Nicole Maingourd – La sculpture c’est créer un peu plus de beauté autour de l’humanité
Par Michel Bénard
Notre sculpteure, Nicole Maingourd est originaire d’Amiens, ville d’une grande cathédrale gothique et petite anecdote elle nous arrive dans le sillage d’un grand visionnaire, puisqu’il s’agit de Jules Verne avec qui l’arrière-grand-père de notre amie entretenait des échanges suivis.
À chacun ses rêves de jeunesse, celui de Nicole Maingourd était de devenir architecte, avec ce besoin de créer dans l’espace, se joindre aux bâtisseurs du monde, de faire que l’émotion devienne tangible. Puis comme beaucoup de rêves, il passa pour s’orienter vers la création manuelle, faire naitre une forme nouvelle, inexistante, avoir pour matrice la main, réveiller la forme dormante dans la matière, terre, bois ou pierre.
Nicole Maingourd avait besoin d’un contact qui lui fut donné par l’apprentissage de la mosaïque, le jeu des formes géométriques et des harmonies chromatiques. Notre créatrice éprouve ce besoin de rêver en trois dimensions. L’appel de la sculpture se fit prégnant, alors elle s’orienta vers la terre et le modelage, puis la maîtrise du métier s’imposa naturellement.
Nicole Maingourd va désormais se mesurer à la pierre en taille directe, mais là nous sommes dans un autre monde où le repentir n’a nullement sa place.
Opiniâtre, afin de mieux posséder la maitrise du métier de sculpteur, Nicole Maingourd fréquenta divers ateliers de sculpture où elle sera initiée aux règles de bases, aux proportions, à l’approche du modèle vivant, certes un cheminement classique pour prétendre au titre de sculpteur. Mais Nicole Maingourd a soif de nouveautés, il devient nécessaire désormais d’aborder l’abstraction. Point majeur de la libre imagination, notre amie est de nature tactile et c’est là qu’elle se laisse emporter par l’enchantement de l’imaginaire, déjouer les contraintes, évoluer sur la voie de la liberté, ce qu’elle appelle son lâcher-prise.
Matière et sculpteur
Qui est le maître, la matière ou le sculpteur ? En fait ni l’un ni l’autre, ils doivent instaurer un dialogue, apprendre à se connaitre avant de se livrer aux confidences de l’expression. Chaque pierre porte un langage différent. Il faut maîtriser et jouer avec les formes, les volumes originels et savoir en extraire la quintessence. Accentuer telle ou telle forme, jouer avec un volume, traduire le langage de la nature et le traduire au mieux, l’amplifier, le révéler, découvrir les formes cachées à l’intérieur. Être attentif au dialogue du poli et du rugueux, se risquer sur les complémentarités. Certains minéraux comme le marbre, l’albâtre, la serpentine jouent avec les transparences, la lumière.
La révélation
Une sculpture doit être considérée comme un poème que l’on peut caresser, un rêve furtif selon les différents jeux de lumière, glissant ou s’accrochant au grain de la pierre.
Oserai-je dire qu’il faut atteindre, ainsi qu’il en est pour le thème du Printemps des poètes 2024, un état de « Grâce » ? Pourquoi pas, car il y a souvent dans la sculpture un point extatique.
Nicole Maingourd appelle cela « La révélation » et elle a raison, car par le mystère de l’émotion il y a transcendance de la création.
En conclusion nous pouvons dire que Nicole Maingourd a un parcours artistique qui ne manque pas d’intérêt, elle a à son actif un bon nombre d’expositions, de salons, de galeries et autres espaces culturels.
Pour elle la sculpture est un acte de naissance, une réconciliation avec les images oubliées du passé, c’est créer un peu plus de beauté autour de l’humanité.
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