Au fil de l’Or, l’art de se vêtir de l’Orient au Soleil-Levant, exposition du Musée du Quai Branly Jacques Chirac Paris jusqu’ au 6 juillet 2025.
Au fil de l’Or : Un voyage somptueux de l’Orient au Soleil-Levant proposé par le Musée du Quai Branly Jacques Chirac Paris
Par Djalila Dechache
En arrivant au Musée du quai Branly, une multitude de d’adultes et de jeunes présents à l’appel des accompagnateurs de la visite…
A l’intérieur, c’est la boutique-librairie qui accueille en premier lieu le public, lumière claire, étagères superposées, il y en a beaucoup à voir. Multitude de produits dérivés prêts à satisfaire tout le monde du plus grand au plus petit.
Un seul pas sépare de l’accès à l’exposition où tout est presque sans lumière, comme si on traversait une chambre noire.
En réalité, ce n‘est pas véritablement l‘entrée habituelle d’une exposition, on a l’impression d’entrer dans un palais avec des présentoirs de robes somptueuses brillant de mille feux.
Un tableau d’information déroule l‘histoire du métal le plus précieux de monde, de la provenance de l‘or tant recherché et adulé sur la terre. Ce n’est pas le pays qui le vénère le plus qui l‘a découvert. Tous les peuples, toutes les civilisations l‘ont utilisé et l‘utilisent encore pour manifester pouvoir, beauté et richesse.
Depuis plus de 7000 ans, l‘or fascine, se thésaurise, se convoite, se vend et s‘achète, se transporte du bout du monde avec ses chercheurs d’or infatigables, ses lingots, de véritables valeurs refuges.
Toutes les fantaisies étant possibles, l’or fait partie de notre quotidien. Tous les créateurs du monde l’ont au moins une fois travaillé dans leur atelier. Les édifices religieux, les tableaux de la Renaissance italienne, ont été ornés pour l’éternité.
De même que l’Or est dans tous les imaginaires par les contes et les légendes. Dans le langage courant on dit « transformer quelque chose en or ».
Enfin, dans les épiceries fines, on trouve du sel enrobé d’or. La plus prestigieuse parure état l‘habit d’apparat.
Un parcours somptueux de toilettes de princesses et de reines
En traversant les espaces et de la scénographie de cette exposition, 200 œuvres sont présentées la plupart sur un socle, vision en 3D, lumières tamisées, du noir, du rouge, on se croirait dans un immense dressing de princesse des 1001 nuits. Eblouissement total de corps invisibles aux œuvres saisissantes.
Les broderies de la maison française Lesage y a sa place aussi avec ce travail, ce savoir-faire incomparable traversant le temps composé de paillettes, sequins perles, fils d’or pour les créations de la Haute-Couture française et internationale.
Cette créatrice chinoise est l‘invitée de l’exposition du musée. Elle travaille l‘or sur des tenues d‘exception comme il y a des centaines d’années. Pour elle c’est une ascèse qui demande un nombre incalculable d’heures de travail. Elle a été élue par le Times Magazine comme faisant partie des 100 femmes les plus influentes au monde pour l‘année 2016.
Pour réaliser cette robe, il lui a fallu quelques 50.000 heures de travail. Tout en préservant sa culture et sa civilisation, elle a su donner un élan formidable d’innovation à la mode contemporaine chinoise. Une vidéo est diffusée en permanence présentant Guo Pei et son travail. Au de la de l’art de la couture, c’est toute une philosophie ancestrale qui est mise en œuvre.
Des thématiques virevoltantes
Au cours des thématiques, tout y est, robes, tuniques, caftans, gilets, et kimonos, se déploient devant nous en laissant des parfums de voyage. Du Maghreb au Japon, en passant par la péninsule Arabique, l’Inde et la Chine, en si peu de temps, on se téléporte au gré des créations intemporelles, comme autant de thématiques présentées. On ne peut qu‘être admiratif du travail, de la maitrise d’un art millénaire, du ciselage des matières, bien que l‘or soit omniprésent, il a aussi des incrustations de perles et de diamants, de cristal sur les étoffes les plus rares est les plus recherchées telle que les soies les plus fines. On pense aux femmes qui ont porté de telles parures, de telles splendeurs lors des fêtes, des cérémonies, de mariages qui les accompagnent. On pense aussi aux hommes, guerriers, qui ont eu l‘occasion de se vêtir de telles beautés, il y a longtemps, longtemps. On pense enfin aux artisans qui ont réalisé de telles prouesses.
La commissaire de l’exposition Hana Al Banna-Chidiac précise qu’il y a trois espaces thématiques qui ont la couleur de l’or mais qui n‘en sont pas : la soie de la grande nacre, celle des araignées de Madagascar et celle des vers à soie du Cambodge.
La commissaire ajoute qu’une robe rouge coquelicot, est exposée, elle est ornée de broderies florales, son col et ses manches sont couvertes d’un ruban tissé de fils dorés appelé kurar.
Elle est aimablement prêtée par Sheikha Mai bint Mohammed Al Khalifa, ancienne présidente de l’Autorité de Bahreïn pour la culture et les antiquités et offre une chance de pouvoir admirer sa splendeur.
Un catalogue a été édité pour l’occasion, il complète et prolonge admirablement cette présentation unique.
Chirac, photo Pauline Guyon
Commissariat de l’exposition :
- Hana Al Banna- Chidiac responsable de l’unité patrimoniale Afrique du Nord et Proche-Orient au musée du quai Branly – Jacques Chirac Paris.
- Magali An Berthon, professeur assistante en Fashion Sudies, AmericanUniversity of Paris.
- Partenariat avec la créatrice de mode chinoise Guo Pei
