes dans des revues, des collectifs et des recueils de nouvelles, en plus d’avoir dirigé certains ouvrages. Avec Les Miraculeuses, elle fait paraître son premier livre de poésie. Vanessa Courville vit actuellement à Sherbrooke et enseigne la littérature au collégial.
Au NOROÎT, Les miraculeuses (2021, coll. Initiale) est son premier livre.
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