Tarsila do Amaral. Peindre le Brésil moderne

Agenda culturel
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Auto-portrait (1923) Museo Nacional de Bellas Artes, Rio de Janeiro © Tarsila do Amaral Licenciamento e Empreendimentos S.A. / photo Jaime Acioli

Tarsila do Amaral. Peindre le Brésil moderne

Musée du Luxembourg Paris

Du 9 octobre 2024 au 2 février 2025

Tarsila do Amaral. Peindre le Brésil moderne

L’exposition

Figure centrale du modernisme brésilien, Tarsila do Amaral (1886-1973) est l’auteure d’une œuvre singulière et évocatrice, qui puise dans les imaginaires indigènes, populaires et modernes d’un Brésil en pleine mutation.

Durant les années 1920 à Paris, elle affronte son univers iconographique au cubisme et au primitivisme, avant de lancer, à São Paulo, le mouvement « anthropophagique », qui prône la « dévoration » des cultures étrangères et coloniales par les Brésiliens, comme un acte d’assimilation.

Ses paysages vibrants et colorés évoluent alors vers des visions plus surprenantes et fascinantes, jusqu’à ce que ses œuvres des années 1930 prennent une tournure plus explicite politique. Le gigantisme onirique et la géométrie quasi abstraite de ses dernières compositions ne font que renforcer la puissance d’une production profondément ancrée dans son époque et toujours en constante.

Tarsila do Amaral. Peindre le Brésil moderne

Cette rétrospective, en comblant le manque de reconnaissance de l’artiste en Europe et en dévoilant certains aspects méconnus de son travail, nous transporte au cœur du Brésil moderne, où se heurtent tradition et avant-garde, centres et périphéries, culture élitiste et populaire.

Tarsila do Amaral. Peindre le Brésil moderne

Exposition organisée par GrandPalaisRmn. L’exposition sera ensuite présentée au musée Guggenheim de Bilbao, du 28 février au 8 juin 2025

Commissariat général
Cecilia Braschi, Docteure en histoire de l’art et commissaire d’exposition indépendante.

Tarsila do Amaral. Peindre le Brésil moderne

L’artiste 

Tarsila do Amaral (1886-1973) est une figure emblématique de l’art moderne brésilien, pionnière du mouvement moderniste et un pilier du développement artistique en Amérique latine. Née dans une famille aisée à Capivari, dans l’État de São Paulo, Tarsila a été influencée par son éducation européenne et ses voyages à Paris, où elle a été étudiée auprès de maîtres cubistes comme Fernand Léger. Elle a su intégrer des éléments avant-gardistes européens tout en restant profondément enraciné dans la culture brésilienne, créant ainsi un langage visuel unique.

Elle est l’une des figures centrales du mouvement « Anthropophagique », une réponse brésilienne au modernisme qui prônait l’appropriation et la digestion des influences européennes pour les recréer en une forme d’art spécifiquement brésilienne. Ce mouvement s’est notamment inspiré de la culture indigène, africaine et populaire brésilienne, une approche qui visait à forger une identité artistique nationale.

Tarsila est surtout connue pour ses œuvres marquantes telles que « Abaporu » (1928), tableau emblématique du mouvement anthropophagique, représentant un personnage au corps disproportionné et aux pieds énormes, symbole d’une vision profondément ancrée dans la terre brésilienne. Cette œuvre est devenue un manifeste pour un art qui assimile les influences extérieures et les réinterprète de manière originale et subversive.

Parmi ses autres œuvres célèbres figurent « A Negra » (1923) et « Operários » (1933), cette dernière exprime une conscience sociale marquée et représentant la diversité des travailleurs brésiliens. En combinant cubisme, fauvisme et surréalisme avec des thèmes tropicaux et des paysages vibrants, Tarsila a créé des compositions qui célèbrent les couleurs et la culture brésilienne.

Tarsila do Amaral a profondément marqué l’art brésilien et international, et son influence continue de se faire sentir à travers des expositions mondiales et une réévaluation de son rôle clé dans l’histoire de l’art moderne.

Agenda

Musée du Luxembourg

19 Rue de Vaugirard
75006 Paris

Du 9 octobre 2024 au 2 février 2025
Tous les jours, de 10h30 à 19h
Nocturne le lundi jusqu’à 22h

Fermeture anticipée à 18h les 24 et 31 décembre
Fermeture exceptionnelle le 25 décembre

Photo de couverture : Auto-portrait (1923) Museo Nacional de Bellas Artes, Rio de Janeiro © Tarsila do Amaral Licenciamento e Empreendimentos S.A. / photo Jaime Acioli

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